UN VOTE POUR
L’UNION !...
A) Pourquoi voter Libéral
Un vote contre Ignatieff = un vote pour Harper
Si les Américains le peuvent, alors pourquoi pas nous ?
Du vote stratégique au vote pour avancer
Peut-on vraiment faire pire qu’Harper ?
La coalition...
Pourquoi donc ne PAS voter libéral ?
Le parti des commandites
Le parti de la centralisation
Les sables bitumineux
Le petit train du changement va quand même plus loin que pas
de train du tout !...
Pourrait-on trouver pire ennemi que l’illusion ?
... Et si on votait pour l’homme plutôt que pour le parti ?
Quant aux autre partis (tant qu’à être parti)...
Dans le monde fabuleux (et d’ailleurs irréel) du Père
Jack
Pourquoi les Verts sont les meilleurs...
... et pourquoi voter pour les Verts n’est pourtant pas si vert !...
... Aurais-je oublié quelqu’un ?...
B) La Question Nationale
Pourquoi se séparer, au juste ?...
Pourquoi faire un “deal” avec le Canada semble si compliqué...
Le Canada est-il vraiment le seul gros méchant ?...
Un “deal” serait-il vraiment si pire que ça ?...
Welcome to Canada, the “ideal” place for a “deal” !...
Et la séparation, dans tout ça ?...
Le beurre et l’argent du beurre
Et pourquoi nous diviser quand l’Europe s’unit ?..
Et pourquoi pas un petit mot sur le fédéralisme,
pendant qu’on y est ?...
Il est où, au juste, le problème ?...
De la double identité à la pureté de la race
Être Québécois = Ne pas être un “Anglais”
!...
Être Québécois = ne pas être Canadien
Que voulons-nous, au juste ?...
Comment bloquer pourrait-il faire avancer quoi que ce soit ?...
Et pour en finir avec le Bloc Québecois...
Et pour en finir avec le passé...
C) Notre histoire relue et corrigée
A-t-on été conquis ou abandonnés ?
Peut-on vraiment s’ennuyer de la France ?
Le vrai rapport Durham
Pourquoi nous associer à un régime génocidaire ?
Maudits Anglais !...
La véritable Révolution des Anglais
Le véritable héritage des Anglais
Lafontaine ou la preuve que nous sommes un grand peuple
Que se passe-t-il au juste dans la tête à Papineau ?
(et Henri Bourassa)...
Le meilleur des deux approches
La meilleure des deux approches
Pourquoi n’avoir qu’une Mère-Patrie quand on pourrait en
avoir deux ?
N’a-t-on pas un peu beaucoup couru après ?
Qu’est-ce que l’identité ?
Pourquoi se purifier de l’Anglais en nous ?
Pourquoi les Anglais sont nos amis !...
Va-t-on s’en remettre un jour ?
Qui est vraiment le plus fort ?
La plus grande de toutes les forces
Faisons-nous vraiment pitié ?
Et si nous cession une fois pour toutes de faire pitié ?
D) Conclusion
Et s’il est permis de rêver...
UN VOTE POUR L’UNION !...
A) Pourquoi voter Libéral
Un vote contre Ignatieff = un vote pour Harper
Pourquoi faut-il, selon moi, voter pour Ignatieff aux prochaines
élections ? C’est une excellente question !... En clair, je
dirais que c’est pour la raison suivante,
qui me semble au moins tout aussi excellente : NOUS DÉBARASSER
DES CONSERVATEURS. Il se trouve aussi d’autres raisons presqu’aussi
intéressantes, mais, avant d’user toute votre patience en se
rendant jusque
là, commençons donc par l’essentiel, et on verra bien
pour le reste, après cela !..
Car le coeur de la question, le voici : Ignatieff n’est-il pas le seul
à pouvoir effectivement remplacer Harper, dans la
réalité des faits ? Alors dans
ce cas, pourquoi donc voter pour un autre que lui ?
En fait, si vraiment il est le seul à pouvoir nous
libérer, ne devrait-on pas plutôt unir tous nos voix dans
sa direction ?... Car si seul Ignatieff peut vaincre
Harper, alors n’y a-t-il pas qu’un vote pour Ignatieff qui est
véritablement contre Harper ? Et si seul Ignattief est la seule
véritable alternative à Harper, alors un vote qui ne va
pas vers lui n’est-il
pas, au bout de ligne, qu’un vote de plus permet à Harper de
rentrer ? Autrement dit, un vote pour un vote pour un autre que lui
n’est-il pas, en réalité, qu’un vote de plus pour Harper
?... Allons-nous
donc voter une fois de plus pour Harper, en votant une fois de plus
pour rien d’autre que la division ?...
Et depuis quand, au juste, la division est-elle sensée nous
rendre plus fort ?... Depuis quand, en fait, la division
amène-t-elle quoi que ce soit ? Ne dit-on pas,
pourtant, que l’union fait la force ? N’est-ce pas pourtant simple ? En
fait, qu’y a-t-il, au juste, de compliqué à comprendre
là-dedans ?...
Cela n’est-il vraiment que parler pour parler ? Ou n’est-ce pas
plutôt parler pour agir, pour une fois ? Est-ce que je parle
vraiment d’un quelconque principe, ou
plutôt de la réalité dans tout ce qu’elle a de plus
concret ? Car à quoi cela sert-il de parler si on n’est pas
capables d’être conséquent avec ce qu’on dit lorsque vient
le
moment de passer à l’action ? Quel est le sens d’affirmer qu’on
n’est plus capables de Harper, quand dans l’isoloir on ne peut trouver
mieux que de le reporter au pouvoir ? Ne pourrions-nous pas
plutôt,
pour une fois, tous mettre nos culottes et lui dire merci bonsoir ?...
Car qui, vraiment, peut remplacer Harper ? Le NPD ? Le Bloc ? Les Verts
? Pensons-nous vraiment qu’ils peuvent rentrer ? Et si oui, alors,
sommes-nous sérieux ? Et si,
justement, ils ne peuvent rentrer, alors, sérieusement, à
quoi bon voter pour eux ?... Car si on vote pour ceux qui ne peuvent
rentrer, qui rentrera, alors, en réalité, si ce n’est “le
moins
faible de tous”, le gagnant “par défaut”, à savoir ce
cher bon vieux parti Conservateur, qui d’ailleurs ne se trouve
déjà au pouvoir que grâce à cette super
façon de
voter !?!... Cette façon de voter “à chacun son clocher”
nous a-t-elle donc moindrement servi, jusqu’ici ? N’en avons pas eu
assez, des Conservateurs ? Ou nous faudra-t-il nous faire
écoeurer encore
un peu plus, pour comprendre que ce n’est qu’en s’unissant tous
ensemble qu’on pourra un jour se sortir de se merdier ?...
N’en a-t-on pourtant pas déjà eu assez, de
désastre environnemental total ? En voulons-nous plus, ou quoi ?
Ou alors, que voulons-nous ? D’avantage de
torture ? D’avantage de mépris des droits humains les plus
fondamentaux, dont la défense avait pourtant fait notre
réputation ?... D’avantage de total abandon de nos propres
citoyens et ressortissants
aux conditions et aux injustices les plus inacceptables que l’on puisse
pourtant concevoir en ce bas monde ?... D’avantage de soutien aux
régimes fascistes sinon génocidaires, de la Colombie
à Israël
?... D’avantage de guerre, et de provocation digne de la guerre froide
? D’avantage de négligence envers la Chine, et donc envers
l’avenir même du pays ?
D’avantage de mépris envers le Québec ? D’avantage de
mesquinerie et de patronage ? D’avantage de mépris de la science
?... D’avantage de mépris
de la connaissance, et de l’éducation ? D’avantage de
mépris de la liberté de presse, et donc, finalement, de
censure des médias ? D’avantage de politique économique
à courte
vue, quand elle n’est pas carrément inhumaine et d’ailleurs
catastrophique ? D’avantage de politique qui, de façon
générale, ne sait même pas ou elle va,
peut-être parce qu’au
départ elle n’a jamais eu de plan ? D’avantage de petite
politique qui n’a d’autre but que de procurer de la jouissance à
une base électorale digne des Républicains, et qui, en
fait, se
trouve à n’être qu’une poignée de Rednecks à
l’autre bout du pays ?
Est-vraiment cela, que nous voulons ? Est-ce vraiment pour avoir un peu
plus de tout ça, qu’encore une fois, nous allons voter ? Et si,
justement, ce n’est pas cela
que nous voulons, alors, au fait, on attend quoi ?
Ne sommes-nous pas conscients qu’en éparpillant notre vote, ce
n’est qu’à Harper que ça peut profiter ? Ne
réalisons-nous pas qu’en continuant
de nous diviser entre nous, on ne fasse que lui demander de nous
envoyer une autre shot de la merde que je viens
d’énumérer ? N’allons-nous pas décider, une fois
pour toutes, qu’assez, c’est assez
?
Si les Américains le peuvent, alors pourquoi pas nous ?
N’est-ce pas d’ailleurs ce qui s’est passé, aux
États-Unis ? N’ont-ils pas tous réussis à mettre
leur différents de côté,
ne serait-ce que pour empêcher le pire, encore une fois, de se
reproduire ? Est-ce que ça n’a pas marché ? Pourquoi donc
est-ce qu’ici, ça semble si compliqué de comprendre que
s’unir
est la seule vraie façon de gagner ? Est-ce parce qu’on n’est
pas Américains qu’on devrait nécessairement être un
peuple de loosers ?...
Et pourquoi ne l’aurions-nous pas, nous aussi, notre Obama ? Je sais
que tout le monde rit quand je dis cela, mais n’est-ce pas ce qui est
justement l’ironie dans tout cela
? Obama et Ignattief sont-ils pourtant vraiment si différents ?
Ne sortent-ils pas tous deux de la même école, en
l’occurence Harvard ? Ne sont-ils pas tous deux des “outsiders” de la
politique, au
parcours de vie plutôt multiculturel, pour le moins qu’on puisse
dire ?... Ne sont-ils pas tous deux avant tout des rassembleurs, en
plus bien sûr de s’être prouvés des politiciens
adroits, et
sachant manier les mots, tout particulièrement.. Ne sont-ils pas
tous deux des “libéraux”, au sens premier et donc positif du
terme, à savoir des progressistes qui sont donc pour les droits
humains,
plutôt que pour le créationnisme et les armes à feu
?... N’ont-ils pas en fait des positions pratiquement similaires sur
tous les dossiers, à l’exception près qu’Ignattief,
étant
Canadien, ne peut sans doute que s’avérer encore plus
“libéral” (ou, si l’on préfère, “à gauche”)
qu’Obama ?... Pourquoi faudrait-il donc que tout ça ne soit
“hot”
que du moment que c’est aux États-Unis ? Pourquoi donc
faudrait-il que la même chose, et même pratiquement en
mieux, devienne automatiquement “pas trop sexy” du moment que c’est au
Canada ? N’est-ce
que parce qu’Ignatieff a de plus gros sourcils ? N’est-ce vraiment que
l’apparence physique et le charisme d’Obama qui nous fait vibrer,
vraiment ? N’est-on pas capable d’un peu mieux, ici, que de ne juger
des
politiciens que par leur apparence et le show qu’ils donnent ? N’est-on
pas capable de se fier à leurs idées, et donc de savoir
un peu où on s’en va, pour une fois ?... Et si vraiment nous
l’admirons,
pourquoi ne pas tous se montrer capables d’un minimum de
cohérence, en supportant ici son alter ego ? Car après
tout, pourquoi n’aurions-nous pas nous aussi notre propre Obama ?
Et pourtant, si les Américains ont su élire un Noir, on
devrait bien être capables d’élire un Libéral,
quand même !... Oui, ils l’ont
fait parce que “hard times call for hard choices”, mais est-on
bien sûr que les choses soient plus fantastiques ici ? La
perspective d’un autre mandat Conservateur est-elle pourtant plus
ragoutante que celle
d’un autre mandat Républicain ?... Pourquoi, alors, ont-ils
été prêt à aller jusqu’au bout pour
éviter un tel désastre, alors que nous, on semble se
garrocher pour rentrer
dedans ? Pensons-nous vraiment que le choix que nous avons à
faire est si différent ? Pensons-nous avoir autre chose à
faire qu’un choix entre deux réeles possibilités de
gouvernement ?
Alors, tout comme aux États-Unis, pourquoi se poser vraiment
d’autre question que de se demander lequel des deux on aimerait
vraiment mieux voir rentrer, ou du moins lequel des deux on trouverait
le moins pire à
endurer à notre tête ?... La démocratie, de toute
façon, a-t-elle jamais demandé autre chose que de choisir
le moins pire candidat ?... Pourquoi donc accorderions-nous ici
moindrement plus
d’attention aux autres partis qu’on en accorde aux candidats
indépendants aux États-Unis ? Changeront-ils plus quoi
que ce soit à qui sera vraiment élu, dans le monde
réel ? Entre deux
choix, pourquoi cela devrait-il être plus compliqué ici
qu’aux États-Unis que de tout simplement prendre le moins pire
des deux, et de laisser faire le reste ? Non, mais sérieusement,
qu’y a-t-il
donc que les États-Unis ont compris qui semble pourtant toujours
nous mystifier ? Pourquoi faudrait-il donc toujours, lorsqu’on fait
face à deux choix, qu’on se retrouve avec le pire des deux ?...
Il faudra bien un jour l’avouer, au Canada on a au moins cela de
différent d’avec les États-Unis : une mentalité de
clochers. C’est fantastique, à
n’en point douter ! Mais ceci dit, il ne faudrait quand même pas
non plus s’étonner de ne jamais devenir ainsi un grand pays.
Et pourtant, ces super partis, pour lesquels ont est si fier de voter
“avec notre coeur”... Ont-ils jamais été élus
jusqu’ici ? Pensons-nous vraiment
qu’ils le seront plus cette fois-ci ? Y a-t-il qui que ce soit qui le
croit au point d’être prêt à gager là-dessus
avec moi ? Si tel est le cas, dites-le moi, et je serai riche, faute
d’être
dans un pays de merde !... Et si justement, on sait que ces partis ne
rentreront pas, et qu’une seule réelle alternative existe,
comment peut-on en toute conscience continuer de jeter son vote par la
fenêtre,
plutôt que de contribuer justement à faire de
l’alternative une réalité ? N’est-on pas conscient que si
on ne contribue pas à l’alternative, on ne fait que maintenir ce
qu’elle est
justement sensée remplacer ? Si on n’est pas POUR la seule
réelle alternative, alors comment pourrait-on ne pas être
CONTRE elle ?... N’est-on pas conscient que, si on ne fait pas partie
de la seule
RÉELLE solution, alors on fait partie du problème ?
N’EST-ON PAS CONSCIENT QUE TOUT VOTE POUR UN AUTRE QU’IGNATTIEF EST EN
FAIT UN VOTE POUR HARPER ?... Considérant ceci, voulons-nous
vraiment pouvoir
dire qu’on aura contribué à reporter Harper au pouvoir,
ou plutôt à le remplacer ?...
Du vote stratégique au vote pour avancer
En passant, serait-il possible que je sois en train de vendre mon
âme au diable en vous incitant tous au vote stratégique ?
Bel essai, mais pas tout à fait
! En effet, le vote stratégique, pour ce que j’en connais, c’est
plutôt de voter sytématiquement pour le candidat qui, dans
sa circonscription, permettra d’empêcher l’autre de rentrer.
C’est
donc par nature un vote “d’empêchement”, un vote “pour un autre”,
et, comme on peut le voir en ce moment, cette supposée
stratégie a beau avoir été largement
utilisée aux
dernières élections, elle ne semble pas nous avoir
menée à grand chose, jusqu’ici, à part justement
remettre Harper au pouvoir. En réalité, le vote
“stratégique”,
tel qu’ainsi défini, est le vote par excellence de la division :
puisqu’il donne un résultant nécessairement
différent pour chaque circonscription, et n’est en fait
justement mené par
rien d’autre, au départ, que l’esprit même de la division.
Pas étonnant que ça ait tant profité à
Harper, qui semble avoir fait un art de la division et de la
mesquinerie !... En
tout cas, pour dire comme on dit : “méchante stratégie”
!...
Ce que je vous propose est tout à fait différent, et
c’est aussi tout à fait légal et sain, puisque c’est
ainsi qu’on vote dans toutes les nations
civilisées et non divisées, et c’est aussi ainsi qu’on
arrive à quelque chose, comme à élire un Obama. Et
en quoi ça consiste ? C’est simple : plutôt que le vote
stratégique,
qui est donc un vote pour la division, ce que je propose, c’est tout
simplement un vote pour l’union. Autrement dit, plutôt que de
concentrer toutes ses énergies sur le fait de ne PAS faire
rentrer l’autre,
et donc sur la négation, et de ne réussir ainsi
qu’à justement le faire rentrer, et donc à faire arriver
précisément ce qu’on ne voulait pas qui arrive mais sur
quoi on a pourtant
focusé... ce que je propose, donc c’est que nous mettions TOUS
ENSEMBLE nos énergie sur ce que nous voulons VRAIMENT, à
savoir, bien sûr, le remplacement d’Harper, cela va de soi !...
Et si,
vraiment, on mise tout sur ce l’objectif qu’on veut atteindre, cela
implique aussi que l’on en vienne donc à prendre la marche
à suivre pour effectivement y arriver !... Et il se trouve qu’il
n’y a
pas trente six façons de procéder, car contrairement au
vote stratégique ou divisif, le vote pour l’union implique par
définition qu’on se concentre tous sur UN SEUL candidat, celui
qui en l’occurence
représente la seule VÉRITABLE possibilité
d’alternative qu’on est justement est sensés rechercher
!...C’est donc un vote qui par nature rassemble tout le monde à
travers le pays sur
une même option, plutôt que de diviser chacun en fonction
de sa circonscription !... Et l’alternative en question, dans le cas
présent, ais-je vraiment besoin de vous la nommer ?...
Peut-on vraiment faire pire qu’Harper ?
Or, si j’écris tout ceci, ce n’est pourtant pas pour rien. C’est
que je sais bien que, pour le moins qu’on puisse dire, il se trouve
qu’on a, surtout au Québec,
disons certaines réticences à voter Libéral. Et
croyez-moi que je peux bien comprendre pourquoi ! Et pourtant,
qu’est-ce que cela peut bien changer à la question de
départ, à savoir
: allons-nous vraiment contribuer à reporter Harper au pouvoir ?
Autrement dit : ces réticences sont-elles si grandes qu’elles
devraient nous faire préférer Harper à qui que ce
soit ?
Car, quoi qu’on puisse penser du parti Libéral ou de quoi que ce
soit, dans la vie, il reste qu’une seule question, en fait, est en jeu,
ici : Harper, ou pas Harper
?... Allons-nous voter pour lui, ou pour le remplacer ? Et par le
remplacer, je veux dire, bien sûr : dans la
réalité, et non pas seulement dans nos rêves !
C’est plutôt tout le reste, en
fait, n’est justement que discussion théorique et tout à
fait accessoire. Car à quoi bon, en effet, avancer quelque
argument que ce soit, si, dans la réalité, on ne fait que
permettre au
pire des scénarios de se concrétiser ? À quoi bon
parler, si, dans la réalité, on fait arriver le contraire
de ce que nous voulons ? À quoi bon parler, en fait, quand le
moment est
venu d’agir ?...
Et pourtant... Il faudra bien, tôt ou tard, que l’on se mette
à cette discussion, aussi théorque et à
côté de la question soit-elle,
puisque de toute façon, on ne votera pas pour le parti
Libéral tant qu’on n’aura pas réglé nos petites
bibittes enver lui ! Peut-être n’est-ce donc pas si inutile que
d’en parler,
tant qu’à ça !...
Donc, est-ce que le parti Libéral est vraiment si pire que
ça ? Et surtout, n’est-il vraiment “pas mieux” que celui de
Harper, comme on semble parfois le suggérer
? La question mérite quand même d’être posée.
Elle mérite d’être posée, en effet, QUAND BIEN
MÊME il semble pourtant évident que les libéraux
sont, au départ,
plus à gauche, et les Conservateurs, plus à droite, ce
qui en partant me semblerait déjà bien assez pour prendre
une décision. En effet, est-il plus sage d’aller plus dans le
sens que nous
voulons, ou plutôt dans celui que nous ne voulons pas ? Car je
vous rappelle qu’il n’est ici, en RÉALITÉ, que de DEUX
choix !... Et de toute façon, ce débat, entre les DEUX
choix en question,
dépasse largement le cadre que celui de la gauche et de la
droite, fort heureusement !... En effet, par “droite”, on parle
plutôt ici de conservatisme à l’américaine, ou
plutôt à
la Républicaine, “God and guns” inclus, ce qui, me semble-t-il,
devrait déjà suffire à inspirer la nausée.
Quel besoin y a-t-il, alors, de se pencher plus en détail sur le
deuxième
choix, du moment qu’on sait qu’il n’est pas comme ça ? Le fait
qu’on sait donc qu’il est moins pire que l’autre ne devrait-il pas
suffire à prendre une décision, encore une fois ?...
Par ailleurs, si on considère la liste de “crimes” de Harper,
que j’ai à peu près énumérées plus
haut, on peut constater aussi
qu’il serait plutôt irraisonnable, et donc nono, de penser
qu’Ignattief commettrait vraiment ce genre de bêtises que
n’importe quel politicien normalement constitué saurait en fait
éviter (à
moins de vouloir en payer le prix, comme Harper s’apprête
d’ailleurs à le faire, si seulement on peut justement l’aider
à prendre la porte une fois pour toutes !...). Ou du moins, il
serait encore
une fois plutôt difficile d’avancer qu’il pourrait faire pire sur
n’importe quel de ces dossiers !... Alors, encore une fois, s’il ne
peut faire pire, alors quelle autre question y a-t-il, vraiment,
à
poser ? Et, encore une fois, qu’y a-t-il, vraiment, de compliqué
là-dedans ?
Dans le fond, pour ne pas voir l’avantage automatique d’Ignatieff sur
Harper, il faut simplement avoir oublié à quel point le
gouvernement Harper, c’est n’importe
quoi. Comment un politicien moindrement normal ne pourrait-il pas avoir
en partant avantage sur lui ?
Et quelle différence cela ferait-il donc, d’avoir un Ignatieff
plutôt qu’un Harper ? Ça ferait qu’on pourrait
peut-être AU MOINS arrêter
de rire de nous partout sur la planète, une fois pour toutes
!... Parce qu’après tout, serait-ce vraiment trop demander qu’on
tente AU MOINS de sauver ce qui pourrait peut-être nous rester de
notre
ancienne réputation de leaders mondials pour ce qui est du
progrès et des droits de l’homme, réputation que l’on
avait pourtant pris tout un siècle à gagner, et que les
Conservateurs
pourront pourtant se féliciter d’avoir éliminée en
quelques années, comme on avait d’ailleurs commencé
à le faire depuis le 11 septembre ? Serait-ce trop
demandé qu’on
en vienne AU MOINS à cesser d’être reconnus
internationalement comme les pires cancres en ce qui a trait à
l’environnement, et ce toutes catégories confondues ? Serait-ce
trop demandé
qu’on en vienne TOUT AU MOINS à cesser de dilapider de toutes
les façonc possibles l’argent de nos taxes, et notamment les
surplus que les Libéraux avaient pourtant réussi à
dégager
? Serait-ce pourtant trop demander qu’on puisse peut-être AU
MOINS suivre les Américains dans la voie menant à ne
serait-ce qu’un mininum de changement ? Serait-ce trop demander,
finalement, qu’on
commence AU MOINS à se doter enfin d’un gouvernement digne de ce
nom ?
Et justement, UNE FOIS qu’on aura un gouvernement digne de ce nom, ne
serons-nous pas alors en meilleure position pour éventuellement
faire un autre pas de plus, en votant
alors, par exemple, encore plus précisément pour ce que
nous voulons vraiment, ne serait-ce que pour indiquer la direction que
nous souhaiterions voir prendre le gouvernement ? Ne serions-nous pas
mieux placés,
au moins, pour faire alors les revendications qui nous permettraient
d’aller encore un peu plus loin ? Ne serions-nous pas
déjà plus avancés si, en partant on acceptait
moindrement de nous écouter,
en tant que progressistes tout comme en tant que
Québécois ? Ignatieff n’a-t-il pas déjà
clairement fait des pas dans cette direction ? Alors, dans ce cas,
quelle réponse allons nous lui
donner ? Allons-nous l’encourager à aller justement plus loin
dans cette direction, ou plutôt lui montrer que ça ne
servait à rien de se montrer plus progressiste et ouvert,
puisque quoiqu’il
fasse nous allons le rejeter ? Nous avons déjà puni
Stéphane Dion pour avoir osé présenter un
programme vert, allons-nous aussi punir Ignatieff d’osé proposer
un programme ouvert
?... Et si nous punissons aussi Ignatieff malgré ses bonnes
dispositions, n’aura-t-il pas alors intérêt à se
tourner plutôt vers des gens qui, au moins, sont
conséquents dans leur
vote ? Pourquoi alors se plaindre que ça n’avance pas si, du
moment qu’une alternative va dans la bonne direction, on n’y
prête non seulemnet aucune attention, mais en plus on le punit
pour avoir osé
essayer de faire quelque chose avec nous ? Qui est alors responsable si
rien n’avance : les politiciens, ou plutôt nous-mêmes, qui
ne faisons que chialer, mais ne savons même pas, en fait, ce que
nous voulons
?...
La coalition..
J’aimerais, si possible, glisser ne serait-ce qu’un petit mot sur un
sujet qui me tient, ou plutôt m’a tenu fortement à coeur
pendant que c’était encore
pertinent, à savoir bien sûr la coalition. Suis-je donc
content qu’Ignattief ait justement balayé de la main cette
option ? Non, et loin de là, pour n’en dire pas plus que cela...
Comment n’aurais-je
pas pu préférer, personnellement, une coalition
réunissant de façon absolument indédite toute la
gauche sous une même voix, en plus d’avoir bien sûr le
mérite de faire
ainsi travailler ensemble des partis, et donc ni plus ni moins que des
parties du pays, dont on aurait pourtant cru qu’ils auraient
préféré mourir que d’en arriver à une telle
option, comme
ils l’avaient justement laissé croire jusque là ? Non,
personnellement, je ne vois vraiment pas comment on pourrait trouver
mieux que cela, pas plus qu’on ne pourrait en soi trouver de plus grand
pouvoir
que l’union. Mais ceci étant dit, il se trouve que ce beau
rêve semble pourtant bien fini, du moins pour l’instant... Et
à un moment donné, ne faut-il pas surtout se faire une
raison ? Mais quoiqu’on
puisse dire sur ce sujet ou un autre, la véritale question, dans
tout cela, a-t-elle pourtant jamais changé ne serait-ce que d’un
iota ? En effet, la véritable question n’a-t-elle jamais en fait
été
autre chose que : avons-nous seulement un autre choix ?
Et justement, si le parti Libéral est la seule option qu’il nous
reste pour vaincre Harper, alors notre questionnement ne devrait-il pas
en fait s’arrêter là
? Y a-t-il vraiment une autre considération qui devrait en effet
nous guider dans notre recherche du vote idéal, que de savoir si
cela peut tout simplement mettre fin, et ce de façon effective,
à
la mascarade que l’on subit en ce moment ? Pourquoi, alors, se poser
quelque question que ce soit, du moment que l’on sait que seul
Ignatieff est en mesure d’honorer un tel mandat ?...
Pourquoi alors ne pas simplement donner la chance à ce monsieur
? Après tout, a bien le droit d’ambitionner de prendre le
pouvoir pour lui tout seul, s’il se
trouve en fait à avoir des chances d’y parvenir, comme c’est
justement le cas ? Et, ne faut-il pas avouer qu’il y a quand même
des avantages à n’avoir qu’un avoir un seul parti au pouvoir, ne
serait-ce que pour que celui-ci sache réellement où il
s’en va ? Et de toute façon, pour le répéter une
fois de plus, qu’est-ce qui peut possiblement être mieux, dans
tout ça
? Harper, ou qui que ce soit d’autre, justement ?
Pourquoi ne PAS voter libéral ?
Et justement, que voulons-nous ? Et surtout : qu’attendons-nous, au
juste, du parti Libéral ?
Ne serait-ce pas, pour une fois, qu’un leader nous témoigne un
minimum de reconnaissance et, pour ainsi dire, qu’il soit “parlable” ?
Or Ignatieff n’a-t-il pas
déjà clairement démontré être en
mesure d’offrir au moins cela ? N’est-il pas celui-là même
qui, en fait, a déposé la motion de reconnaissance de la
nation québécoise
aux Communes, bien que ce soit justement la dernière chose qu’on
aurait attendu d’un libéral, et, de surcroît, d’un leader
de ce parti ? Pourrait-on donc avoir une meilleure garantie qu’il est
vraiment
prêt à travailler pour et avec nous ? Quel autre leader,
ayant du moins une chance d’accéder au pouvoir, nous aura jamais
donné une telle assurance de par le passé, à part
bien sûr
Mulroney ?...
Et par ailleurs, si Ignatieff est en effet élu, ne le devra-t-il
pas d’abord et avant tout aux Québécois ? Pourrait-il
alors se trouver un gouvernement
qui ait davantage à réellement nous écouter, pour
une fois ?...
Alors, là encore, quelle option nous reste-t-il ? Chialer
qu’Ignatieff n’a pas encore donné assez de garanties, et, une
fois de plus, se rabattre sur l’autre
choix qui est en fait mille fois pire que lui ? Ou justement faire avec
lui un premier pas dans la bonne direction, en le choisissant son parti
plutôt que l’autre option, qui de toute façon n’en est
même
pas une ?... Allons-nous nous handicaper d’une perspective de
progrès en ce qui nous concerne, juste parce qu’on ne sait pas
encore jusqu’ou ce progrès pourrait nous mener ? Allons-nous
prendre le pire
des deux options juste parce qu’on ne sait pas encore à quel
point la meilleure option est en fait meilleure que l’autre ? Et depuis
quand ne va-t-on pas du bon côté sous prétexte
qu’on ne
sait pas encore exactement tout ce qui pourrait nous arriver ? Le fait
de savoir que c’est dans la bonne direction, en partant, ne suffit-il
pas ? Quel sens y a-t-il donc, parce qu’on n’est pas certain de tout
avoir
d’un seul coup, de préférer n’avoir rien du tout, sinon
un paquet de problèmes dont on n’a certainement jamais voulu ?
Est-ce vraiment comme si on avait le choix ? Ne serait-il pas un peu
plus normal
de préférer un peu à rien du tout ?
Et pour une fois qu’un politicien semble démontrer ne serait-ce
qu’un minimum de considération envers nous, allons-nous en tout
de même le rejeter sans
aucune forme de procès, et lui montrer ainsi qu’il n’y avait en
effet aucun intérêt à se compromettre envers nous
?... Pourra-t-on vraiment prétendre alors que les politiciens
fédéraux
ne se soucient pas de nous, si du moment qu’ils le font, nous les
punissons de toute façon ?... Pourquoi ne pas plutôt les
inciter à s’occuper de nous, en les encourageant lorsqu’ils
commencent à
le faire, justement ?...
Le parti des commandites
Mais ceci étant dit... Qu’est-ce qui nous retient pourtant
toujours autant à voter Libéral ?
C’est pourtant simple ! Le scandale des commandites, c’t’affaire !...
Voilà qui est intéressant. Mais, encore une fois,
allons-nous vraiment nous imposer le pire des gouvernement juste parce
que l’autre a commis des fautes de par
le passé ? Et quel gouvernement n’en n’a jamais commis, au juste
? Et pour combien de temps faudra-t-il les punir, encore, juste comme
ça ? N’ont-ils pas été déjà
largement punis
jusqu’ici, comme on a surtout pu le voir aux dernières
élections ? Et surtout, n’ont-ils pas clairement exprimé
qu’ils en prenaient acte, justement ? Autrement dit, n’ont-ils pas tout
simplement
déjà constaté les faits, à savoir que, par
leur seule faute, ils ont maintenant pour le moins qu’on puisse dire,
perdu leur statut de parti “par défaut” du Canada ? Et pour des
gens
qui auront “péché” par l’argent, n’ont-ils pas
déjà largement “payé”, justement, eux qui n’ont
carrément plus la moindre cenne, en ce moment ?... En fait,
allons-nous
tout simplement en revenir, un jour ? Car, par dessus tout, à
quoi cela nous avance-t-il, encore une fois, d’exclure d’emblée
ceux qui ont commis des fautes de par le passé, si c’est pour
laisser
leur place à ceux-là qui, en ce moment même,
commettent sous nos yeux les pires fautes qu’on aurait jamais pu
imaginer ? À quoi cela rime-t-il donc de punir quelqu’un
à l’infini, surtout
si, en bout de ligne, on ne fait surtout que se punir soi-même
?... Pourquoi devrions-nous donc toujours être punis pour les
fautes des autres, et ce indéfiniment ? N’a-t-on pas assez
payé, justement
?...
D’autres question ?...
Le parti de la centralisation
Bien sûr ! Car le parti Libéral n’est-il pourtant pas le
parti par excellence de la centralisation, qu’on connaît pourtant
comme le péché
par excellence dans tout le pays, et tout particulièrement dans
notre chère nation ? Certes, il faut bien l’avouer ! Mais encore
une fois, je me vois pourtant forcé de revenir au plus
abrutissant des
arguments : ce péché, ou quelque péché que
ce soit, est-il pourtant assez grave pour justifier qu’on lui
préfère les Conservateurs ? En réalité, la
question n’est-elle
pas qu’on ne peut qu’aller vers la seule solution de rechange, quelle
qu’elle soit, si on ne veut pas encore subir un gouvernement qui n’est
en fait que la pire farce qui soit ? Quel que soit le défaut que
peut
présenter une option, l’important n’est-il pas de s’assurer
qu’il ne s’agit pas d’abord de la pire de toutes les options, surtout
du moment qu’il n’y a que deux réelles options ?
Et, pour répondre un peu plus à la question, peut-on de
toute façon s’attendre à ce qu’Ignatieff soit assez fou
pour perdre lui-même d’avance
toute chance d’élection en se lançant dans une direction
qui coûte déjà à son parti beaucoup des
votes dont il a tant besoin ? Pensons-nous vraiment qu’il soit assez
bête
pour justement faire les mêmes erreurs qu’Harper ? Le parti
Libéral, grâce à ses grandes missions de
centralisation héritées de notre très cher PET,
n’a-t-il pas déjà
perdu l’Ouest à tout jamais, en plus bien sûr du
Québec, ou du moins jusqu’ici ? Ne s’est-il pas plutôt
montré jusqu’ici qu’il était au contraire assez adroit,
ou du moins
assez réaliste pour d’abord s’assurer de ramener peu à
peu la population de son côté, en n’hésitant
justement pas pour se faire à passer par dessus les “bibittes”
de son parti,
comme il l’a notamment démontré de par son choix de
plutôt démontrer en partant une attitude d’ouverture
envers le Québec ?
Encore d’autres question ?...
Oui, pourquoi pas ?... Et si on parlait, en fait, des sables bitumineux
?...
Les sables bitumineux
Très bonne question ! Et je dois d’ailleurs dire,
d’emblée qu’il m’attriste autant que vous, j’en suis sûr,
de constater qu’Ignatieff est un peu
sur le même diapason qu’Harper, en ce sens qu’il ne compte pas
fermer demain matin ces horribles chantiers. Ceci dit, cependant, il ne
faudrait pas oublier, non plus, qu’à ce niveau Ignatieff est
aussi sur
le même diapason que ce cher Obama... Alors, une fois de plus,
pourquoi ce qui est “pardonnable” pour Obama devrait soudainement
devenir inacceptable pour un autre ? D’autant plus que les deux font
justement face
au même défi, à savoir de tenter, tant bien que
mal, d’unir tout le monde pour empêcher le pire candidat de
rentrer, et donc le pire scénario de se réaliser !... Et,
encore là,
pourquoi les États-Unis devraient donc y arriver et pas nous ?
Encore une fois, la vraie question semble donc rester la même, et
s’avère donc toujours, tout aussi simplement : que voulons-nous
? Le pire ou le moins pire ? Et
ne serait-ce que pour cette question en particulier, comment ne
pourrait-il pas y avoir d’amélioration, en partant, si l’on
passe de celui qui est vendu aux pétriolières à
celui qui n’accepte
de traiter avec eux que du bout des doigts ? Aussi dramatique puisse
demeurer le dramme environnemental des sables bitumineux en tant que
tel, comment cela ne pourrait-il pas être une amélioration
que l’on cesse
enfin ces grossières subventions aux compagnies
pétrolières multimilliardaires, pendant que le reste de
l’économie croupit dans la misère ? Comment ne
pourrait-il pas y avoir d’amélioration,
finalement, à faire passer le dossier de celui qui est à
la source du problème à un autre qui, ne serait-ce que
parce qu’il n’a justement jamais été impliqué
à la
source de ce problème, ne peut qu’être mieux placé
pour justement reconnaître qu’il y a un problème, et
éventuellement agir en vue de le corriger ?
Car il ne faudrait pas oublier, non plus, qu’Ignatieff, une fois de
plus comme Obama, entend lui aussi appuyer sur
l’accélérateur au niveau de l’environnement,
contrairement bien sûr à Harper. On est ainsi en droit de
s’attendre, de sa part, au moins à quelque chose comme un
système de Bourse du Carbone, ne serait-ce que pour s’arrimer
à celui
qu’Obama est en voie d’instaurer ainsi qu’aux autres pays, et qui
serait bien d’ailleurs le minimum qu’on pourrait faire afin de cesser
d’être la risée de la planète !... Alors, encore
une fois,
est-ce qu’une certaine défaillance d’un candidat, sur un certain
dossier, devrait justifier qu’on fasse rentrer, à sa place, le
pire candidat qu’on pourrait trouver, surtout en regard à ce
dossier
en particulier ? C’est bien de s’occuper des sables bitumineux, mais
cela devrait-il devenir un prétexte pour que l’environnement
dans son ensemble soit complètement oublié, une fois de
plus !...
Est-ce que la défense d’un problème environnemental
particulier justifie qu’on continue de détruire l’environnement
en entier ? Peut-on laisser se détruire l’environnement au nom
de l’environnement
? Pourquoi en fait l’environnement devrait-il payer pour
l’environnement ?... L’environnement n’a-t-il justement pas
déjà beaucoup trop payé ? Pour quoi ne pas lui
donner ne serait-ce qu’un petit
“break”, au moins, pour faire changement !?!... Pourquoi alors, ne pas
joindre l’action à la parole, une fois pour toutes !...
Le petit train du changement va quand même plus loin que pas
de train du tout !...
Bon, soyons honnêtes, j’imagine que l’on ne peut sans doute
s’attendre non plus à de grands changements en profondeur pour
ce qui est de ce dossier, comme d’ailleurs
pour tous les autres, advenant qu’on soit pourtant assez chanceux pour
qu’Ignatieff soit élu... Mais de toute façon, est-ce bien
cela dont il est question ? Est-ce vraiment le temps de demander le
paradis,
quand il est plutôt question de se sortir de l’enfer ? Et si l’on
ne doit faire qu’un peu de progrès, n’est-ce pas pourtant mieux
que pas du tout ? Comment cela ne pourrait-il pas être mieux, en
fait, que de carrément régresser ? Ne serait-ce pas
d’ailleurs l’équivalent, encore une fois, de ce qui se passe en
ce moment aux États-Unis ? Car si on reprochait à Obama
de ne pas en
faire assez, ne serait-on pas surtout alors en train d’oublier toute la
merde qu’il est en train de nous épargner, simplement en
étant là, à la place, justement, de la bande de
fous qui serait
là autrement? Et, une fois de plus, la situation est-elle
pourtant si différente chez nous ?
Alors, dans leur cas comme dans le nôtre, pourquoi se
fâcher qu’il semble que le changement ne doive se faire que petit
à petit ? Peut-on reprocher aux politiciens
d’être assez sensés pour n’avancer qu’au rythme de la
population, et donc ainsi d’essentiellement respecter sa volonté
? N’est-ce pas, en fait, tout simplement ce qu’on appelle la
démocratie
? Et peut-on seulement souhaiter qu’il en soit autrement ?
Parce qu’au fond, peut-il seulement y avoir un sens à tenter
d’imposer le changement ? Et comment peut-on au juste prétendre
amener quelque changement que ce
soit du moment qu’on impose en fait quoi que ce soit ? L’usage de la
force, quel qu’il soit, n’est-il pas pourtant la première chose
qu’on devrait chercher à changer, au départ ? Alors, pour
reprendre un bon vieux lieu commun, si l’on veut vraiment le
changement, pourquoi ne pas commencer par se changer soi-même, et
donc se demander d’abord ce qu’on pourrait changer dans sa propre
attitude pour que
se fasse vraiment quelque changement que ce soit ?
Et en fait, peut-on vraiment, en imposant le changement, penser en
faire ainsi une réalité ? Ou n’est-ce pas plutôt la
meilleure façon de lui enlever
justement toute chance de devenir réalité ? Pour
commencer, pense-t-on seulement que le peuple puisse vraiment
tolérer qu’on le pousse trop dans une direction qui n’est en
fait recherchée que
par une poignée d’illuminés (tels que nous, bien entendu)
? Ne risque-t-elle pas plutôt de nous rappeler assez vite que
c’est pourtant bien lui qui a le gros bout du bâton, et qu’il n’y
a
rien dont il a en fait plus horreur que de sentir brusqué dans
son cocon ? N’est-ce pas d’ailleurs ce que Stéphane Dion aura
appris à ses dépens, tout comme a du le faire, avant lui
et aux États-Unis,
ce cher Jimmy Carter qui, en poussant le changement plus loin qu’aucun
autre auparavant, a surtout provoqué un haut-le-coeur chez la
population, et qui a donc ouvert la porte à Reagan et à
rien de moins
finalement que l’âge d’or même (c’est le cas de le dire
!...) des conservateurs américains ? Pense-t-on vraiment faire
avancer quoi que ce soit si, en voulant aller trop loin on ne fait que
perdre
le pouvoir pour n’avoir tout simplement pas compris que son réel
patron était en fait la population ? N’est-ce pas l’exemple par
excellence qui démontre qu’il ne sert pas à grand chose
de
vouloir changer quoi que ce soit si l’on ne s’assure pas d’abord de
pouvoir le faire ? Et pour traduire cela en langage politque, à
quoi cela sert-il donc de tout changer si l’on ne s’assure pas d’abord
de rester en pouvoir, et donc d’être en mesure de changer quoi
que ce soit ?
Et par ailleurs, à quoi cela sert-il de forcer le changement, si
cela doit non seulement coûter son emploi, mais en plus tous les
gains qu’on avait pourtant cru
ainsi réaliser ? N’est-ce pas, en effet, exactement ce qui sera
arrivé à Lucien Bouchard, qui n’aura pratiquement
forcé les fusions de villes au Québec que pour mieux voir
ces dernières
être finalement redéfaites par un Jean Charest trop
heureux de précipiter ainsi la province dans la passionnante
saga des défusions, et surtout dans le marasme et la paralysie
qui nous a caractérisés
jusqu’à aujourd’hui ? À quoi bon alors les bonnes
intentions si, parce qu’on aura voulu les imposer, elles ne servent
qu’à remettre le pouvoir à son adversaire, pour que
celui-ci se fasse
alors le plus grand plaisr de remettre à zéro tout ce
qu’on avait pourtant pu accomplir ? Qu’aura-t-on pourtant fait avancer
si on n’a réussi qu’à se faire prendre sa place, au
risque que
soit non seulement perdue toute trace de son passage, mais qu’on se
mette en plus à faire plutôt marche arrière ?...
Pourquoi appuyer trop fort sur la pédale si cela ne sert
qu’à nous
faire prendre le bord, et qu’ensuite tout ne fasse que “revirer de
bord” ?... Et surtout, rend-on vraiment service à la population
en se laissant éjecter par elle, pour n’être finalement
remplacé
que la première option sur laquelle elle aura pu trouver, et qui
ne sera souvent que le “plus petite dénominateur commun” s’il ne
s’agit pas carrément de la pire option sur laquelle on pourrait
possiblement tomber ?
Pourquoi donc forcer les choses, puisqu’il semble assez clair que loin
de servir à quoi que ce soit, ça ne fait le plus souvent
que produire l’effet invese de
celui qu’on recherche ?
En fait, notre première responsabilité à tous ne
devrait-elle pas être de surtout veiller à ce que la
population soit à l’aise avec
son gouvernement, ne serait-ce qu’afin d’éviter qu’elle ne se
tourne vers un autre qui soit bien pire, en réalité ?
Alors une fois de plus, la seule véritable question n’est-elle
pas de s’assurer que soit offert à la population une option
assez potable pour qu’elle ne soit
pas forcée par dépit de se rabattre, une fois de plus et
donc de trop, sur les Conservateurs ? Et pour être assez
crédible aux yeux de la population pour qu’elle nous accorde
justement sa confiance,
ne faut-il donc pas d’abord s’assurer que ses besoins soient
réellement comblés, du moins jusqu’à un certain
point ?
Et si cela implique de n’appliquer le changement qu’un pas à la
fois, alors pourquoi pas ? Ne vaut-il pas mieux de progresser un peu
que pas du tout, ou pire, de régresser,
comme nous le faisons d’ailleurs présentement ? N’est-ce pas
surtout cela que nous devrions à tout prix éviter ?
Pourquoi alors, ne pas se tourner vers la seule alternative qui
pourrait nous en sauver,
en saluant plutôt sa capacité de n’introduire le
changement qu’à la mesure de ce que peut recevoir la population
? Car au fond, n’est-ce pas précisément à cette
modération
qu’il doit en fait la moindre chance de se voir accorder le pouvoir par
la population, et donc de justement pouvoir faire d’au moins de ce
petit peu de changement une réalité ?
Après tout, petit train va loin ne vaut-il pas mieux que pas de
train du tout ? Comment cela ne pourrait-il être mieux, au
départ, que le train train quotidien
du statu quo, ou pire encore que de rouler sur le chemin de fer
à contre-sens ? Car justement, au train ou les choses avancent
ou plutôt reculent dans notre cas, le plus petit de tout les
trains ne serait-il pas
déjà suffisant pour nous redonner un peu d’entrain, du
moment qu’il part tout simplement dans la bonne direction ?...
Pourrait-on trouver pire ennemi que l’illusion ?
Si jusqu’ici il y a toujours quelqu’un qui me lit, on s’entendra
peut-être qu’il serait donc possible que notre incapacité
chronique de voter pour les Libéraux
soit donc fondé, du moins en plus ou moins grand e partie, sur
ce qu’on pourrait appeler un certain paquet de misconceptions,
d’arguments qui en fait ne tiennent pas la route, et donc finalement de
faussetés,
aussi appelées illusions. Or, n’est-ce pas justement la plus
grande farce, dans tout cela ? Car vraiment, allons-nous pourtant
laisser vraiment des faussetés nous empêcher d’obtenir ce
que l’on veut
? Allons-nous donc une fois de plus être vaincus par le mensonge,
dont Harper sera comme toujours le premier à profiter ? Ne
peut-on pas, pour une fois, nous affranchir des démons et
surtout des fantômes
du passé, pour enfin accepter de faire face à la
réalité, même si c’est pourtant ce qui est le plus
difficile, comme ça l’a d’ailleurs toujours été ?
N’est-on
pas prêt à prendre un nouveau départ, pourquoi ne
pas le faire sur des bases réelles et tangibles, en s’assurant
d’abord de voir la réalité pour ce qu’elle est ?
Harper va-t-il encore une fois nous avoir parce qu’une fois de plus
nous n’aurons su mieux faire que de voter par peur, et en s’appuyant
sur de faux raisonnements, quand
il ne s’agit pas tout simplement de mensonges ? Pourquoi ne pas voter
d’une façon un peu plus constructive, pour faire changement, et
en commençant notamment pour faire face à la
vérité
telle qu’elle est ?
... Et si on votait pour l’homme plutôt que pour le parti ?
Et de toute façon, depuis quand au juste y a-t-il un quelconque
intérêt à savoir quel parti exactement se
retrouvera au pouvoir ? Remarquez que ça
ne veut pas nécessairement dire que vous aurez lu en vain le
reste du texte, mais en tout cas... Mais sérieusement, n’est-il
pourtant pas clair que, quel que soit le parti, il n’y a en
réalité
qu’un seul homme qui puisse être au pouvoir, à savoir le
chef même du parti, au moment où celui-ci devient en fait
premier ministre ? Car même le plus influent des ministres ne
doit-il pas
d’abord attendre l’autorisation du premier minsitre avant de prendre
lui-même une décision, du moment que celle-ci est
moindrement significative ? Et un bon premier ministre ne peut-il pas
faire un bon gouvernement,
même en étant à la tête d’un mauvais parti ?
La preuve n’en est-elle que Brian Mulroney lui-même, qui fut sans
doute l’un des plus grands premier ministres que nous aurons connus
(j’oserais
même dire le plus grand, mais ce n’est après tout qu’une
opinion...), était pourtant un conservateur ?... Et ne suffit-il
pas d’un mauvais chef pour enlever toute crédibilité
à
un parti ? Au fond, qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à faire,
du parti ? N’est-ce pas que l’humain qui compte vraiment, dans la vie
?... Et dans notre système politique, tout
particulièrement,
la seule question n’est-elle donc pas que de déterminer par quel
chef exactement nous préférerions nous voir
gouvernés ? Ou à tout le moindre, ne s’agit-il pas que de
savoir quel chef
nous semblerait le moins pire parmi ceux qui sont réellement
proposés ?... Pourquoi, alors, se poser d’autre question que
celle-ci, après tout ?
Alors si l’on parlait un peu de Michael Ignatieff lui-même, ne
serait-ce que pour quelques lignes,
s’il semble que de toute façon ce soit là dont tout ce
dont il sera réellement question lors des prochaines
élections ? Serait-il donc possible qu’après
tout il ne s’agisse
peut-être pas d’un si mauvais choix ? En fait, ne faut-il pas
plutôt lui reconnaître de grandes qualités, à
commencer par
celle d’avoir tout simplement l’étoffe d’un chef d’État,
chose pourtant si rare, et notamment au Canada ? Et surtout, n’a-t-il
pas démontré cette qualité humaine ultime qui est
de savoir rassembler ? N’est-ce pas là d’ailleurs ce dont le
monde a le plus besoin ? Et n’est-ce pas, encore une fois, ce qui
pourtant semble nous manquer le plus au Canada ?
En fait, Ignatieff n’a-t-il pas carrément saisi chacune des
occasions qu’il eu de s’exprimer jusqu’ici pour tenter de ramener
ensemble les différentes parties
de ce pays, aussi grandes puissent être les distances qu’on a
pourtant ériger afin de les séparer ? N’a-t-il pas, en
cela, exactement compris ce en quoi consiste le Canada, à savoir
le pays même
de la diversité, et dont le seul fondement, depuis le
début, ne peut donc qu’être le respect même de la
différence ? N’a-t-il pas, autrement dit, su ramener le Canada
à son essence
et donc à son sens même, ce dont je me demande justement
à quand remonte la dernière fois qu’on aura su le faire,
auparavant ?... Et pour ainsi redonner une voix à un pays dont
on pourrait
pourtant croire qu’il n’en a pas, ne faut-il donc pas être
capable d’inspirer et de rassurer avec une force qui soit au moins
comparable à celle qui distingue Obama ? En tout cas, disons
qu’on ne peut
sans doute pas reproché à Ignatieff de ne pas avoir
essayé !...
Le message d’Ignatieff en est précisément un d’union et
de réconciliation, ce dont on a peut-être plus besoin au
Canada que dans tout autre pays
à travers le monde. Allons-nous vraiment lui indiquer que nous
préférons pourtant nous tourner vers une autre direction
?...
Quant aux autre partis (tant qu’à être parti)...
Oui, bon, je sais, je les ai peut-être balayés un peut
vite sous le tapis... Alors pourquoi ne pas leur rendre justice, et
regarder un plus précisément
pourquoi voter pour eux n’est au mieux qu’une perte de temps !...
Dans le monde fabuleux (et d’ailleurs irréel) du Père
Jack
Commençons donc par ce cher bon vieux NPD, pour lequel, soit dit
en passant, j’ai déjà fièrement
travaillé... Le problème du NPD, ce
n’est certes pas ses bonnes intentions, mais plutôt
l’incapacité chronique qu’il a de pouvoir les réaliser.
Et le fait est que, du moment qu’un programme n’est pas
crédible, non seulement
il n’a aucune valeur en soi, mais en plus, cela fait en sorte que ce
programme ne sera jamais porté au pouvoir. Et ça, c’est
encore pire, surtout quand c’est tout ce qu’on demande, comme lorqu’on
fait
face à un monstre comme Harper, face à qui la seule
option envisageable soit en fait de le déloger. Et le même
raisonnement, soit dit en passant, tient d’ailleurs aussi pour les
autres partis,
cela va de soi !...
Pourquoi le programme du NPD n’est-il pas crédible, et pourquoi
ne sera-t-il donc jamais porté au pouvoir, du moins sous sa
forme actuelle ? On pourrait en débattre
bien longuement, croyez-m’en !... Mais pour ne prendre qu’un point, que
d’aucuns (dont Jean Charest...) diront le plus important, à
savoir bien sûr l’économie... Pourrait-on seulement
m’expliquer
en quoi monter les impôts pourrait-il s’avérer plus sage
en ce moment qu’aux dernières élections, alors que se
déclarait la crise économique ? On peut bien chialer
hypocritement
contre des baisses d’impôts, si l’on veut, mais a-t-on
déjà vu plus suicidaire que monter les impôts en
pleine récession ? Y a-t-il un sens quelconque d’enlever de
l’argent des poches
des gens, alors que tout le monde, à commencer par le NPD, ne
cesse de professer qu’il faut plutôt remplir les poches des gens,
ne serait-ce que pour permettre à l’économie de
redémarrer
? Et comment au juste un parti qui se dit celui de la famille et des
“gens ordinaires” peut-il justement prétendre leur donner une
chance en les criblant d’impôts, en partant ? S’il veut vraiment
les aider,
et surtout les plus démunis, ne pourrait-il pas commencer se
retenir un peu de leur voler davantage de ce qu’ils ont
déjà ? C’est bien beau de vouloir jeter de l’argent de
tous les côtés,
et ce bien entendu pour toutes sortes de raisons toutes meilleures les
unes que les autres, mais pourquoi serait-il donc acceptable qu’un
parti, pour y arriver, demande aux gens de se serrer la ceinture avant
même
de montrer qu’il est pourtant lui-même capable de le faire, en
commençant par couper pour une fois dans notre
épouvantable bureaucratie, et en commençant par
démontrer en fait que l’on
comprend ne serait-ce que minimalement le sens du mot efficacité
?
Et comment un parti peut-il donc se dire du peuple alors qu’il ne se
trouve en fait qu’à défendre les syndicats et tout ceux
qui sont à charge de l’État,
sans pourtant s’assurer d’abord que ceux-ci n’exploitent pas
eux-même le peuple en s’engraissant toujours plus à ses
dépens sans pourtant jamais rendre de compte à qui que ce
soit, et comme
il est pourtant de plus en plus clair qu’ils le font
présentement ? Pourquoi serait-il plus pourtant acceptable pour
le peuple d’être exploité par les syndicats que par qui
que ce soit ? Est-on pourtant
avantagé en ne sachant faire mieux que remplacer une classe
d’exploiteurs par une autre ? Ne peut-on vraiment faire mieux que jadis
en U.R.S.S., où le peuple ne s’est vu “libéré” de
son
aristocratie que pour se faire opprimer de façon encore plus
totalitaire par sa propre bureaucratie ? Comment pourrait-il se trouver
quelque sens que ce soit à ne se borner qu’à
répéter
les erreurs du passé, même lorsque celui-ci ne saurait, en
fait, être plus dépassé ?...
Le jour ou le NPD aura ne serait-ce qu’esquissé une
réponse à l’une de ces questions là,
peut-être alors sera-t-il déjà plus
en mesure de s’approcher du pouvoir, ne serait-ce que d’un siège
à la fois.
Et d’ailleurs, j’irais même jusqu’à dire que c’est sans
doute ce qu’on peut espérer de mieux, car après tout, le
NPD n’a-t-il pas en lui-même
tout ce qu’il faut pour devenir éventuellement la meilleure
option qu’on pourrait possiblement trouver au Canada ? Cela semble
pourtant aller de soi, mais avant que ce soit justement le cas, ne
faudrait-il pour
cela que ce parti veuille d’abord RÉELLEMENT le pouvoir, en
commençant donc par présenter un programme digne de ce
nom ? Car autrement, un parti sans programme peut-il pourtant avoir
plus d’intérêt
que les Conservateurs eux-mêmes , juste parce qu’il est de la
gauche ? Et pour que le NPD devienne un jour potable, ne lui
faudrait-il pas d’abord admettre, comme le parti Démocrate
américain s’est
d’ailleurs vu forcé de le faire assez tôt dans son
histoire, qu’il ne sera jamais élu en n’existant que pour ses
fans et donc pour les syndicats, plutôt que pour toute la
population du Canada
? Et en attendant, donc, que ce parti arrive sur Terre, agissons-nous
pourtant nous-même de façon plus pertinente en les
encourageant, de par notre vote, à continuer sur leur voie qui
ne mène nulle
part ? Pourquoi le NDP se donnerait-il la peine de moindrement changer
si on leur montre nous-mêmes qu’on a justement pas besoin de
ça pour voter pour eux ? Qui, alors, est vraiment responsable de
l’apathie
du parti même qui se dit du changement, sinon nous-mêmes,
qui les félicitons carrément de ne rien faire ? Autrement
dit, comment s’étonner, une fois de plus, que le changement ne
se fait
pas, si pour commencer nous n’agissons justement que de façon
à l’empêcher ?
Et surtout, en attendant justement que le NPD devienne une solution de
rechange crédible et donc surtout possible, en quoi le fait de
voter pour eux, comme d’ailleurs
pour tout autre “tiers” parti, fait donc autre chose que
d’empêcher en fait le seul candidat qui peut vraiment remplacer
Harper de justement le faire ? Autrement dit, en quoi un vote pour ce
parti est-il donc autre
chose en réalité qu’un vote pour Harper ?...
Et au fait, pourquoi faudrait-il donc, en partant, aller plus à
gauche qu’à droite ? La voie de l’équilibre, et donc de
ce qui devrait en principe fonctionner
(du moins selon Bouddha...) ne devrait-elle pas plutôt se trouver
au centre ? Trouverions-nous pourtant plus drôle d’avoir à
s’handicaper de sa main droite plutôt que sa main gauche ?... Ou
trouverions-nous
si intelligent de se pencher davantage d’un côté que de
l’autre si nous avions à marcher sur un fil ? Alors pourquoi de
telles considérations de base devraient-elles
nécessairement prendre
le bord moindrement qu’on commence à parler de politque ?
Pourquoi la politique devrait-elle obéir à d’autres lois
que la vie, dans le fond ? Pourquoi se livrerait-on, en politique,
à des expérimentations
qu’on n’oserait jamais tenter dans notre propre vie, en tout cas
certainement pas du moment que notre vie ne tient plus qu’à un
fil ? Croit-on pourtant que notre équilibre national et
même planétaire
soit en fait moins précaire ? Le destin de tous est-il pourtant
à prendre plus à la légère que notre propre
vie ?
Pourquoi les Verts sont les meilleurs...
Et quant au parti Vert ? Je vous dirais, bien honnêtement, que je
pourrais pratiquement faire un “copié-collé” de la
réponse que je viens de donner
pour le NPD, sauf que j’ai quand même un peu plus de respect pour
ceux qui vont jusqu’à prendre la peine de me lire... Et de toute
façon, il existe pourtant une distinction, et de taille, entre
les
deux programmes : celui des Verts s’avère (ho! ho!..) selon moi
beaucoup plus crédible, ne serait-ce que, croyez le ou non, sur
le plan économique, en plus bien sûr d’être
imbattable sur
le plan de l’environnement. En effet, le parti Vert ne propose pas
seulement un taxe verte en plus de la Bourse du Carbone que propose
aussi le NPD, mais, au niveau de l’économie, ils proposent des
mesures qui font
bien plus de sens telles que baisser l’impôt sur le revenu et sur
les entreprises. Vous avez bien lu : un parti “de gauche” qui baisse
les impôts ! Et non seulement ils les baisseraient, mais ils le
feraient
comme tous les économistes suggèrent de le faire,
contrairement bien sûr à Harper qui, en baissant la TPS,
s’est plutôt révélé le pire cancre qu’on
pourrait trouver
en la matière. Il y a donc au moins un parti qui a compris
comment ça marche ! Dommage que ça semble laisser les
électeurs indifférents, justement !
... et pourquoi voter pour les Verts n’est pourtant pas si vert !...
Vous avez donc compris, si vous êtes un judicieux lecteur, que ma
préférence va en fait aux Verts. Mais si vous avez aussi
bien lu avant, vous aurez aussi
compris que je ne voterai pas pour eux, mais bien pour les
Libéraux. Pourquoi ? C’est pourtant simple, et vous connaissez
sans doute déjà ma réponse : ce n’est tout
simplement pas eux qui vont
me débarasser de Harper !... Alors, si je suis moi-même
prêt à faire un petit compromis sur mes PRINCIPES, de
manière à faire une différence dans la
RÉALITÉ, pour
faire changement, alors pourquoi donc devrais-je être le seul
à le faire ? Pourquoi ne pas, pour une fois, unir nos voix, et
d’une seule voix, envoyer un message clair : celui du CHANGEMENT !...
Et en fait,
plutôt que de justement ne faire que parler du changement,
pourquoi ne pas nous-mêmes en faire une réalité,
une fois pour toutes ?...
... Aurais-je oublié quelqu’un ?...
Oui, et aurais-je plus précisément oublié un parti
? Ah ! Mais bien sûr ! Il y a aussi ce cher bon vieux Bloc
Québécois ! Ou avais-je
donc la tête ?...
Mais d’abord, récapitulons...
Il doit donc sembler assez clair, jusqu’ici, que, comme toujours dans
la vie, ce n’est qu’en s’unissant qu’on retrouvera notre pouvoir,
puisque de toute façon,
ce n’est que dans l’union qu’il se trouve quelque pouvoir que ce soit.
Pourquoi ne pas voter Libéral, donc ?...
Parce qu’on est Québécois ? Ah ! Tiens donc !...
Alors, dans un tout autre ordre d’idées... Et si on se disait
les vraies affaires, pour une fois ?...
B) La Question Nationale
Pourquoi se séparer, au juste ?...
Le Canada se serait donc pas notre pays ? Alors, c’est quoi ? Et
surtout, c’est le pays de qui ? Ce pays, n’est-ce pas d’abord nous qui
l’avons construit ? Ce nom qu’il
a, n’est-ce pas celui qu’on lui a en fait donné ? N’est-ce pas
au départ celui de notre propre nation ?... Et pour commencer,
n’est-ce pas tout simplement nous qui étions ici les premier
arrivés
? Les “autres”, à commencer par les Ontariens et compagnie,
n’est-ce pas d’abord nous qui les avons reçus chez nous,
jusqu’à preuve du contraire ?... Et on irait leur remettre tout
bonnement
les clés de notre maison, pour ensuite docilement rentrer dans
notre coin ?... On leur laisserait notre pays, pour ensuite repartir
nous-mêmes à 0 ?
N’y a-t-il pas un bout à ne pas mettre ses culottes chez soi
?... N’y a-t-il pas un bout à laisser d’autres prendre tout ce
que nous avons de plus précieux
? N’y a-t-il pas un bout à se refermer sur soi et à
laisser d’autres décider pour nous ?...
On me dira sans doute que tout ça, c’est du passé, que
les choses ont changé... Et les lois de la nature, elles,
ont-elles changé tant que cela ?
L’union ne fait-elle pas toujours la force, aux dernières
nouvelles, à moins qu’il n’y ait qu’au Québec qu’on ne
soit pas capables de comprendre ça ?...
On me dira que tout ça, c’est des beaux concepts, sauf que c’est
bien différent dans la réalité...
Mais est-ce vraiment le cas ?
D’abord, de quelle réalité parle-t-on ? Veut-on vraiment
parler concrètement ? Veut-on vraiment, autrement dit, parler
d’argent ?
Peut-on vraiment dire que le Québec est sauvagement
exploité par le Canada ? Ou le Canada n’alimente-t-il pas
constamment, plutôt, les coffres du Québec
? Ne vaudrait-il pas la peine de savoir cela exactement, une fois pour
toutes, surtout en cette période où chaque sou noir doit
être compté ?...
Alors, que disent donc les FAITS (que vous pouvez d’ailleurs
vérifier vous-mêmes sur internet, ou là où
vous voulez, puisque de toute façon,
les faits sont les faits !...) ? Qu’un programme appelé la
péréquation alimente CHAQUE ANNÉE le
Québec, en tant que province dite “pauvre”, de l’argent d’autre
provinces plus riches,
comme l’Alberta, et ce depuis il y a d’ailleurs fort longtemps.
À combien ce petit cadeau s’élève-t-il, en ce
moment ? À 8 milliards, exactement. Vous avez bien compris, pas
8 millions, mais
8 MILLIARDS de dollards. Sur un budjet provincial d’environ 40
milliards (si je me souviens bien), disons que c’est loin d’êtr
rien. C’est même encore plus significatif lorsqu’on
considère que
ceci représente aujourd’hui, grâce au réglement du
déséquilibre fiscal, plus de 60 % des montants totals de
péréquation versés par Ottawa dans tout le pays,
et qui s’élèvent
en fait à 14 milliards. Donc, fait-il pitié, le
ti-Québec, dans le Canada ? Pas vraiment. On pourrait
plutôt dire, en fait, qu’il en profite, et ce LARGEMENT. On peut
en fait pratiquement dire
qu’il en profite plus qu’aucune autre province, puisqu’il se trouve
à se réserver les deux tiers du pot pour lui tout seul.
En fait, on pourrait surtout se demander sérieusement comment
exactement
Québec pourrait boucler son budget sans cette aide
précieuse d’Ottawa, déjà qu’il se le demande en ce
moment. Ne pas être capable d’arriver sans l’aide d’un autre...
n’y a-t-il
pourtant un nom à cela ? Oui, et ça s’appelle la
DÉPENDANCE.
Voyez-vous du sens, vous, à se prétendre
lésé par celui de qui on est en fait dépendant ?
Voyez-vous du sens à mordre la main qui vous
nourrit ? Voyez vous du sens à vouloir s’handicaper d’une partie
du budget sans laquelle on est incapables d’arriver ? Voyez-vous
autrement dit du sens à non seulement se montrer ingrât,
mais en plus
se tirer dans le pied ? Je ne sais pas pour vous, mais en tout cas, PAS
MOI.
Mais ça, évidemment, ça ne veut rien dire,
n’est-ce pas ? Oui, car après tout, n’est-ce pas là que
de bêtes arguments économiques
? Oui, car dans le fond, l’argent, on s’en fout, ce qu’il est d’autant
plus facile à dire lorsqu’on parle en fait la bouche pleine,
grâce bien sûr aux généreux transfers
d’Ottawa...
Ce qui, remarque, ne nous empêche pas pour autant de monter aux
barricades du moment qu’on ne fasse qu’évoquer de rediriger la
moindre cenne qui nous avait été destinée !...
Car, après
tout, il ne faudrait quand même pas qu’on nous enlève la
moindre miette de notre part du gâteau, déjà qu’on
est toujours à se battre aussitôt qu’il est question
d’agrandir
notre part à nous, dans tout ça !... Et ce n’est pas
parce qu’on détient déjà les deux tiers du
gâteau juste pour nous autres qu’il faudrait se mettre à
en laisser un peu
pour les autres, quand même, là !... Depuis quand, le but
est de partager, plutôt que de tout avoir pour soi ? N’est-ce pas
ainsi que ça fonctionne, au Canada ? Il semble bien que oui, ou
plutôt
que ce soit cela dans notre cas... N’est-il pas étrange qu’on
trouve toujours le moyen de chialer qu’on en a jamais assez, alors
qu’on ne fait que toujours plus nous donner... Donner n’est-il pas
sensé
faire diminuer les plaintes, plutôt que de les augmenter ? Il
paraît que oui, mais hélas pas dans le cas d’un
bébé pourri gâté...
Toujours est-il que, notre belle bouche de bébé
gâté se trouvant bien remplie à craquer, nous,
l’argent et les questions matérielles,
on peut bien dire qu’on n’a pas la tête à cela... Pas le
choix de passer à autre chose, puisqu’on a déjà
tout ce qu’on peut possiblement vouloir à ce niveau là
!... L’argent
n’est pas notre problème, puisque c’est plutôt pour
d’autres qu’on en a fait un problème... Non, nous, ce qu’on a
demander, en plus bien sûr de l’argent, qui va toujours de soi,
c’est
beaucoup plus sophistiqué... Et c’est ce qui a trait, vous
saurez, à notre identité !...
Oui, parce que, dans le fond, on le sait bien qu’il n’y a que cela, des
raisons pour rester dans le Canada... On le sait, cela, que l’union
fait la force, et blablabla...
Mais a-t-on seulement le goût, d’y participer, à cette
union là ? Nous a-t-on seulement consultés, dans tout
cela ? Et surtout, pourquoi devrions-nous partager notre pays avec des
gens qui ne sont
pas comme nous ? Comment deux nations pourraient-elles vivre dans le
même pays ? Chaque nation ne devrait-elle pas avoir son propre
État ? La planète ne devrait-elle pas se morceler
à l’infini
en une multitudes d’États toujours plus petits ? La
nationalité ne devrait-elle pas être une cause de
division, plutôt que d’union ?
Et, tant qu’à faire, le Saguenay-Lac Saint-Jean ne devrait-il
pas, lui aussi, se séparer du Québec ? Et pendant que j’y
pense, ne pourrait-on pas enfin
séparer le Saguenay du Lac Saint-Jean, et régler enfin
cet autre conflit au moins aussi grave et sérieux ?
Car après tout, la rupture n’est-elle pas la meilleure, sinon la
seule façon, de régler les conflits ?... Pourquoi
chercher à régler quoi
que ce soit, dans la vie, quand à la place on pourrait
simplement faire la guerre ? Ne vaut-il pas mieux passer par la
violence et avoir l’air fin, comme Papineau, plutôt que de
simplement négocier et
avoir des résultats, comme Lafontaine ? Oui, qu’importe si
Papineau est mort en prison après n’avoir fait que chialer (il
peut bien être devenu notre héros, aussi !...) et
mené d’inutiles
rébellions, et qu’importe si Lafontaine aura plutôt
réussi, en bout de ligne, à nous obtenir dans les faits
le gouvernement responsable dont nous jouissons en ce moment sans
même savoir d’où
il vient, et donc à nous obtenir pratiquement le contrôle
qu’on a justement sur nous mêmes en ce moment , même si on
trouve le moyen de chialer qu’on ne l’a pas !... Qu’importe si
Lafontaine
fut notre premier premier ministre, et nous aura laissé toutes
les loi, les institutions et les infrastructures fondamentales dont
nous avions vraiment besoin ? Pourquoi ne pas plutôt en faire un
illustre inconnu,
comme c’est d’ailleurs le cas en ce moment ? Pourquoi ne pas
plutôt louanger Papineau, qui ne nous aura mené nulle part
mais nous aura au moins laissé un rêve de guerre
manquée ? Pourquoi
prendre le chemin du véritable combat, celui de la
négociation et du compromis, alors que c’est beaucoup plus
facile de chialer, tout faire foirer, et ensuite se plaindre que
ça ne marche pas ? Pourquoi
risquer d’avoir l’air d’un “traître” et d’un “faible” parmi les
tiens, en cherchant à travailler avec l’adversaire pour obtenir
des gains réels, plutôt que de faire son “tough”
et s’opposer à tout, et ne faire avancer rien mais au moins
avoir son nom dans les livres d’histoire, avec les autres
médiocrités qui au moins auront su en mettre plein la vue
à un peuple en
quête d’un peu de panache ? Pourquoi laisser un héritage
réel si c’est pour être oublié, quand tu peux tout
faire pour perdre et pourtant passer à l’histoire comme celui
qui lui,
au moins, aura su faire de la petite guéguerre ?...
Pourquoi faire un “deal” avec le Canada semble si compliqué...
Est-ce qu’on trouve donc vraiment plus honorable, pour nous les
Québécois, d’aller chercher ce que nous voulons en
passant par la rupture et la violence, plutôt
que la négociation ? Est-ce vraiment cette voie qui nous aura le
plus servi de par notre passé, et qui nous aura aussi rendu si
uniques en tant que seul peuple (de ce que je connaisse, en tout cas)
qui aura obtenu,
grâce à Lafontaine bien sûr, son
auto-détermination de façon purement pacifique ?...
Est-ce qu’on ne pourrait pas tenter d’obtenir, ou plutôt de
renouveler un “deal” avec le Canada
anglais, comme Lafontaine a justement réussi à le faire
avec la Couronne Britannique ?
D’ailleurs, un “deal” avec le Canada n’a-t-il pas déjà
passé à deux doigts de se concrétiser ? Et ce
“deal” en question, qui eut
lieu en 1987 et qu’on a appelé l’accord du Lac Meech, n’avait-il
pas précisément pour but de rendre au Québec la
place qui lui revient dans la fédération, en vue,
notamment,
de réparer l’insulte qui avait été faite au
Québec dans ce qu’on a retenu comm la “Nuit des Longs Couteaux”,
ce sinistre 4 novembre 1982 ?... Ne comprenait-il pas 5 clauses qui
représentaient
les demandes qui, à l’époque, comptait le plus pour le
Québec, et dont deux au moins s’avèrent toujours autant
d’actualité, comme celle de la reconnaissance du Québec
comme une
“société distincte”, et celle visant à encadrer le
pouvoir fédéral de dépenser ?... Et surtout, ce
fameux accord, justement, ne réunissait-il pas à une
même
table de véritables leaders fédéralistes, tels
Bourassa et Mulroney, tout comme des souverainistes purs et durs tels
que Louis Bernard ? N’avait-il pas l’aval de nul autre que René
Lévesque,
tout comme de tout ce que le pays pouvait alors compter comme grandes
personalités ? La preuve n’en est-elle pas que P.E.T.
lui-même était le premier à s’y opposer, justement
?
Autrement dit, est-ce vraiment comme si c’était si impossible de
réunir les meilleurs des deux camps de façon à
faire vraiment avancer le pays, quelle
que soit la façon dont on définisse celui-ci ? Si guerre
il doit y avoir, ne devrait-elle pas plutôt se trouver entre les
bons et les mauvais fédéralistes, tout comme entre les
bons et les
mauvais souverainistes, à savoir ceux qui savent que l’union est
la seule façon de faire vraiment avancer les choses, et ceux qui
préfèrent se camper dans leur position afin de s’assurer
que
rien ne bouge ? Et juste comme ça, entre ces véritables
“camps”, les deux seuls véritables camps qu’il y a, auquel
croyons-nous donc que l’histoire donnera finalement raison ? Pourquoi
ne pas donc
tous se mettre dès maintenant du côté des gagnants,
plutôt que des perdants, pour faire changement !...
Et pourtant, cela n’empêche pas le discours ambiant de
plutôt soutenir qu’il ne sert à rien d’espérer
quelque “deal” que ce soit avec le Canada,
puisqu’en fait c’est impossible. N’est-ce pas là, en effet, la
principale leçon qu’on aura su retenir de l’épisode du
Lac Meech ? Car aussi beau le projet a-t-il pu sembler, cela l’a-t-il
pourtant
empêcher d’échouer, au bout de la ligne ? N’est-ce pas
cela, en fait, qui est à l’origine de la super position
officielle de Pauline Marois elle-même, qui est en fait la
première à
clâmer haut et fort que le Canada est “irréformable” ? Ne
faut-il pas être brillant pour avoir su tirer de si profondes
conclusions ?
Mais n’est-ce pas plutôt facile, aussi, que d’utiliser cet
échec pour dire qu’il n’y a rien à faire avec le Canada ?
L’accord n’a-t-il pas surtout
passé à deux doigts de devenir une réussite, en
réalité ? Prétendre ainsi joyeusement que rien ne
peut être fait n’est-il pas surtout un splendide prétexte
pour ensuite
ne plus rien essayer ?...
Et de toute façon, pendant que j’y pense... Est-ce qu’on est
bien en train de me dire : “On a essayé, ça n’a pas
marché, alors on a abandonné
!...Meuh meuh !... Un violon avec ça ? Ou peut-être un
petit mouchoir ? Et depuis quand, au juste, trouve-t-on normal que des
adultes, en face d’un échec, se mettent à s’asssoir et
à pleurer
sur leur sort ? Tolèrerait-on vraiment une seule seconde qu’un
joueur du Canadien réagisse de cette façon ? Pourquoi,
alors, avoir adopté un telle attitude de looser en tant
que nation
?...Lorsqu’on fait face à l’échec, y a-t-il vraiment quoi
que ce soit à dire ou à faire, sinon de se retrousser les
manches, pour mieux recommencer ?... N’est-ce pas d’autant plus le cas
lorsque l’échec ne fut en fait surtout qu’une
quasi-réussite, et donc que ce n’est quand même pas comme
si toutes les chances de réussite n’étaient pas de notre
côté,
justement ? N’est-ce pas pourtant l’attitude qu’on semble avoir
adoptée vis-à-vis du deuxième
référendum, à savoir qu’on a beau l’avoir
raté, il nous aura surtout
montré que de le gagner n’est quand même pas si impossible
que ça ? Si un raisonnement tient pour la division, pourquoi ne
tiendrait-il pas aussi pour l’union, tant qu’à ça ?...
Pourquoi donc ne pas remonter en selle en vue d’un nouvel accord avec
le Canada ?
Ah, c’est bien beau, mais c’est que ce que tout ça nous aura
surtout montré, c’est que le Canada ne veut rien savoir de nous.
Peut-être. Le moins qu’on puisse dire est qu’on a ainsi vu que le
Canada anglais a ses torts, dans tout ça. Il n’en demeure
pourtant pas moins que la véritable
raison de l’échec de Meech ne fut ni plus ni mois qu’un
lamentable concours de circonstance, en ce sens qu’on aura
laissé trop de temps (3 ans) aux Provinces pour faire passer
l’accord en tant que loi
au sein de leurs Parlements respectifs. Dans l’intervalle, certains
gouvernements auront changés, et il s’est donc trouvé de
nouveaux premiers ministres, dont un certain Clyde Wells. Or, le sens
historique
de ce dernier n’arrivant tout simplement pas à la cheville des
ses prédecesseurs, ce triste personnage a donc
préférer tout faire foirer à lui tout seul,
puisque un amendement à
la Constitution, comme l’accord tentait de réaliser, requerrait
justement l’accord des Provinces à l’unanimité. Alors
dans un tel cas, peut-on réellement parler d’un rejet, ou
plutôt
d’un certain manque de prévision ayant occasionné ni plus
ni moins qu’une vulgaire badluck, comme il en arrive tout
simplement, aussi absurde puisse-t-il être qu’une simple badluck
vienne
faire foirer un si grand projet ! Bien sûr, il y aura cependant
eu des attitudes plus ou moins intéressantes de la part des
“Anglais”qui auront aussi joué, ne serait-ce que de façon
à
inciter Clyde Wells à commettre son super geste, en particuler.
Il n’est donc pas faux, en un sens, mais en un sens seulement, que le
Canada nous aura donc finalement tourné le dos !...
Et nous, de notre côté, qu’aurons-nous trouvé de
mieux à faire, en réponse à cela, ? On lui a
fermé la porte définitivement.
C’est sûrement mieux, d’abord !... C’est certainement le genre
d’attitude qui mène à quelque part, en partant ! Est-ce
pourtant ainsi qu’on règles les conflits ? En boudant lorsque
l’autre
n’agit pas comme on voudrait ?... N’est-ce pas plutôt exactement
le contraire qu’on explique constamment aux enfants, dans les cours
d’école ?... Ne leur dit-on, tout simplement, que pour
régler
un conflit, il faut d’abord faire les premiers pas ? Et ne s’agit-il
pas, alors, que de voir qui sera assez “fin” pour justement les faire
en premier ? Alors, encore une fois, pourquoi donc cela devrait-il
être
si différent dans le cas d’adultes supposément matures et
responsables, majeurs et vaccinés ?... Pourquoi alors devrait-on
alors attendre de l’autre qu’il se montre plus “fin” qu’on ne l’est
soi-même ? Comment surtout peut-on lui reprocher de ne pas faire
ce qu’on ne fait justement pas plus soi-même, de son
côté ? Pourquoi faut-il donc, dès qu’on aborde ce
dossier, qu’on recommence
aussitôt à se comporter comme des bébés ?...
En fait, pour un peuple qui déchire à l’infini sa chemise
sur l’idée que le Canada lui a un jour fermé la porte,
a-t-on pourtant jamais donné
le moindre signe que nous étions intéressés
à y entrer, pour commencer ?... Ou ne sommes nous pas les
premiers à plutôt se refermer sur nous-mêmes, tout
en étant toujours
prêts à monter aux barricades à la première
occasion d’augmenter nos propres avantages au sein de la
fédération, sans jamais pourtant vouloir rien donner en
échange, et sans
même jamais montrer le moindre intérêt à en
faire partie, pour commencer ?...Comment peut-on reprocher au Canada
d’être de mauvaise foi quand on ne fait soi-même que
toujours se comporter
comme si on voulait toujours le beurre et l’argent du beurre ? Qui
prend vraiment l’autre pour un con, dans tout ça ?...
Et surtout, comment peut-on prétendre avoir jamais voulu un
“deal” avec le Canada, quand on est en fait le premier à se
mettre au pied de guerre du moment qu’on
a affaire à lui ?... Comment au juste peut-on prétendre
vouloir réaliser une entente avec un pays, quand en fait on lui
montre en partant qu’on ne veut rien savoir de lui ? Pourtant, ce genre
de fermeture
à l’autre n’est-elle pas à la base du conflit
israélo-palestinient ? Et fait-on vraiment mieux que ces pauvres
gens-là lorsqu’on reproche toujours à l’autre de fermer
sa porte quand
on ne l’ouvre jamais soi-même ? Comment peut-on être fier
de notre nation, en vérité, quand elle n’est pas capable
d’aller plus loin qu’on ne le fait dans le dossier
israélo-palestinien,
l’archétype même du cul-de-sac politique et humain ?...
Et justement, comment peut-on prétendre, comme en Israël,
qu’il est impossible d’arriver à une quelconque entente, comme
le dit d’ailleurs si bien Pauline
Marois, si justement en fait on essaie même pas soit-même,
en partant !?!... N’est-ce pas plutôt le genre d’attitude qui,
une fois de plus, est plutôt typique d’un enfant, ou plutôt
d’un
enfant gâté ?... Ne reproche-t-on pas d’ailleurs une telle
attitude à l’enfant qui la démontre, en plus bien
sûr d’être amusé par son absurdité ?...
Alors, pourquoi
cela serait-il plus acceptable, encore une fois, de la part d’adultes,
et surtout de tout un peuple ? Est-ce en fait le genre d’attitude qu’on
attend d’un peuple adulte et donc mature, justement ? N’est-on pas
sensés,
après tout, être “quelque chose comme un grand peuple”
?... Ne serait-il pas tant qu’on se comporte en conséquence,
pour une fois ?...
Alors pourquoi ne pas nous retrousser les manches, et faire ce qui est
dans notre plus grand intérêt, à savoir nous unir
tous ensemble, pour une fois ? Et
si l’on commençait par essayer, plutôt que de dire que
c’est impossible ? Si l’on commençait seulement par y croire,
cela ne devrait-il pas donner des chances, en partant ? Ou du moins, ce
n’est
quand même pas ce qui devrait le plus nuire, n’est-ce pas ?...
Le Canada est-il vraiment le seul gros méchant ?...
Devant tous les “arguments” qu’on a jusqu’ici “examinés”, tout
semble pourtant se résumer à ceci : du moment qu’on veut
VRAIMENT faire avancer
un dossier, ou même faire quoi que ce soit, dans la vie, ne
devrait-on pas commencer par prendre soi-même les moyens pour y
arriver ? Comment se fait-il donc, dans ce dossier en particulier, que,
dès qu’on
fait face au moindre obstacle, on semble plutôt sauter sur
l’occasion pour clâmer haut et fort que rien n’est possible, et
qu’il vaudrait doncmieux abandonner ? Serait-il donc possible que ce
qu’on cherche
vraiment n’est pas en tant une solution, avec le Canada, que le premier
prétexte qu’on trouvera pour faire avorter le dossier ?...
Et en fait, maintenant qu’on y pense, serait-il possible que ce soit
nous qui ayons pris soin depuis le début de tuer dans l’oeuf
l’idée d’un “deal”
avec le Canada, puisque c’est ça, au fond, qui semble notre
seule vraie motivation, dans tout ça ? Serait-il possible, en
fait, qu’avant même que la porte nous soit fermée à
Meech, nous
ayons d’abord tout fait pour saboter d’avance tout projet qui irait
dans le sens de quelque entente que ce soit avec le Canada ?...
N’est-ce pas, après tout, exactement ce qui s’est passé,
en cette fameuse nuit du “squat (4) novembre au soir”, en 1982, alors
que notre bon vieux René
disait pourtant clairement dit à son homologue
fédéral, ce bon vieux PET, qu’il “ne pourrait jamais obtenir quelque
“deal” que ce soit avec lui” ?
N’a-t-il pas plutôt bien précisé que le seul “deal”
dont il voulait entendre parler, c’était en fait la
souveraineté ?... Quoi de plus facile, après cela, que de
crier au meurtre,
tout en déchirant sa chemise sur cette “Nuit des Longs Couteaux”
créée de toute pièce, en un sens, pour devenir
l’emblême d’une nation qui devait ensuite passer maîtresse
dans
l’art de se complaire dans sa propre victimisation !...
Quoi de plus facile, en effet, que de se plaindre ensuite qu’un “deal”
est impossible, quand en réalité on a clairement fait
tout ce qu’il fallait pour empêcher
qu’il puisse jamais exister !...
Pourquoi s’étonner, ensuite, qu’un “deal” n’ait jamais eu lieu,
si en fait on ne l’a jamais voulu !... On se demande alors encore moins
comment se fait-il qu’on
n’y ait jamais cru !...
En fait, il semble n’y avoir pas grand chose de surprenant, dans tout
cela, à part peut-être l’hypocrisie totale dont on fait
preuve en chialant qu’il n’est
pas possible d’avoir ce qu’on a tout fait pour repousser, et la
lâcheté qu’on démontre en en rejetant la faute sur
les autres. Disons en fait que si vraiment on est quelque chose comme
un “grand
peuple”, ce n’est pas dans ce dossier là qu’on l’aura le plus
démontré jusqu’ici, de par la lâcheté et
l’hypocrisie. Disons aussi qu’il ne faudrait pas s’étonner non
plus si, à un moment donné, le taux de sympathie envers
nous ne cesse de baisser ailleurs au Canada !... Parce qu’après
tout, ils n’ont beau être “que des Anglais”, il y a de bonnes
chances
qu’ils n’aiment pas plus se faire niaiser que nous !... Peut-être
ne sommes-nous pas si différents, au fond, maintenant qu’on
pense à cela !...
La conclusion finale, donc ?...
Il semblerait donc que la vraie raison pour laquelle on n’arrive pas
à un deal avec le Canada, soit qu’en fait on en veuille tout
simplement pas. Avouez que je suis
perspicace, à des fois !...
Un “deal” serait-il vraiment si pire que ça ?...
Et pourtant... L’idée même d’un “deal” avec le Canada
devrait-elle automatiquement s’avérer si contraire à nos
intérêts ? S’est-elle
même toujours avérée étrangère aux
objectifs des souverainistes eux-mêmes ?...
René lui-même n’était-il pourtant pas le premier,
à la fin de son parcours, à parler “du beau rêve”,
celui, justement, d’un “deal”
avec le Canada, comme étant la seule option qui pourrait
vraiment profiter au Québec ? Un “deal” ne serait-il donc pas ni
plus ni moins que la meilleure option, du moins selon le verdict final
de nul autre
que le fondateur même du parti Québécois ? Comme
c’est intéressant !... Mais n’est-ce pas aussi triste de voir
comme on a rapidement balayé cette option, même venant du
leader incontesté
du souvernainisme québécois, du moment que ça
sortait moindrement de la petite logique de la guéguerre, qui ne
fait rien sinon se nourrir d’elle-même indéfiniment !...
D’ailleurs, l’idée de départ de René
Lévesque ne s’appelait-elle pas en fait la
souveraineté-association ? Pourrait-on vraiment parler
plus clairement d’un “deal” comme étant l’idée
première du plus grand mouvement souvertainiste
québécois ? Y a-t-il jamais été question,
au fond, d’autres chose qu’un
“deal” pour tous les vrais leaders qui ont véritablement fait
avancer la question ?...
Et pourtant, depuis l’accord du Lac Meech, tout le monde semble avoir
balayé sous le tapis cette option, sous prétexte qu’on
saurait depuis que tout projet en
ce sens serait perdu d’avance. Mais est-ce vraiment ce que queMeech
nous aura montrés ?... On a pas plutôt vu que le projet
est en fait passé à deux doigts de devenir
réalité ? Comment
donc aurait-il pu se rendre jusque là, si au départ
c’était si fou que ça ?
Car en effet, l’accord du Lac Meech ne s’était-il pas
pratiquement avéré un succès, avant de finalement
foirer à la toute dernière
minute, alors que deux provinces (le Manitoba, et surtout Terre-Neuve,
grâce à son premier ministre Clyde Wells sur lequel
j’éviterai de m’attarder...) n’ont finalement pas signé
le document
à temps ?... Avec un soupçon de “pression” pour s’assurer
que l’accord soit signé aussitôt plutôt que trois
ans après, n’y serions-nous pas arrivés ?... Disons que,
dans un tel cas, ce n’est quand même pas comme s’il n’y avait pas
moyen de croire que ça pourrait marcher !...
Et, par ailleurs, qu’est-ce qui a vraiment torpillé l’accord du
Lac Meech, après tout ? À part les deux ou trois petits
comiques qui, justement, n’ont
pas signé par obsession pour leurs intérêts
particuliers, n’est-ce pas surtout à cause de quelques ordures,
avec PET lui-même au tout premier rang des accusés, ont
justement tout fait
pour miner la confiance du public dans le projet ? N’est-ce pas
précisément en s’en prenant à notre confiance
même que de tels ennemis de l’histoire ont finalement
réussi à remporter
la partie ? Alors, dans ce cas, pourquoi ne pas revirer ça de
bord ? Pourquoi ne pas plutôt se remettre à y croire, pour
faire changement !...Après tout, allons-nous vraiment laisser
PET avoir le
dernier mot sur nous ? Pourquoi ne pas plutôt décider
nous-mêmes que le règne de la division a assez duré
?
Pourquoi ne pas plutôt reprendre enfin notre pouvoir en main, et
donc s’unir, en commençant donc, avant toute chose, par y croire
?...
Et de toute façon, à quoi bon dire que Meech n’aura servi
à rien ? À tout le moins, n’aura-t-il pas
carrément montré au Canada, en
entraînant directement le référendum de 95 qui fut
pratiquement gagnant, que vraiment, on ne badine pas avec le
Québec, surtout lorsque vient le moment de lui accorder ce dont
il a réellement
besoin ? Et surtout, n’aura-t-il pas constitué le
précieux précédent sur lequel nous n’avons plus,
justement qu’à construire pour aller plus loin, en reprenant le
flambeau des grands
qui l’ont porté jusqu’à nous ? En fait, Meech n’a-t-il
pas déjà fait l’essentiel, à savoir prouver qu’une
telle démarche était possible, et
révélé
quels étaient les obstacles à éviter du moment
qu’on a le courage d’emprunter un tel chemin ? Et par dessus tout, en
entraînant presque la souveraineté de par son propre
échec,
n’a-t-il pas prouvé quel prix il fallait payer pour
négliger le Québec ? N’a-t-il pas prouvé à
quel point la reconnaissance du Québec est vitale non seulement
pour les Québécois,
mais surtout pour les fédéralistes eux-mêmes, pour
autant qu’ils tiennent justement à l’unité même du
pays ?...
En fait, aurions-nous jamais pu atteindre la connaissance qu’on a
maintenant du fédéralisme et de ses limites, de
même que de la signification cruciale du
Québec au sein de la fédération, si
l’expérience du Lac Meech ne nous avait pas apporté en
elle-même une telle connaissance, justement ?... Et par ailleurs,
les étapes les
plus importantes en vue de la réalisation d’un “deal” avec le
Canada n’ont-elles pas aussi été franchies par Meech, qui
nous aura ainsi démontré la faisabilité, sinon la
réussite
possible du processus de négociation entre les deux peuples
fondateurs, voire de leur redéfinition de la “Constitution”, ou
en d’autres termes de la nature même du pays ?... Alors,
étant donné
qu’on dispose maintenant de tout le chemin qui aura été
déjà parcouru par les grands acteurs qui nous ont
précédé, en plus bien sûr des leçons
qui auront été
ainsi tirées, pourrait-on en fait nous retrouver en meilleure
position pour finir le travail de Meech, en réalité ?...
Et si l’on croyait encore qu’un accord tel que Meech ne signifie que
parler pour parler, alors pensons-nous aussi que la motion de la
reconnaissance de la nation aurait été
déposée aux Communes si Meech n’avait pas d’abord
préparé le terrain à cet effet ? Cette motion
n’est-elle pas, en fait, qu’une reformulation de la fameuse clause de
la “société
distincte”, avec un nom un peu rafraîchi, histoire de la mettre
au goût du jour ? Et si je ne m’abuse, n’a-t-elle pas d’ailleurs
été déposée par nul autre qu’Ignatieff en
personne
? Alors, si on peut faire ainsi du neuf avec du vieux, et si “Iggy” est
le premier à montrer vouloir le faire, et qu’on ne saurait sans
doute faire mieux, alors, qu’attendons-nous, au juste, pour
reconnaître
que 1+1=2 ?...
Welcome to Canada, the “ideal” place for a “deal” !...
Et au fait, pour cesser un peu de parler de Meech, ne serait-ce que
pour un moment... Est-il seulement raisonnable de considérer en
partant que des “deals” ne peuvent
être réalisés avec le Canada ? Pourtant, ce pays
n’est-il pas en lui-même qu’une collection de régions
disparates que seul un ensemble de “deals” maintiennent justement
ensemble, et
ce depuis le début ? Car en effet, qu’ont donc en commun les
différentes provinces, à part le Nord ? Et alors,
qu’est-ce qui justement les retient l’une à l’autre si ce n’est
à
la base un intérêt commun à s’unir, ne serait-ce
que pour assurer leur protection (au départ contre les
États-Unis) ainsi que leur prospérité mutuelle (au
départ de par l'instauration du chemin de fer) ? Est-il donc si
étonnant que ce pays
n’ait donc pratiquement eu d’autre choix que de développer une
culture du “bargain”, s’il voulait avoir la moindre chance de maintenir
?
N’a-t-il donc justement pu être fondé que sur
l’acceptation de la diversité et l’accomodation des
intérêts de
chacun, afin d’assurer ne serait-ce qu’un minimum d’harmonie parmi ses
membres hétéroclites
?
N’y a-t-il pas au Canada, en plus bien sûr des “deux solitudes”
que sont le Canada anglais et français, qu’une mosaïque de
régions et donc de
“solitudes” ? Car en effet, dans chacune des régions du Canada
n’a-t-on pas justement cela en commun que l’on se sent oublié
par “le reste” du pays ? Plus que cette “solitude” en tant que tel,
n’est-il donc pas surtout dramatique que ce sentiment soit justement
partagé par tous dans ce pays, sans pourtant qu’on puisse
même, de par la nature du problème, en profiter pour
réaliser que
l’on est pourtant tous unis, ne serait-ce que dans notre propre
solitude ! Alors que le Québec se considère pourtant
comme le plus incompris, ce qu’on peut bien-sûr comprendre,
n’est-il pas au moins
rassurant de se dire qu’en cela, il est en fait compris par tout le
pays !... Car vraiment, le Québec pense-t-il vraiment qu’il est
le seul à se demander ce qu’il fait, au juste, dans ce pays ?...
Est-il seulement possible de trouver un seul véritable
“Canadien”, qui ne s’identifie pas d’abord à sa propre
région plutôt qu’au Canada
proprement dit ? Est-il seulement possible de trouver deux Canadiens
qui ont une même vision de ce qu’est en fait leur pays, du moment
que chacun le considère depuis sa propre région ? Le
Canada n’est-il
donc pas d’abord et avant tout une juxtaposition de peuples
réunis par rien sinon l’union même, et qui n’ont rien en
commun sinon leur propre particularité ? N’est-ce pas justement
la beauté
d’être Canadien, que d’être ainsi ce qu’on veut, surtout
que le terme semble n’impliquer, en soi, que d’être justement
accepté pour ce qu’on est, quoi qu’on puisse être ?...
Comment le Québec aurait-il pu en fait mieux tomber pour ce qui
est d’être reconnu dans sa propre spécificité et
les besoins qu’elle implique, puisque
c’est justement dans cet esprit même que le Canada fut
créé ! Le fait de s’ajuster plus particulièrement
à son membre le plus particulier, loin de lui demander d’aller
contre sa nature,
ne devrait en fait que lui exiger de revenir à sa force et sa
valeur première, soit la reconnaissance même de la
pluralité, d’autant plus que le membre en question est nul autre
qu’un de ses
deux peuples fondateurs, qui ne demande justement qu’à se
retrouver lui-même dans son propre pays. Ça ne devrait
pourtant pas être si compliqué, d’autant plus que le pays,
de par sa propre
Constition, semble pratiquement avoir été
édifié dans ce but !... Alors, qu’attendons-nous, au
juste ? Pourquoi ne pas faire avec le Canada le “deal” ultime de son
existence, celui par lequel
il prendra enfin tout son sens ?...
Et la séparation, dans tout ça ?...
Et, juste un petite question, comme ça... Et si, au du compte,
le “deal”, même tenté une seconde fois, ne fonctionnait
pas ? Si, vraiment, on nous montrait
que, quoi qu’on puisse faire, il n’y a rien qu’on puisse faire en fait
pour être enfin reconnu comme nation et traité en tant que
tel, au sein du Canada ?
Eh bien alors, si on se voit forcé d’en venir jusque là,
on pourra toujours se dire qu’en dernier recours, n’y a-t-il pas,
justement... la séparation
!?!... N’était-ce pas d’ailleurs là le verdict de la
Commission Bélanger-Campeau, lancée par Bourassa
lui-même, au lendemain de l’échec de l’accord de
Charlottetown, qui était
sensé donner à Meech une seconde chance ? Cette
commission ne recommendait-elle pas, en effet, devant un rejet
évident du Canada, de tenter de réaliser la
souveraineté ?
Maintenant qu’on y pense, si Lévesque en était venu
à considérer que le plus “beau rêve”, pour le
Québec, était de trouver
sa place dans la fédération, et que Bourassa, en bout de
ligne, est en un sens venu à suggérer que lorsqu’il ne
reste plus d’autre option, on était aussi bien de se
séparer, c’est
bien pour dire que les deux options ne sont peut-être pas si
mutuellement opposées que ça, à bien y penser !...
Pourrait-on, en fait, concevoir deux approches possiblement plus
complémentaires ? On commence par tenter un “deal”, et si
ça ne fait pas, on sait qu’il nous
restera toujours la carte de la séparation à jouer en
dernier recours !... Et la meilleure façon de constater à
quel point les deux options ne vont en fait pas l’une sans l’autre,
c’est qu’elles
s’appuient en fait toutes deux l’une sur l’autre, et ce tout au long du
processus !... N’est-ce pas merveilleux ?... En effet, la
séparation offre un moyen de pression qui rend l’atteinte d’un
consensus
d’autant plus essentiel qu’autrement, il y aura une réelle
sanction à la fin... Et cela est d’autant plus vrai que les
“Anglais” savent aujourd’hui qu’on est prêts à se rendre
pratiquement
jusqu’au bout, advenant le cas d’un accord raté, comme celui du
Lac Meech l’aura été !... Et réciproquement, on
voit aussi que la perspective d’un deal ne fait de son
côté que
mousser les chances de vraiment atteindre la souveraineté, parce
qu’en fait, comme on a pu le voir, on n’a jamais passé aussi
proche d’y arriver qu’après les accords Meech et Charlottetown,
où
l’on s’était justement vus rejetés... Les souverainistes
“purs et durs” devraient donc plutôt se réjouir de la
perspective d’un “deal”, qui ne peut s’avérer pour eux qu’une
bénédiction : au mieux il répond à nos
demandes, et au pire il permet, de par le mécontentement
incomparable que son échec engendrerait, de devenir “enfin”
souverain !... On ne
peut en fait que se retrouver gagnant, et ce quoi qu’il arrive ! Disons
ça devrait être assez dur à battre, comme deal, en
tout cas !...
Au fond, la question, alors, en est surtout une de
sincérité. Car le mécontentement retiré
d’un accord raté ne dépendra en fait que
du niveau d’efforts qu’on aura d’abord mis pour le faire
réellement marcher. Jusqu’à quel point ce “deal” a-t-il
pu vraiment véhiculer les espoirs des Québécois ?
Et surtout,
jusqu’à quel point a-t-on tout fait ce qui était en notre
possible pour le faire réussir ? Plus la réponse à
ces questions sera “élevé”, et plus sera fort l’appui
à
la souveraineté, qui n’apparaîtra que d’autant plus
clairement comme seule alternative qu’il pourrait nous rester. Comme en
95, après Meech, finalement !... Si ça a ainsi faillir
marcher une
fois, pourquoi perdre son temps à faire quoi que ce soit
qu’à réemployer la “stratégie” qui s’est justement
avéré la seule à pouvoir nous amener jusque
là ?...
Et d’un côté quelque peu plus fédéraliste,
il faut avouer qu’il est un peu vide d’entâmer des
négociations si elles ne sont pas accompagnées
un quelconque moyen de pression, rappelant qu’il y aurait quand
même des conséquences à ce que celles-ci ne
mènent à rien. Ou est le sens, en effet, de
prétendre qu’on veut sérieusemet
quelque chose, mais que si on ne l’a pas, on oubliera ça, et
c’est pas pire que ça !... Aussi bien oublier ça tout de
suite, tant qu’à cela !...
La séparation fournit donc au processus de négociation
une cohérence que celui-ci n’aurait pas, et vice versa. C’est
à se demander comment on a
pu chercher aussi longtemps à séparer deux choses qui
semblent pourtant faites pour aller ensemble ! Cela ne va-t-il pourtant
pas de soi ?...
Et, pour commencer, procède-t-on seulement d’une autre
façon dans nos propres vies, à bien y penser ? N’est-ce
pas la marche à suivre qu’on emprunterait
dans tout couple digne de ce nom ? Car qui chercherait d’abord à
se divorcer sans même avoir tenté de faire fonctionner son
couple, pour commencer ? Et qui donc chercherait à demeurer dans
un couple
toxique pour l’éternité, s’il devient clair que rien ne
puisse être fait pour y remédier ? Est-ce pourtant si
compliqué ? Et la perspective du divorce ne donne-t-elle pas un
peu plus de
sérieux, pour ainsi dire, aux discussion en vue d’une
réconciliation ? Et, d’un autre côté, y a-t-il
vraiment meilleur moyen d’être fixé et prêt à
tout que lorsqu’on
s’est vraiment rendu jusqu’au bout pour tenter de “sauver son couple”,
d’abord et avant tout ? Alors, encore une fois, pourquoi ce qui pour
nous semble aller de soi devrait-il soudainement devenir si
compliqué
du moment qu’on sort du cadre de notre petite vie à nous ?... Si
une façon de faire est assez bonne pour qu’on l’applique pour
nous, notre pays ne mériterait-il pourtant pas qu’on l’applique
aussi pour lui ?...
En fait, l’ironie est plutôt d’entendre encore aujourd’hui nos
super-héros, tant du côté fédéraliste
que souverainiste, de s’accuser
mutuellement de n’avoir aucune crédibilité, comme si tous
deux n’avaient pas justement raison, et notamment en disant qu’ils !...
En effet, pourquoi une négociation dont on ne peut
qu’espérer
qu’elle ne rate pas aurait-elle plus de crédibilité que
d’annoncer dès le départ qu’on ne veut que la
souveraineté, sans même tenter de négocier quoi que
ce soit, ne serait-ce
que pour mettre à profit le moyen de pression dont on pourrait
ainsi disposer ?... Est-il pourtant plus avisé de montrer qu’on
a aucune option que de dévoiler tout son jeu en partant ? Et qui
voudrait
pourtant jouer en étalant d’abord tout son jeu, quel qu’il soit
?
Y a-t-il pourtant un quelconque sens à montrer tout son jeu en
partant, quelqu’il soit ?
Pourtant, des deux posisitons, il faut avouer que celle du
souverainiste “fermé” a cela de plus absurde qu’il n’utilise
simplement pas un outil de négociation
dont le fédéraliste “soumis” ne dispose en fait
même pas.
En fait, j’irais jusqu’à dire qu’il se pourrait bien que la
souveraineté s’avère en soi une perspective plus
qu’intéressante pour le Québec...
Ceci, dit, si par ailleurs il s’avérait possible pour nous
réaliser notre autodétermination tout en demeurant en
état d’intégration et de partenariat avec le Canada,
alors comment pourrait-on
imaginer une proposition plus gagnante que celle-là ?... Comment
pourrait-on, au juste, s’obstiner avec cela ?... Ou autrement dit,
pourquoi n’avoir qu’un État, si l’on peut en fait en avoir deux
?...
Ou si vous préférez, pourquoi n’avoir qu’une partie de ce
qu’on pourrait souhaiter, quand en fait on peut en avoir la
totalité ?...
Au fond, la vraie question, ce serait plutôt celle-ci justement :
pourquoi chercher à tout prix à faire la
souveraineté, sans d’abord tenter une option
plus constructive à travers la négociation, d’autant plus
que la souveraineté offrirait en elle-même le plus
formidable des moyens de pression ? Autrement dit, pourquoi chercher
absolument à
quitter le Canada sans même d’abord essayer de le faire marcher ?
Ou, en clair : pourquoi cela presse-t-il tant de quitter le Canada ?...
Le beurre et l’argent du beurre
En fait, je dois dire que j’ai rarement vu un souverainiste, même
pur et dur, s’opposer en soi à l’idée d’un “deal” avec le
Canada, advenant qu’une
telle chose soit démontrée comme étant
réellement possible, sinon à portée de main. Car
après tout, pourquoi s’obstiner à vouloir sortir du
Canada s’il nous est possible
d’y demeurer tout en obtenant tout ce dont nous avons besoin afin de
nous considérer comme une nation digne de ce nom, et en nous
retrouvans donc en possession de tous nos moyens ? Pourquoi donc
devrait-on s’opposer
à quelque chose du moment que cela ne nous empêche pas
d’avoir ce que nous voulons ? En d’autres termes, comment pourrait-on
s’opposer à avoir le beurre et l’argent du beurre ?...
Et si une telle entente est possible entre les deux nations, ne
devrait-elle pas en fait être souhaitable plus que toute autre
chose, ne serait-ce parce qu’elle est beaucoup
plus susceptible d’offrir des gains réels pour chacune des deux
nations impliquées ? N’est-ce donc pas surtout cela que nous
devrions rechercher, plutôt que de nous contenter de l’appuyer si
elle
venait à nous être proposée ? Pourquoi ne pas
prendre le leadership d’aller chercher nous-mêmes ce qui est le
mieux pour nous, plutôt que d’attendre que d’autres viennent le
mettre sur
la table à notre attention ? Pourquoi ne pas prouver dès
maintenant que nous sommes justement capables de nous occuper de
nous-mêmes ?
Pourquoi donc ne pas clairement et activement rechercher un “deal” avec
le Canada, du moment que l’on sait qu’on ne peut ainsi qu’y gagner, et
sans pourtant que cela
empêche de considérer la souveraineté comme
dernière option, puisqu’au contraire cela ne ferait que
maximiser nos chances qu’un tel “deal” puisse justement fructifier ?...
Autrement dit,
si un “deal” s’avère donc l’option la plus prometteuse qu’on
puisse envisager, pourquoi ne pas justement nous orienter de ce
côté, plutôt que de rejeter d’emblée cette
option, et
la rendre au départ impossible en nous refusant nous-mêmes
à négotier, ou ne serait-ce qu’à considérer
la possibilité de fonctionner avec l’autre dans l’union ?... Car
au fond, si l’union fait vraiment la force, pourquoi alors ne pas la
rechercher avant toute chose, en commençant nous-mêmes par
démontrer une attitude d’ouverture et de capacité
à coopérer,
plutôt que de faire exactement l’inverse ?... Et si une telle
option est la meilleure qu’on puisse envisager, pourquoi ne pas d’abord
tout faire pour l’atteindre, plutôt que de prétendre en
partant
que c’est impossible, et faire ensuite tout ce qu’on peut pour
l’empêcher, de sorte que cela devienne effectivement impossible,
et qu’on puisse ainsi se féliciter d’avoir soi-même
assuré
l’échec qu’on avait prédit ? En bref, pourquoi ne pas
simplement faire ce qui est le mieux pour nous, plutôt que de
simplement jouer à nous le refuser ?...
Et pourquoi nous diviser quand l’Europe s’unit ?..
D’aucuns diront qu’on ne peut se comparer avec l’Europe, même si
ceux-ci ne font qu’aller toujours plus loin sur la voie de l’union,
tandis que nous semblons toujours
pencher vers celle de la division. L’argument pour justifier cela
serait que les États d’Europe sont justement à la base
des États, et qu’il leur est donc plus facile de s’unir du
moment que ceux-ci
sont d’abord tous traités sur un pied d’égalité.
Il faut avouer que cela est certainement un avantage en soi. En fait,
on pourrait même dire que la démarche européenne va
dans le
sens l’inverse de la nôtre, puisque dans notre cas, l’union est
déjà consommée, qu’on le veuille ou non, et la
question serait plutôt qu’on puisse justement y trouver enfin
notre place
en tant que nation. Cependant, les Européens ne pourraient-ils
pas suggérer que nous sommes nous aussi avantagés, dans
la mesure où ici, nous avons déjà accompli l’union
de nations,
comme ils cherchent justement à y arriver, de leur
côté ?
Car au fond, dans les deux cas, le but ultime n’est-il pas le
même ? Qu’il s’agisse au départ d’États souverains
ou de différentes nations un
même État, la question n’est-elle pas surtout d’arriver
à fonctionner ensemble, tout en respectant l’autonomie de chacun
des membres impliqués ? Autrement dit, la destination ultime
n’est-elle
pas la même pour l’Europe comme pour nous, quel que soit notre
point de départ pour y arriver ? Pourquoi, alors, chercher
à tout prix la division, quand la Terre entière semble
plutôt tourner
dans le sens contraire ?...
Et pourquoi pas un petit mot sur le fédéralisme,
pendant qu’on y est ?...
Par ailleurs, et sans non plus vouloir m’étendre sur le sujet
plus qu’il ne le faudrait, n’est-ce pas le but premier du
fédéralisme en tant que tel,
que de réussir à faire fonctionner différentes
entités au sein d’un même ensemble, de par le fait que ce
dernier repose justement sur l’accomodation de la différence, et
le respect
de l’autonomie de ces entités qui le composent ?... Bill Clinton
n’a-t-il pas lui-même déclaré, et ce
précisément à l’intention de Lucien Bouchard, que
le fédéralisme
représente en lui-même le moyen par excellence d’arriver
à la reconnaissance de l’identité sans justement avoir
à recourrir à la sécession ?...
Ainsi donc, si l’on reproche au fédéralisme canadien de
“ne pas fonctionner”, pourrait-on alors parler d’un système qui
en soit ne peut fonctionner,
ou plutôt d’un système qui, du moins jusqu’ici, n’aura
justement pas su se montrer toujours fidèle (pour le moins qu’on
puisse dire...) au principe sur lequel il est pourtant lui-même
fondé
?... Autrement dit, la véritable question devrait-elle
être de chercher avant toute chose à nous départir
d’un tel système, ou plutôt de le ramener à sa
propre raison d’être,
et donc au respect de la pluralité qui constitue d’ailleurs sa
seule chance de survie ?... Et surtout, avant de justement
prétendre qu’un tel système ne peut fonctionner, ne
devrait-on pas d’abord
nous démontrer nous-mêmes disposés à le
faire fonctionner, plutôt que de justement faire exactement
l’inverse ? Car s’il est clair qu’il ne manquerait pas
d’améliorations à
apporter au fédéralisme canadien tel qu’il existe
actuellement, surtout en ce qui nous concerne, pensons-nous vraiment
que nous pouvons aider quoi que ce soit en refusant nous-mêmes de
le faire fonctionner,
et en cherchant en fait à le briser ? Et comment se plaindre
alors qu’un système fait pour assurer l’union en vienne
plutôt à ne refléter que la division, si c’est
nous-mêmes tout
ce qu’on se trouve à rechercher ?... Car en
réalité, ne nous trouvons-nous pas alors qu’à
obtenir ce que nous aurons nous-mêmes demandé ?...
Pourquoi alors nous plaindre de la division,
si c’est apparemment tout ce que nous voulons ?...
Et de grâce, qu’on ne vienne pas me dire que le souverainisme
québécois n’a rien à voir avec la division, quand
en fait on a jamais vu un parti
s’entre-déchirer de plus belle façon, et quand ses chefs
eux-mêmes ne semblent avoir de chances de survie que s’ils savent
démontrer d’abord et avant tout qu’ils peuvent pousser le parti
plus loin sur la voie de la radicalité ?... Ainsi donc, si tout
ce que nous voulons est en effet la division, alors ainsi soit-il, mais
à ce moment pourrait-on tout au moins nous assumer et afficher
clairement
notre intolérance à la différence ou à
l’union en tant que telle, plutôt que d’accuser les autres
d’être responsables d’une guerre dont la maintenance semble
pourtant semble
notre souhait le plus cher, d’après la priorité que
nous-mêmes semblons faire de l’idée de nous
séparer, avant même que toute autre option ne soit
considérée ?...
Et si pourtant le fédéralisme représente justement
le pouvoir d’être soi-même à travers l’union, et le
pouvoir d’une union fondée
sur le respect de soi-même, pourrait-on seulement mieux demander
?... Pourquoi alors ne pas cesser de se rabattre d’abord et avant tout
sur une option de dernier recours, quand on pourrait plutôt
réaliser
un “deal” avec un système qui à la base semble pourtant
calqué sur notre propre besoin, à savoir la
reconnaissance de notre différence, tout comme de notre droit
à nous auto-déteminer
?...
Il est où, au juste, le problème ?...
Il faut pourtant avouer, en effet, qu’il semble bien n’avoir rien qui
puisse être dit ou fait pour convaincre qui que ce soit sur cette
question là... Le coeur
semble juste définitivement plus fort que la tête,
dès qu’on entre dans ce domaine... Il semble que, quoi qu’on
puisse dire, et quel que soit notre intérêt à
réussir un véritable
“deal” avec le Canada, il semble bien qu’on préfère
encore tous faire écho au René responsable de la Nuit des
Longs Couteaux, et tous clâmer que “nous, un deal, on en veut juste pas !”...
Alors, si je comprends bien, on ne veut juste rien savoir !...
D’accord, mais pourquoi, juste en passant ?...D’abord, on sait donc que
ça ne peut plausiblement être
quoi que ce soit qui ait trait aux question économiques, en
partant... Alors, c’est quoi ?...
Dans le fond, l’affaire est bien simple : c’est qu’on n’en a rien
à battre, du Canada !... Nous, on est Québécois
!...Point à la ligne !...
Et kin, toi !... Y a-t-il un problème avec ça ?...
Certainement pas ! Mais, dans ce cas, j’aimerais juste qu’on m’explique
ceci... Est-ce que, parce qu’on est Québécois, on ne peut
faire partie du Canada
? Non ? Et pourquoi ?
Parce qu’on est différents. Et que chaque nation a droit
à son État.
D’accord, mais dans ce cas, qu’est-ce qui nous empêcherait,
justement, d’avoir un “deal” qui nous procurerait pratiquement notre
propre État dans le Canada
? Il serait où, autrement dit, le problème de la
souveraineté-association, ou même du “beau rêve”, de
Lévesque : de l’idée première et dernière
du plus grand
souverainiste, finalement ?... Car alors, on parlerait de quoi ? D’un
État dans l’État, et donc de deux États pour le
prix d’un, ou autrement dit, du beurre et de l’argent du beurre, enfin
réunis
pour de bon et pour de vrai, une fois pour toutes ? Comment peut-on
possiblement avoir un problème avec cela ?...
Alors le problème, il est où, exactement ?
Ah, mais c’est pourtant pas compliqué : nous, on veut être
Québécois ! Pas Canadien ! Si on est
Québécois, on n’est pas Canadien,
non ?
Intéressant... Donc, si je comprends bien, on peut être
vraiment Québécois tant qu’on est aussi Canadien ?... Et
si on est Canadien, on ne peut aussi
être Québécois ?... Et si on examinait d’un peu
plus près ce genre d’argument, pour voir s’il tient le
moindrement ?...
De la double identité à la pureté de la race
Pour commencer, si un argument est bon, n’est-il pas sensé
fonctionner dans tous les sens, et pas juste dans un ? Voyons donc si
c’est le cas pour “l’argument Québécois”!...
Alors, est-ce que le fait d’être Montréalais
m’empêche aussi d’être Québécois, tant
qu’à ça ?... Ou, tant qu’à être parti,
est-ce que le fait d’être
au départ Anjeannois m’empêche pour autant d’être
Montréalais ? Et après tout, pourrais-je jamais
être un vrai Anjeannois, si, maintenant que j’y pense, je viens
en fait de Chicoutimi
?... Et si, vraiment, le fait d’être Anjeannois, ne m’a jamais
emêché, que je sache, d’être
Québécois, alors pourquoi diable devrait-il en être
autrement avec le Canada ?
Au fait, depuis quand une identité en empêche-t-elle une
autre ? En Europe, pourtant, ont-ils vraiment l’air de se formaliser
avec ça ?... Semble-t-il, là-bas,
y avoir le moindre problème avec le fait d’avoir sa propre
nationalité tout en faisant partie de l’UNION Européenne
? Ou, pour prendre une exemple encore plus évident, semble-t-il
y avoir ne
serait-ce que l’ombre d’un questionnement à ce niveau chez nos
voisins Américains, dont le pays est pourtant le plus puissant
sur la planète ?... En effet, est-ce que le fait de former une
fédération,
où chaque État membre a justement son propre État,
empêche qui que soit dans ce pays de se sentir Américain ?
Depuis quand, vraiment, y a-t-il une contradiction dans le fait d’avoir
plusieurs
identités, ou simplement d’avoir plusieurs palliers de
gouvernement ?...
Le fait d’être Québécois devrait-il empêcher
en partant de faire partie de tout ce qui est plus grand ? Comment
peut-on rêver devenir de vrais
citoyens de la Terre, si on n’est même pas capables de faire
partie de ce qui est moindrement plus grand que soi ?... Pour
être un vrai Québécois, faut-il à tout prix
se replier sur soi ?...
Et pourquoi donc ne pourrait-on pas être aussi Canadien ? Parce
qu’ils sont anglophones ? Et donc, parce qu’ils sont différents
?
Sont-ils pourtant tous pareil dans l’Union Européenne ? Et ne se
trouve-t-il vraiment qu’une langue ou une couleur aux
États-Unis, du Nouveau-Mexique à
Hawaï ? Les Noirs et les latinos sont-ils pour autant moins
Américains ?... La diversité est-elle vraiment un
obstacle à l’union ? Ne peut-il vraiment y avoir
d’identité que parmi ceux
qui n’ont pas de différence ? Ou la différence ne
fait-elle pas que rendre l’identité plus vraie et donc plus
puissante ?...
Et sinon, alors on dit quoi ? Que dit-on en suggérant qu’on ne
pourrait au Québec avoir une double identité ? Que dit-on
en suggérant qu’on ne
pourrait avoir notre État tout en faisant aussi partie d’un
ensemble plus grand ? Qu’il ne peut y avoir un même
identité que parmi ceux qui sont tous pareils ? Est-ce vraiment
cela, être Québécois
?...
Alors, dans ce cas, pourquoi ne pas donc commencer par exulser
dès demain matin tous les “immigrants”, ou tout ceux qui ne sont
moindrement pas membres de notre “ethnie”comme
semblait d’ailleurs le suggérer le très honorable chef
souverainiste Jacques Parizeau ?
Mais, encore là, comment s’assurer, vraiment, de bien purger
tout soupçcon de “différence” qu’il pourrait encore
pourtant subsister dans notre sang
? Comment pourrait-on donc mener notre opération de “nettoyage
ethnique” jusqu’au bout ?
Et, même là, ne faudrait-il pas ultimement tous y passer,
tant qu’à ça ?... En effet, y a-t-il un
Québécois qui n’aie pas en lui quelque
sale trace de sang irlandais, ou peut-être même
amérindien ? Comment peut-on donc arriver à vivre avec
ça ?... Et que dire de deux qui, sans même parler de leur
“race”, ont une double
citoyenneté ? Ces sales traîtres ne devraient-ils pas tous
être expusés d’ici d’emblée ?...
Et, justement, tant qu’à cela, comment pourrait-on
tolérer qu’un “Québécois” digne de ce nom puisse
s’aviser, par exemple, de célébrer
ainsi ses origines, autres que celles de Canadienne-Française
?... Et, tant qu’à y être, pourquoi ne pas aussi renier
nos origines françaises ? Y a-t-il vraiment, après tout,
des gens plus
“différents” des Québécois que ces “maudits
Français” !...
Et une fois qu’on aura ainsi tout bien nettoyé, que nous
restera-t-il, au juste ? En fait, pourrait-il alors vraiment nous
rester quoi que ce soit ?...
Et pourtant, dans tout les cas précédemment
mentionnés, une “double identité” ne se vit-elle pas tout
ce qu’il y a de plus naturellement ? Ne
dit-on pas, dans tous ces cas, que la seconde identité ne
représente tout simplement qu’une “partie de soi” ? N’en est-il
pas de même avec le fait d’être un mari, un chrétien
et aussi
un employé ? Mais comment donc ces différentes “parties
de soi” peuvent-ils donc cohabiter sans tout mêler ? Serait-il
donc possible qu’une “partie de soi” n’en empêche tout simplement
pas une autre ? Pourquoi donc devrait-il en être
différemment lorsqu’il est question de nationalité ?...
Et si on peut avoir plusieurs “citoyennetés”, qu’est-ce qui nous
empêche alors d’avoir plusieurs identités ? Faudraits-il
donc beaucoup plus qu’une
“citoyenneté” pour mériter son identité ? Faut-il
avoir passé toute sa vie dans un pays, et s’être
complètement assimilé ? Ou ne suffit-il pas d’avoir un
attachement
pour ce pays, et simplement décider d’en faire partie ? Alors
pourquoi en faudrait-il plus pour qu’un Canadien anglais se dise aussi
Québécois ? Et, dans un tel cas, qu’est-ce qui pourrait
bien empêcher
un Québécois de s’identifier aussi au Canada ? Ne
suffit-il pas, justement, d’en avoir l’intention ?... Pourquoi ne pas
juste décider d’être aussi Canadien, dans ce cas ? Bonne
question,
en vérité !...
En fait, lorsqu’on a une seconde identité, n’en est-on pas tout
simplement fier, plus qu’autre chose ? N’est-ce pas en effet une
fierté que de pouvoir se
dire soi-même aussi irlandais, ou amérindien ?... Alors
dans ce cas, pourquoi un Québécois ne pourrait-il pas
aussi se dire Canadien ? Et pourquoi ne pas aussi en être fier,
tant qu’à
ça !?!... Après tout, on peut toujours rêver !...
Être Québécois = Ne pas être un “Anglais”
!...
Ne peut-on être Canadien parce que ce qui est anglophone ne peut
être aussi francophone ?...
Comment donc rester Québécois sans être sans cesse
contaminé par cette saloperie de culture anglophone, et donc par
“le mal” !... En effet, est-il
seulement possible d’être Québécois tout en
écoutant un de ces groupes “étrangers” comme ceux qu’on
appelle les Beatles ? Cela ne devrait-il pas être un
péché envers
notre notre sacro-sainte identité que d’oser savourer une
chanson étrangère, et surtout anglophone ?... N’est-ce
pas le genre de musique qui pourrait contaminer la nôtre, en nous
poussant, par
example, à danser sur autre chose que du rigodon ?... Et que
dire, seulement, du nom de notre équipe fétiche : “les
Canadiens” de Montréal ? Pouache ! Ne faudrait-il pas penser un
jour à
changer cela ?... Ne faudrait-il pas se débarasser, tant
qu’à y être, de tous ces “faux” québécois
qui, en plus d’avoir une autre origine, ont une origine anglophone,
tels que par
exemple Jim Corcoran ?...
Et que dire des autres francophones du Canada ? Les Acadiens ne
sont-ils, définitivement, qu’une race de rénégats
et de rebuts de l’histoire, destinés
à être oubliés par nous autant qu’ils ont pu
l’être par les anglais ?... N’ont-ils rien en commun avec nous,
ou rien à partager, du moment qu’ils ont le malheur de ne pas
vivre sur
le sol Québécois proprement dit ?... Devrions-nous
chercher à nous distancer d’eux au maximum, ou plutôt de
s’en rapprocher ? Notre caractère francophone et spécial
ne devrait-il
pas engendrer l’union, plutôt que la division ?... Ne
devrions-nous donc pas surtout chercher au moins l’union de tous les
francophones ? Pourquoi alors ne pas chercher aussi à s’unir
à un pays de
la francophonie, comme le Canada ?... Comment en fait un pays bilingue
de par définition et bien sûr de par ses origines pourrait
ne pas être précisément notre pays à nous,
au départ
?...
Pour être un vrai Québécois, ne faudrait-il pas
pourtant renier tout ça ?
Pourquoi faut-il toujours que ce soit pourtant si compliqué,
d’être Québécois ?...
Nos ancêtres avaient-ils pourtant ce problème-là ?
Ceux-là même qu’on devrait sans doute déifier,
comme on ne saurait retrouvé
notre race plus purement qu’en eux, nos ancêtres, donc, ne
s’appelaient-ils pas eux-mêmes les Canadiens-Français,
justement ? Semblaient-ils avoir le moindre problème avec cela,
pourtant ?...
N’est-ce pas intéressant de constater que dans l’appellation
même de notre nation, on retrouve surtout l’union de deux nations
? Serait-il donc possible que ce soit cette union, plus qu’autre chose,
qui
soit au coeur de notre identité ?
Être Québécois = ne pas être Canadien
Il semblerait pourtant qu’il soit impossible, pour un
Québécois, de se dire aussi Canadien. Or il se qu’un tel
raisonnement n’est pas seulement ridicule :
c’est en fait carrément insultant.
En effet, si je me dis Canadien, est-ce qu’alors je ne suis pas un
“vrai” Québécois ? Si vraiment c’est ce qu’on pense,
alors j’aimerais bien qu’on
vienne me le dire en pleine face, et alors, je suis sûr qu’on
aurait du plaisir !... Car alors on pourrait bien constater, une fois
pour toutes, que de tels “arguments” ne sont en fait même pas
juste ridicules
et insultants, mais ils sont carrément faux. Car vraiment, je
mets au défi qui que ce soit de me trouver un point, un seul,
où pourtant je ne suis pas “assez” Québécois, et
où
je ne suis pas même aussi Québécois qu’on puisse
l’être, justement !
En fait, est-ce moi qui hallucine, ou se pourrait-il même que
j’écoute plus de musique québécoise, que j’aie lu
plus de littérature québécoise,
que je connaisse plus l’histoire et la politique
québécoise, et que je suive de plus prêt tout ce
qui touche à la culture et à la politque
québécoise (bonne chance, à
ce sujet !...) que le Québécois “moyen” qui, lui, ne fait
pour sa part que voter pour le Bloc ? Pourquoi, alors, le
Québécois moyen viendrait-il me donner des leçons
sur ce que signifie
être un “vrai” Québécois ?... Voudrait-on me faire
croire qu’un ti-boutte qui ne peut me nommer 5 premiers ministres
Québécois va venir me donner des leçons sur ce que
veut dire
être un “vrai” Québécois ? Voyons donc ! Pour dire
comme on dit “chez nous”, tant qu’à ça : “faudrait quand
même pas charrier là” !...
Au fait, qui, au Québec, peut prétendre être en
position de différencier un “vrai” Québécois de
qui n’en est pas un ? Dans un tel
cas, j’aimerais bien qu’on me dise quel critère prendre pour
faire une telle distinction ?... La race ? En est-on vraiment rendus
là ?...
Et si le seul argument, vraiment, pour dire que je ne suis pas un
“vrai” Québécois, est que je sois aussi Canadien,
justement, alors ça veut dire quoi
? Que tout le reste prend le bord ? Que le reste ne compte pas
vraiment, au fond ?.... Et qu’est-ce qui compte le plus, au juste ?
D’être tout ce que signifie être un “vrai”
Québécois, ou
simplement de ne pas être Canadien ? Entre deux supposés
“vrais Québécois”, dont l’un est tout ce qu’on peut
naturellement attendre d’un “vrai” Québécois, au niveau
de
la culture, de l’attachement à sa nation et tout ce qu’on veut,
et dont l’autre ne fait que voter Bloc pour montrer qu’il n’est “pas”
Canadien, allons nous vraiment dire que le non-Canadien l’emporte
sur le Québécois ? Trouve-t-on plus important de
n’être pas Canadien que d’être tout ce qu’implique
être un “vrai” Québécois ? Et gare à la
réponse qu’on
va donner à cela !
Car, en vérité, allons-nous aller jusqu’à dire
qu’au fond, ce que veut vraiment dire être
Québécois, c’est ne pas être Canadien
? Dans ce cas, avouons que ce n’est pourtant pas ce qu’il y a de plus
exigeant, comme définition, puisqu’elle englobe la presque
totalité de la population terrienne, tant qu’à ça
!...
Mais surtout, allons-nous jusqu’à dire qu’en bout de ligne, tout
ce qui définit notre nation, vraiment, c’est de ne pas en
être un autre ? Et depuis
quand définit-on une nation par l’exclusion d’une autre ?...
l’exclusion ? Ce qui nous définit n’est-il vraiment que
l’exclusion ? Et n’est-ce donc que ça, cette sublime et
ineffable qualité
qui fait le caractère unique des Québécois : de
n’être pas autre chose ? N’est-on vraiment que nés pour un
petit pain à ce point ? Si c’est le cas, alors qu’on me le dise,
et
aussitôt je change de nation !... Car j’aime mieux tant
qu’à ça devenir Américain, et prendre ainsi un nom
qui inclut, plutôt que d’exclure !... Car après tout,
pouquoi ne pas
tous se rassembler, plutôt que chercher en partant à se
purger soi-même de tout ce qu’on n’est pas !...
Et si ce qui compte le plus, en bout de ligne, c’est d’être
Québécois, point à la ligne, quoi qu’on peut aussi
être en même temps,
alors voudrait-on bien me faire une faveur ? Pourrait-on cesser une
fois pour toutes, s’il-vous-plaît, de me casser les oreilles avec
ces histoires de ne pas pouvoir être Québécois et
Canadien à
la fois ?
Peut-on seulement avoir assez de confiance en nous, comme peuple, pour
n’avoir pas besoin de se sauver d’un autre pour s’affirmer ? Peut-on
dire haut et fort qu’on est
Québécois, pour une fois, et qu’il n’y ait rien qui
puisse empêcher cela, à commencer par le fait d’être
aussi Canadien ? Peut-on cesser de se plaindre et d’avoir peur, se
retrousser
les manches, et lancer du même coup un message fort et nouveau
à l’humanité ? Peut-on prouver, pour une fois, qu’on est
si spécial et différent, en démontrant quant
à notre
nationalité une attitude ouverte et inclusive, différente
de ce qu’on voit habituellement, et qui pourtant a toujours
été la nôtre, en réalité ?... Qu’on
montre donc, pour
une fois, qu’on n’est pas juste nés pour un petit pain, et qu’on
a pas à ne se limiter qu’à l’appartenance ethnique que le
sort nous a laissés, mais qu’en fait, rien ne nous
empêche,
si seulement on le souhaite, d’être tout ce qu’on veut à
la fois !...
Que voulons-nous, au juste ?...
Et pourtant... Encore une fois, j’ai bien l’impression que rien de ce
que je puisse dire ne pourrait vraiment avoir beaucoup d’impact sur ce
dossier là.
Alors donc, si nous ne voulons pas du Canada, une question subsiste,
pourtant, et c’est celle-ci : que voulons-nous, au juste ?
Car en référendum provincial, on veut rester bien
comfortablement chez papa Canada. Aux éléctions
fédérales, on vote pour le Bloc, et
donc on rentre bien confortablement dans son petit coin et on se
referme sur soi. Ne sommes-nous en fait devenu qu’un peuple
d’adolescents attardés ?...
Que voulons-nous, vraiment ? Penser défendre nos
intérêts, sans pourtant jamais prendre notre place ?...
Penser tout avoir sans jamais même négocier,
simplement en présentant sa liste d’épicerie ? Penser
tout obtenir de l’autre, tout en lui faisant très clairement
comprendre qu’on ne veut rien savoir de lui en partant ?... Penser
faire avancer
les choses en chialant tout le temps ? Penser qu’on devrait avoir
toujours plus en montrant pourtant qu’on en aura jamais assez ?...
Et tant qu’à y être, pourquoi ne pas aussi penser vivre
dans la réalité ?...
En fait, comment peut-on justement prétendre vouloir
défendre nos intérêts quand on fait plutôt
tout ce qui est en notre possible pour les torpiller
?... À part une véritable tentative d’auto-sabotage,
à quoi cela pourrait-il bien ressembler ? Sommes nous si
convaincus que la fédération est pour nous une cause
perdue d’avance, qu’on
préfère encore bousiller nous-mêmes toutes les
chances qu’on pourrait avoir de ce côté ?...
Quel est notre but, vraiment ?
Se plaindre qu’on n’a pas le contrôle sur nous-mêmes,
réagir en boudant le pouvoir, contrôler ainsi toujours
moins son sort, et se réjouir
de pouvoir donc continuer à se plaindre à
perpétuité ?... Et en plus, chialer qu’un “deal” est
impossible, tout en faisant tout pour ne pas que ça arrive, et
constater ensuite qu’en
effet, ça n’a pas marché, pour bien entendu se remettre
à chialer ? N’a-t-on vraiment trouver rien de mieux comme projet
de société, au Québéc, que d’ériger
le
chialage en cercle vicieux ?
N’y-a-t-il pourtant rien de plus absurde que de chialer qu’on fait
pitié quand en fait on ne fait non seulement rien pour s’en
sortir, mais tout pour s’y maintenir
!?! Y a-t-il pourtant un peuple, au monde, qui aurait moins le droit de
chialer, que les Québécois qui font tout pour n’avoir que
ça à faire, justement !?!...
Et si on se posait la question, une fois pour toutes : que
préférons-nous, en vérité ?
Prendre vraiment notre sort en main, pour une fois, ou continuer de
jouer à la victime pour l’éternité ?...
Pourquoi faire de l’impuissance un choix de vie ? Qu’est-ce qu’il y a
de cool, au juste, à être impuissant ?... Pourquoi ne pas
plutôt changer nos vies,
en commençant par reprendre le contrôle de notre pays ?...
Allons-nous, pour une fois, cesser de chialer, et avancer ? Cesser de
subir, et décider ?
Ou allons-nous, tout au moins, cesser de se mentir en se disant qu’on
voudrait qu’on défende nos intérêts, tout en
faisant tout pour l’empêcher
!?!...
Comment bloquer pourrait-il faire avancer quoi que ce soit ?...
Pourquoi, au départ, voter au fédéral en lui
témoignant qu’on ne veut rien savoir de lui ? N’a-t-on pas
pourtant fait à deux fois le choix
démocratique de faire partie de ce pays ? Alors, si vraiment on
a finalement choisi de jouer le jeu du fédéralisme,
pourquoi alors le faire à moitié ? Pourquoi rester dans
ce pays si ce n’est
que pour mieux soi-même s’y marginaliser ? Pourquoi faire partie
d’un plus grand ensemble si ce n’est que pour s’y faire davantage
dominer ?... Et si, vraiment, ce que nous voulons, c’est la
séparation,
c’est que j’ai des petites nouvelles pour nous tous : c’est au
provincial, que ça se décide, et non pas au
fédéral, en passant !... Alors pourquoi vouloir se donner
des airs d’indépendance
quand on n’est même pas capable de la faire en
réalité ?... Pensons-nous qu’on a l’air plus fin en
“branlant dans le manche” ainsi ? Car en ne voulant que
démontrer son "appui pour la cause souverainiste" sans pour
autant se montrer capable de donner suite à un tel appui lorsque
vient le moment de le faire pour de vrai, que démontre-t-on
véritablement, en tant que nation, sinon qu'on est tout
simplement incapables de s'assumer ?... Si vraiment, ce qu’on veut,
c’est se
séparer, alors
qu’on le fasse, et qu’on arrête de niaiser !... Et si on est
frustré que ça n’ait pas marché, pourquoi alors
est-ce que ça serait une raison pour se venger sur le
Québec lui-même,
en lui enlevant tout pouvoir là où pourtant les choses se
décident pour lui ? Pourquoi faudrait-il que ce soit le
Québec qui paie les frais de notre nationalisme frustré
?... Notre nationalisme
est-il être une raison suffisante pour ruiner les
intérêts réels de notre nation ?... Le peuple
devrait-il avoir à payer pour la cause du peuple ?... Peut-on
détruire son peuple au nom
même du peuple ?... Est-on devenu comme un parent qui tue ses
propre enfants, supposément par amour pour lui ? En est-on
réellement rendus là ?...
Et par ailleurs... N’est-ce pas le comble de l’ironie de constater que
l’on vote au provincial pour Jean Charest et au fédéral
pour le Bloc Québécois
? Car qui est au juste Jean Charest ? N’est-il pas celui même
qui, alors qu’il était alors au Parti Progressiste-Conservateur
de Mulroney, a fini par obtenir qu’une série d’amendements soit
greffés
à un Accord du Lac Meech qui était pourtant sensé
être enfin terminé, et ce d’une façon qui ne visait
d’ailleurs qu’à réduire la portée de ce que
l’Accord
pouvait proposer pour le Québec ? N’est-ce pas exactement le
genre de petit jeu qui, en allant directement à l’encontre de
l’esprit de l’Accord du Lac Meech, a finalement réussi à
le faire
déraper ?... Quel est donc le but de se rallier derrière
un des fédéralistes qui aura le plus contribué
à empêcher que le Québec finisse enfin par trouver
une place digne
de ce nom au sein de la fédération ?... Et comble
d’absurdité, n’est-ce pas précisément cette petite
manoeuvre de Charest qui a décidé Lucien Bouchard
à quitter ce
même parti et fonder le Bloc Québécois, en disant
justement ne plus tolérer d’être associé à
ceux qui semblaient vouloir surtout s’assurer que le Québec “continue
d’être humilé” ? Quel est donc le sens, en soi, de
voter d’un côté pour un parti, et de l’autre pour celui en
opposition à qui ce parti fut justement créé ?
Et surtout, où est donc le sens de voter, au
fédéral comme au provincial, à l’envers du bon
sens, justement ? En effet, en plus de chercher d’abord
au fédéral plutôt qu’ici à promouvoir notre
propre nation, pourquoi alors le faire d’une façon qui nous
enlève tout pouvoir en partant ? Et, en plus de voter au
provincial pour
celui qui incarne le moins de changement et donc d’avancement, pourquoi
faut-il donc que ce soit celui-là même qui s’est fait une
spécialité de nous diminuer face au Canada ? Quel est
tous simplement
le sens d’aller chercher un fédéraliste, et de
surcroît de la pire espèce, pour qu’il vienne rire de nous
au sein même de notre propre nation, tout en se donnant à
l’extérieur
des airs autonomistes qui en fait ne font que nous rendre totalement
impuissants ? Ne veut-on vraiment que le pire des deux mondes ? De
notre nationalisme que l’impuissance, et du fédéralisme
que notre propre
diminution ? Pourquoi donc chercher à tout prix l’option qui
soit le plus à l’inverse de tout ce que nous recherchons ?...
Et pour en finir avec le Bloc Québecois...
Et tout ce beau jarabia est sensé mené à quoi,
exactement ? Peut-être surtout à une petite pensée
comme celle-ci...
Pourquoi, au juste, tenir à tout prix à ce que d’autres
nous dominent ? Pourquoi, surtout, se réjouir de faire rentrer
des gens nous imposent des politiques
qui vont dans le sens contraire de nos intérêts et de
notre identité ? Pourquoi ne pas juste prendre le pouvoir, et
ensuite l’utiliser dans notre intérêt, pour faire
changement ?...
N’est-ce pas pourtant simple ? Par simple logique, comment serions-nous
d’après vous le plus en mesure de faire avancer nos
intérêts : au sein de la formation
politique au pouvoir, ou en s’excluant d’emblée du gouvernement
? En prenant le pouvoir, ou en renonçant en partant à
tout pouvoir ? Comment peut-on prétendre défendre quoi
que ce soit,
ou même faire quoi que ce soit, si on n’a pas d’abord le pouvoir
de le faire ? Prétendre défendre les
intérêts de qui que ce soit quand en fait on ne peut rien
faire, n’est-ce pas en
partant un mensonge pur et simple ? Et n’est-ce pas réellement
pathétique que les députés du Bloc, qui
prétendent avec tant d’insistance défendre les
intérêts du Québec,
ne soient en bout de ligne rien sinon le principal obstacle qui
empêche le Québec d’avancer à quelque niveau que ce
soit, au fédéral ?...
Car dans le fond, comment le Québec pourrait-il ne pas
être plus fort s’il devenait d’abord plus fort dans le Canada ?
Autrement dit, du moment que nous serons
forts dans un parti fédéral au POUVOIR qui aura
moindrement de l’allure (je ne parle donc pas des boîtes de
CONSERVateurs, ni bien sûr du NPD, car j’ai bien dit au pouvoir,
et donc avoir de l’allure,
ne serait-ce qu’aux yeux de la population...), ne serons-nous pas alors
plus en mesure d’enfin commencer à obtenir, des gains
RÉELS pour le Québec ? Comment ne pourrions-nous pas,
à ce moment,
être plus à même de progresser sur tous les dossiers
qui nous concernent, et ce jusqu’aux plus essentiels, à
commencer par la reconnaissance tangible de notre statut particulier,
tel qu’il pourrait
éventuellement se voir enchassé dans la Constitution ?...
Et qu’importe si nos gains doivent se faire pas à pas ; en
a-t-il pourtant jamais été différente de toute
réelle
progression ?
Et surtout, quel est donc le sens d’exiger tout et tout de suite avant
d’embarquer dans quoi que ce soit, si cela ne nous fait que
débarquer d’avance de tout ce qui
peut se faire ? Sommes-nous pourtant plus avancés si en refusant
toute discussion on ne fait que perdre en partant toute chance
d’obtenir quoi que ce soit ? N’est-ce pas précisément
dans la discussion
que l’on peut faire des gains ? Alors, où est donc le sens de
s’attendre à quelconque gain si au départ on se refuse de
participer au seul processus qui permet vraiment de les obtenir ?
Et en fait, comment pourrait-on faire avancer quelque
négociation que ce soit en faisant comprendre d’avance à
son potentiel interlocuteur qu’on ne veut rien
savoir de lui ? Et pire : depuis quand obtient-on quoi que ce soit,
dans la vie, en se disant d’avance que c’est impossible ? N’est-ce pas
plutôt la définition même d’une attitude de “looser”
?
Ainsi donc, comment peut-on prétendre vouloir faire avancer quoi
ce soit tout en prenant ainsi tous les moyens qui pourraient nous
empêcher d’y arriver ? Autrement
dit, comment peut-on prétendre une chose et faire son contraire
?... Comment peut-on prétendre faire avancer quoi que ce soit en
ne faisant que tout bloquer en partant ? Et, plus que tout, comment
peut-on faire
croire la confiance de la population qu’on fera avancer ses
intérêts, quand en réalité on fait
plutôt tout ce qu’on pourrait faire pour leur enlever toute
chance d’avancement ?...
Et de toute façon, si vraiment le Canada n’est pas notre pays...
Alors pourquoi s’obstiner à le bloquer ? Pourquoi bloquer
l’avancement d’un pays qui n’est
même pas le nôtre, comme on le fait présentement ?
Pourquoi empêcher un gouvernement digne de ce nom d’être
élu dans ce pays, juste parce que nous, on n’est pas capables
nous-mêmes
de nous brancher pour ce qui est de savoir si on veut en faire partie ?
De quel droit pouvons-nous nous permettre de bousiller le pays des
autres, à commencer par celui de la majorité des
Québécois
qui ont dit vouloir en faire partie ?... C’est beau de vouloir tout
faire par sa nation, mais ne pourrait-on pas commencer par respecter
son choix, si vraiment nous l’aimons tant ? Et si René
lui-même est
arrivé à laisser son rêve de côté, du
moins sous la forme qu’il l’avait d’abord esquissée, ne
devrait-on pas être capables nous aussi de fournir le minimum de
respect que
ça peut demander ? Après tout, suivre nos propres leaders
ne serait-il pas un bon point de départ pour commencer à
faire avancer cette nation ?...
Et pour finir sur cette question, il faut sans doute avouer qu’on ne
saurait pourtant trouver un réflexe mieux ancré au
Québec que le celui de se replier
sur lui-même. N’est-ce pas justement une raison de plus pour que
l’on fasse tout ce que l’on peut pour prendre enfin notre place dans ce
pays ?...
Et pour en finir avec le passé...
À entendre certains illuminés du séparatisme, il
semblerait que les “Anglais” soient toujours à blâmer pour
tout ce qui a pu arriver de par
le passé. Notamment, si bien sûr, un “deal” n’a jamais pu
être achevé, ce doit bien être toujours de leur
faute à eux, et jamais de la nôtre !... Mais, juste pour
le fun,
comme ça, notre propre histoire elle-même est-elle
vraiment si vierge de toute tache pour être si exigeant envers
celle des autres ?... Notre propre emblême, ce très cher
drapeau fleurdelysé,
n’a-t-il pas en fait été conçu par nul autre que
Duplessis, et donc par celui qui fut sans doute la pire crapule que
notre nation ait connue ?... Pourquoi s’insurger, alors, que les
figures marquantes
du Canada n’aient pas toujours agi de la façon la plus brillante
qui soit, surtout à notre égard ?... Est-on si bien
placés pour parler, à commencer par aujourd’hui ?
Pourquoi alors ne pas simplement faire table rase du passé, et
voir s’il n’y aurait pas moyen de repartir à neuf, une fois pour
toutes ? Pourquoi ne pas enfin
donner sa chance à quelqu’un qui, pour une fois, à
clairement indiqué qu’il était prêt à
travailler pour et avec nous ? Ce ne sont peut-être que des mots,
en effet, mais n’est-ce
pas au moins de bons mots pour nous, pour une fois !... Ce n’est
peut-être bien que parce qu’il a besoin de nous, en effet, mais
justement, pourrait-il y avoir une meilleure garantie qu’on soit bien
traités,
du moment qu’il est clair qu’il n’y a que notre vote à nous qui
puisse le faire rentrer ?... N’a-t-il pas vraiment intérêt
à nous écouter, une fois pour toutes ?...
Pour une fois qu’il n’appartient vraiment qu’au Québec de
décider pour lui, et du même coup pour le Canada, pourquoi
donc ne pas en profiter ?... On
ne sait jamais... Peut-être que de retrouver notre pouvoir, et
prendre en charge notre pays, ça pourrait aider !... Ça
pourrait sans doute difficilement nous nuire, pas davantage que nous
nous le faisons
déjà nous-mêmes, en tout cas !...
C) Notre histoire relue et corrigée
A-t-on été conquis ou abandonnés ?
Au fond, je pose des questions dont je me doute un peu de la
réponse, pour ainsi dire...
Pourquoi ne s’identifie-t-on pas au Canada ? Et pourquoi donc ne
peut-on pas en être fier ?
Peut-on vraiment se le demander ?
La réponse ne va-t-elle pas pourtant de soi, pour un peuple qui
a été soumis ?
La soumission... Comment peut-on au juste répondre à cela
?
Pourquoi pas en commençant par se demander si c’est vraiment
notre cas ? Car en effet, a-t-on véritablement été
soumis ? Ou n’a-t-on pas surtout
été ABANDONNÉS par notre “mère patrie” ?
La France, en effet, n’avait-elle pas d’autres chats à fouetter
que de lever le petit doigt pour les “quelques arpents de neige” du
Canada ? Celui-ci n’était-il
pas pour elle, de toute façon, qu’un territoire à
exploiter, qu’elle n’a bien sûr pas hésiter à
marchander à la première occasion ? A-t-elle d’ailleurs
jamais fait, ici
comme ailleurs, quoi que ce soit qui ne soit pas dans son unique
intérêt ? N’a-t-elle pas plutôt fait tout ce qu’elle
pouvait pour carrément nous empêcher de naître comme
nation ?
Et il faudrait qu’on s’identifie à elle, par dessus le
marché ?...
En un tel état de choses, peut-on seulement parler de
Conquête ? Ou ne devrait-on pas plutôt parler d’une
libération ? J’exagère, comme d’habitude
! Et si l’on regardait les faits ?
Peut-on vraiment s’ennuyer de la France ?
Quand, en effet, a-t-on pu réellement commencer à se
développer ici ? N’est-ce pas après la Conquête,
justement ? Avant cela, avons-nous pourtant
jamais eu d’autre raison d’être que d’exporter de la fourrure, ou
plutôt de laisser les Français nous la voler ? D’ailleurs,
n’avions-nous plus, à ses yeux, la moindre raison d’être,
du moment que la fourrure a passé de mode ? Est-ce vraiment si
étonnant, après tout, que la France nous ait donc
largués si facilement ! Et surtout, la France n’a-t-elle pas
fait une priorité
d’empêcher notre développement, en nous privant tout
simplement de tout moyen pour y arriver ? Ne nous a-t-elle pas
réduit qu’à un débouché facile pour ses
produits, tout en pillant
bien sûr nos ressources sans jamais rien nous demander, et sans
bien sûr jamais rien nous donner en retour ? À ses yeux,
n’a-t-on jamais été autre chose, en d’autres termes,
qu’une colonie,
et donc une marchandise dans tout ce qu’elle peut avoir de plus
vulgaire ? Et encore, n’est-ce que du bout des doigts qu’elle a
finalement laissé Champlain coloniser quoi que ce soit, elle qui
n’a jamais été
intéressée à autre chose qu’à exploiter
à court terme ? Et de façon générale, ne
nous a-t-elle pas toujours sentir sa domination et même son
oppression de la
plus exécrable des façons ? Y a-t-il vraiment quoi que ce
soit, en fait, dont nous pourrions remercier cette supposée
“Mère-patrie” ? Ou ne devrait-on pas surtout remercier les
Anglais de nous
en avoir enfin débarassés ?...
Et pourtant, la France avait-elle vraiment besoin de nous gérer
d’une façon si peu intelligente ? Est-ce vraiment comme si
c’était tout ce qu’on pouvait
espérer de mieux à cette époque ? Car pendant
qu’elle France s’ingéniait à couper à la base chez
nous tout développement, le développement ne se
faisait-il pas à
vue d’oeil en Nouvelle-Angleterre ? Car pendant que la France ne
pensait qu’à exploiter à court autant de ressources
qu’elle pouvait au dépens bien sûr de la population, les
Anglais n’ont-ils
pas plutôt su tout miser sur la colonisation et le commerce, et
connu ainsi un succès qui allait en faire non seulemnent une
nation, mais même la plus puissante du monde, pendant que nous ?
En fait, s’il
n’y avait vraiment rien de mieux à faire, et même à
cette époque, qu’appliquer une aussi bête
“stratégie”que celle de la France, comment se fait-il donc
qu’alors que nous n’avons
jamais été qu’un simple poste de traite, les Anglais sont
devenus rapidement dix fois plus nombreux et puissants, après
être pourtant arrivés en même temps ? Faut-il
d’ailleurs tant
s’étonner qu’ils nous ait conquis si facilement ? Est-ce comme
si on aurait seulement pu l’empêcher ? Comment peut-on tout faire
pour être aussi faible que possible, et ensuite se plaindre qu’un
autre prenne le dessus ?... Et d’ailleurs, à constater à
quel point la façon de faire des Anglais a pu leur profiter,
n’est-on pas surtout chanceux d’avoir justement pu en profiter aussi ?
Et, à
voir ce qu’on est devenus aujourd’hui, aurions-nous vraiment
préféré ne nous en tenir qu’à nous faire
exploiter sans que rien ne puisse jamais nous profiter ? Alors, encore
une fois, comment
donc pourrait-on voir la Conquête autrement que comme la
meilleure chose qui ait pu nous arriver ?...
Quand, au juste, a-t-on jamais fait pitié dans cette histoire
là, sinon justement avant l’arrivée des Anglais ?
Oui, mais le serment du Test, lui ? Que dire de cette odieuse mesure
qui, à partir de 1763, nous imposait de de renier notre foi
catholique tout en prêtant bien sûr
allégéance à la Couronne d’Angleterre, si l’on
voulait du moins avoir accès à la fonction publique ?
Bonne question ! Mais dans tant qu’à parler de cette stupide
mesure, pourquoi ne pas surtout parler du fait qu’elle fut justement
révoquée pas plus que
10 ans après avoir été installée ? Car la
Couronne Anglaise n’ a-t-elle pas plutôt garanti en 1774, de par
l’Acte de Québec, qu’avec elle notre langue et notre religion
seraient
toujours protégées ? Après tout, ne parlons-nous
pas toujours français ? Et aux dernières nouvelles, notre
foi n’est-elle pas toujours catholique, si toutefois on en a encore une
? Pourquoi
alors chialer pour des droits qui en fait ont pratiquement toujours
été respectés ? Et disons que ce n’est sans doute
pas avec la France que nos minorités, du moins, auraient
été
ainsi protégées, à en juger par les autres nations
qui ont eu le malheur d’être colonisées par elle, et qui
furent plutôt aussitôt assimiliées !.... Les
Anglais, de leur
côté, s’ils n’ont bien sûr pas toujours
été parfaits dans leur façon de gérer leur
empire, n’ont-ils pas d’ailleurs toujours été à
des lieues de la
France pour ce qui est de respecter les droits et l’autonomie de leurs
colonies, tandis que cette dernière n’a jamais semblé
trouvé de meilleure stratégie (encore là) que
d’imposer
son autorité aux malheureux qu’elle a conquis, tout en ne leur
témoignant jamais que de la violence en plus bien sûr du
plus total mépris ? Les pays colonisés par l’Angleterre
ne se sont-ils
pas d’ailleurs systématquement mieux débrouillé
que les autres, tandis que ceux colonisés par la France
traînent encore aujourd’hui à la queue du palmarès
du sous-développement
? Et d’ailleurs, ne faut-il pas en fait reconnaître aux Anglais
qu’en plus de s’être toujours démontrés
exemplaires, du moins pour une puissance impériale (même
si cela implique
par définition de ne pouvoir être parfait...), ils
auraient sans doute difficilement pu mieux traiter une colonie qu’ils
n’ont pu le faire pour le Québec ? Il est vrai qu’ils l’ont fait
en grande
partie pour s’assurer notre appui alors que se profilait la guerre
d’Indépendance des États-Unis, mais n’en demeure-t-il pas
moins que, pour un peuple qui chiale, nous avons pourtant
été sans
doute plus choyés avec eux que n’a jamais pu l’être une
colonie ?
Il faut pourtant avouer que l’on fait sans doute pitié pour une
chose, au Québec, et c’est d’être pris pour chialer contre
les Anglais, qui en fait nous
auront pourtant toujours donné tout ce qu’on voulait !... Il y a
au moins pour cela qu’ils nous auront bien eu, en tout cas !...
Et notre culture, quant à elle ? Les Anglais l’ont-ils jamais
moindrement menacée, du moins dans la réalité ? Au
fait, notre fameuse culture, d’ou
vient-elle ? Quand, au juste, a-t-on donc moindrement commencé
ici à parler de littérature, par exemple ? En fait, quand
y a-t-il seulement eu une première imprimerie en Nouvelle-France
? N’est-ce
pas après la Conquête ? N’est-ce pas plus
précisément en 1764, un an seulement après que les
Anglais sont officiellement devenus maîtres des lieux ? N’est-il
pas un fait connu que
ce n’est qu’à ce moment que toute activité
littéraire a pu voir le jour, et que notre littérature
est ainsi, encore une fois grâce aux Anglais, “née dans
les journaux” ? N’est-ce
pas d’ailleurs plutôt étonnant de constater que la France,
de son côté, n’a jamais cru bon de laisser à la
presse écrite ne serait-ce que le seul moyen d’exister ? Ce qui
ne veut
certainement pas dire que la France avait pourtant la moindre chose
à se faire critiquer, n’est-ce pas ? En tout cas, il semble
bien, pourtant, que pour quelque raison que ce soit, les Anglais ne
semblent pas trop
avoir trop peur de cela, en tout cas !
N’est-ce pas carrément incroyable de se dire que nous devons
l’éclosion même de notre littérature
québécoise à nul autre qu’aux
Anglais ? Non seulement auront-ils préservé notre langue
et notre culture, mais en plus, il semblerait donc que ce n’est qu’avec
eux qu’on a enfin pu commencer à s’en servir !... Il faut quand
même avouer que ça n’a certainement pas pu nuir, en
partant, qu’on cesse une fois pour toutes de tout nous interdire,
à commencer par le simple fait de nous exprimer !... Comment
pourrions-nous donc
protester contre un événement qui nous aura en fait
permis de nous épanouir ? S’ennuie-t-on vraiment de la “grande
noirceur” à ce point ?
Le vrai rapport Durham
Et le rapport Durham qui, justement, nous aura traité
d’ignorants ? Oui, et puis après ? Peut-on vraiment lui
blâmer d’avoir dit la vérité
? Et encore une fois, peut-on vraiment en blâmer qui que ce soit,
sinon encore la France, qui jusqu’au bout s’est ingéniée
à nous maintenir dans la plus totale obscurité ? Une fois
de
plus, ne devrait-on donc pas surtout remercier les Anglais de nous
avoir débarasser d’un régime RÉELLEMENT
totalitaire et méprisant, qui se fait une joie de
sous-éduquer sa population,
dans le seul but de mieux l’exploiter ?...
Et pourquoi ne pas en parler, de ce cher rapport Durham, pendant qu’on
y est ? On se souvient qu’il devait trouver quelque chose à
répondre aux Rébellions
de 1837... Et quelles furent donc ses recommendations, justement ?
D’abord l’Union avec le bas-Canada, ou l’Ontario, ce qui fut vite chose
faite, de par l’Acte d’Union, en 1841. Mais il a pourtant dit aussi des
choses
bien plus intéressantes... En un premier temps, Durham
suggérait en effet de nous donner le gouvernement responsable,
et en un deuxième temps, de nous assimiler. Il n’en fallait pas
plus pour que cela
prenne instantanément une place de choix dans notre belle
histoire de peuple qui se complait tant à se victimiser ! Il
faut bien toujours qu’on fasse pitié, puisqu’il semble que ce
soit bien tristement
la seule façon qu’on ait pu trouver pour moindrement se
valoriser ! Et pourtant, sur quoi cela est-il donc fondé ? Sur
absolument rien ! Car qu’est-ce qu’on a à foutre, d’un rapport ?
Ça
n’est toujours bien que du papier ! Ce qui compte, n’est-ce pas
plutôt ce que la Couronne a ensuite décidé
d’appliquer, dans la RÉALITÉ ?...
Et qu’a-t-elle donc décidé, cette chère Couronne ?
Dans un premier temps, il faut pourtant bien avouer qu’elle a
semblé ne prendre du rapport Durham
que son pire côté, et qu’elle a donc un peu tenté
de nous assimiler... Sauf que, dans un deuxième temps, eh bien
surprise ! En 1848, à peine 10 ans après les
rébellions et
l’Acte d’Union, la Couronne fait volte-face, et inverse donc totalement
(encore une fois...) ce qu’elle était alors en train de faire,
ce qui veut dire qu’elle mettait fin à l’assimilation, et
décidait
plutôt d’appliquer l’EXCELLENTE seconde recommendation du rapport
Durham, à savoir de nous accorder ni plus ni moins que le
gouvernement responsable !... Or cela, ça veut dire quoi,
exactement ? Eh
bien, ça veut tout dire , justement ! Oui, car ça veut
dire que, juste comme ça, en passant, on devenait ainsi une
démocratie, et qu’on se mettait donc en fin à
décider pour nous,
du jour au lendemain !... Youpi !...
Et c’est ainsi que, mine de rien, on est pratiquement devenus
souverains... Car n’est-ce pas ce que nous sommes ? N’est-ce pas en
effet nous qui faisons nos lois et percevons
nos impôts, jusqu’à preuve du contraire ? Comment se
fait-il donc qu’on ne s’était jamais demandé d’où
cela pouvait bien venir ? Et surtout, comment peut-on justement se
plaindre aujourd’hui
de ne pas avoir ce qu’on a déjà ? Et cela, d’ailleurs,
quand l’a-t-on obtenu, au juste ? N’est-ce pas, encore une fois,
après la Conquête ? N’est-ce pas à nul autre qu’aux
Anglais
que l’on doit notre propre gouvernement ? Pensons-nous seulement que
c’est avec la France qu’on aurait obtenu cela auparavant ? Disons en
toute justice que ça n’avait pas trop l’air parti pour
ça, encore
une fois, étant donné l’état de totale
dépendance et de soumission pure et simple dans laquelle nous
nous trouvions avant que les Anglais viennent justement nous faire
découvrir que la
vie n’avait pas toujours à être si imposée ! Mais
cela, d’ailleurs, ne serait-il pas temps de les en remercier, pour une
fois ? Après tout, mieux vaut tard que jamais ! Et ce n’est pas
parce
que, jusqu’ici, on n’a apparemment jamais su faire mieux, que de
profiter de tout ce qu’on s’est fait donner sans jamais dire merci,
comme des bébés pourris gâtés, qu’il est
pourtant trop
tard pour se rattrapper !... Disons donc un beau merci aux Anglais, et
je suis certain qu’ils vont être contents ! Cela ne serait-il
pas, d’ailleurs, un excellent début pour retaper un peu nos
relations, ou
du moins pour commencer à ce niveau à rattrapper un peu
le temps perdu ?...
Mais, juste avant d’aller plus loin, ne faut-il pas saluer, encore une
fois, l’hypocrisie totale dont font preuve les Québécois
en ne retenant de l’épisode
des rébellions que la tentative d’assimilation, alors que la
débouché final fut plutôt que nous avons
carrément gagné notre liberté, comme bien
sûr nous le voulions !
Conclusion : comment peut-on s’obstiner à ne voir qu’une
défaite alors qu’en réalité, on a gagné ?
Se pourrait-il donc que le regard qu’on a sur notre histoire soit
programmé
pour n’en voir que les mauvais côtés, au dépens
même de ce qui a réellement pu se passer ? Or, le pire
dans tout cela, ce n’est peut-être même pas qu’on soit
assez ingrat
pour continuer à cracher sur ceux qui nous auront vraiment
accordé tout ce qu’on a pu leur demander, et ce jusqu’à
la chose la plus importante d’entre toutes, à savoir notre
liberté...
Non, le pire, c’est en fait qu’un tel regard est tout simplement
mensonger, puisqu’il tout simplement contraire à la
réalité ! Et il y a pourtant pire ! Et c’est qu’on
inculque un tel mensonge
à nos enfants, de génération en
génération, dans le but non-avoué de se convaincre
qu’on est vaincus et qu’on fait pitié, même lorsque ce
n’est aucunement fondé
! Comment se fait-il donc que l’on tienne tant à être un
peuple de loosers ?...
Pourquoi nous associer à un régime génocidaire ?
Et pourtant, notre seule ingratitude ne devrait-elle pas suffire
à nous donner une petite gêne, lorsque vient le temps de
chialer contre les Anglais ? Car en effet,
qu’auront-ils fait, vraiment, sinon nous libérer d’un
régime pratiquement totalitaire et inhumain ? Aurions-nous
sincèrement préféré de continuer à
se faire rire de nous
par la France ? Pensons-nous que nous serions seulement au
centième de ce que nous sommes aujourd’hui ? Disons en toute
bonne foi que ce n’était pas parti pour ça, en tout cas !
Et en juger de ce que
la domination française a pu laisser à travers le monde,
disons aussi, pour être poli, que je ne vois pas trop en quoi on
pourrait les envier !... D’ailleurs, faut-il rappeler qu’au fond la
France n’est
toujours ni plus ni moins qu’un régime génocidaire ?
Comment appeler autrement, en effet, un État qui continue
d’appuyer le Rwanda même après le génocide, alors
que c’est justement
cela qui a permis à ce génocide d’avoir lieu, et alors
qu’on sait que le Rwanda, guère plus intelligent, continue
lui-même de soutenir en ce moment même la prise 2 de ce
génocide,
cette fois en primeur au Congo ? Et cela, c’est bien sûr en plus
d’héberger chez elle, en toute immunité et
impunité, les criminels qui ont carrément commis le
premier génocide,
pour commencer !... Et ça, bien sûr, c’est en plus de
s’être si facilement et si bassement mis à collaborer avec
nuls autres que les Nazis durant la deuxième Guerre mondiale,
pendant que,
tiens donc, les Anglais se tuaient à tous nous sortir de
là... C’est bien pour dire, hein ?... Pourquoi au juste
voudrait-on tant s’associer à une puissance de merde comme la
France ? Pourquoi pas
aux Nazis eux-mêmes, tant qu’à ça ? Et d’ailleurs,
l’Allemage n’a-t-elle pas au moins clairement renié son
passé génocidaire ? Pourquoi s’associer à la seule
puissance
occidentale qui, d’à ce que je sache, soutienne toujours
activement le génocide en ce moment même ? Et s’il nous
faut à tout prix une “Mère-Patrie”, pourquoi diable
faudrait-il donc
se rabatter sur le pire modèle qu’on aurait pupossiblement
dénicher, hormis peut-être les États-Unis ?....
Et parlant de Nazis... Qu’aurait-on dit, au fait, si on nous avaient
insultés alors qu’on délivrait les pays occupés,
ou alors qu’on sortait un prisonnier
d’un camp de concentration ? Aurions-nous pourtant trouvé que
cela se situe moindrement dans les limites de l’acceptable ? Depuis
quand est-il pourtant toléré de jeter des pierres
à son sauveur
? Alors, pourquoi cela devrait-il être plus drôle que les
Québécois crachent sur ceux qui les auront affranchi du
régime français ? N’avons-nous pas d’honneur au point de
manquer
ne serait-ce qu’aux marques de politesse les plus
élémentaires ? Ou est-ce que, parce qu’on est
Québécois, on doit nécessairement n’avoir aucun
honneur, en partant ?
Et puis après tout... Si une Mère-Patrie
anti-sémite était bel et bien ce qu’il nous fallait ? Car
au fond, n’est-ce vraiment qu’une coïncidence
si un grand Manitou du souverainisme québécois moderne,
Lionel Groulx, avait aussi élaboré parallèlement
une théorie ouvertement raciste, et plus spécifiquement
anti-sémite
? Ou peut-être que Jacques Parizeau pourrait peut-être nous
éclairer un peu plus sur le lien entre le souverainisme et le
racisme, en commençant par nous expliquer le fonds de sa
pensée sur
“l’argent et le vote ethnique ?” D’ailleurs, ce même Parizeau,
à l’époque de la Crise d’Octobre, n’avait-il pas
pratiquement appuyé le FLQ, en signant une pétition
demandant
leur libération des terroristes qui avaient pourtant
kidnappé et assassiné un ministre ? Et ne parle-t-on ici
que d’un militant extrémiste isolé, ou plutôt d’un
personnage central
du Parti Québécois, qui a d’ailleurs passé
à deux doigts d’être premier ministre d’un Québec
souverain ? Ne pourrait-on pas se demander à quel genre de
surprise on aurait
bien pu avoir droit, si on s’était justement rendus là ?
Et serait-on pourtant plus avancés avec une Pauline Marois qui
parle d’enlever le droit de vote aux immigrants s’ils ne
maîtrisent pas
assez bien le français, plutôt que de commencer par leur
donner vraiment les moyens d’y arriver, justement ? Comment se fait-il
donc qu’il semble si facile, pour ceux-là mêmes qui sont
à
la tête du souverainisme québécois, d’oublier
soudainement des droits de l’homme les plus fondamentaux, à
commencer par ceux des minorités ?... La France nous aura-t-elle
si bien appris
à opprimer que nous n’aurons jamais eu au fond d’autre souhait
que d’enfin nous retrouver nous-mêmes dans le rôle de
l’oppresseur, ne serait-ce que pour mieux nous venger à notre
tour sur
nos propres minorités ?...
En fait, juste avec ces dernières allégations, n’y a-t-il
pas déjà assez d’informations loufoques ou même
inquiétantes pour au moins
à admettre qu’il y aurait peut-être certaines questions
fondamentales à se poser en ce qui à trait au
souverainisme québécois ? Et pour commencer, peut-on
seulement adopter un nationalisme
qui soit moindrement sain du moment que l’on choisit justement la
France comme Mère-Patrie ? Peut-il seulement exister un
nationalisme français qui ne soit pas entaché par le
racisme ? Et en fait, peut-il
seulement exister un nationalisme exclusif qui ne soit pas justemement
souillé par l’intolérance ?... Et surtout, pourquoi
choisir une Mère-Patrie qui s’est faite elle-même la
championne de l’intolérance,
quant c’est plutôt à la tolérance et à
l’accomodation que l’on doit l’existence même de notre nation ?
Pourquoi alors aduler une France qui aura tout fait pour nous
dénigrer
et nous étouffer nous-mêmes en tant que peuple,
plutôt que les Anglais qui, justement, nous en auront
délivrés ?...
Maudits Anglais !...
Et le pire, pour en revenir à notre bienheureuse
libération, c’est que cette vague de démocratisation ne
s’est même pas arrêté avec
le gouvernement responsable, imaginez-vous donc !... Non, car au fur et
à mesure que grandissait notre activité parlementaire,
nos demandes à la Couronne allaient aussi toujours en
croissance, et devinez
quoi ? Elles se voyaient toujours pratiquement accordées ! Avec
l’appui de la Couronne qui nous accompagnait ainsi dans notre
démarche, on a pu ainsi progresser pas à pas vers notre
émancipation,
en passant par la Confédération (1867), et enfin jusqu’au
Commonwealth, par lequel la Couronne nous reconnaissait finalement (de
par le Statut de Westminster en 1931, même si cela avait en fait
déjà
été convenu en 1926 de par la Déclaration de
Balfour) comme un pays totalement souverain (en principe, tout au
moins...), et ce d’ailleurs en même temps que toutes ses autres
anciennes colonies,
dont chacune pouvait donc traiter dorénavant d’égal
à égal avec la Couronne en tant que membre à part
entière du Commonwealth. A-t-elle fait de l’obstruction,
à un quelconque
point du processus ? Pas que je sache, en tout cas ! Ne le
saurions-nous pas assez facilement, si justement elle avait osé
mettre des bâtons dans nos roues ? Parions que oui, vu qu’en fait
on se serait sans
doute garochés sur un tel événement, trop contents
qu’on aurait été d’enfin pouvoir mettre un peu de piquant
dans notre ascension un peu trop facile, en y incluant un
scénario
de confrontation à l’Américaine ou d’auto-victimisation
à la québécoise, tout simplement !
Mais, hélas, la Couronne semble avoir bien prévu le coup,
et a donc plutôt su nous enlever toute chance de chialer en nous
accordant d’avance tout ce que
nous avons pu lui demander, ce qui a commencé aux
Rébellions et depuis ne s’est jamais arrêté. Elle
ne croyait peut-être pas ainsi tant nous compliquer la vie,
pourtant, car faute de nous
avoir laissé de véritable prétexte pour chialer,
il a fallu s’en inventer et donc fonder sur le mensonge notre mythe
collectif selon lequel nous ne serions que des victimes et des
perdants, mythe auquel
pourtant nous tenons tant ! Il faut pourtant bien avouer qu’ils nous
auront finalement eu pour ça, en tout cas ! Maudits Anglais
!....
Il y a pire, aussi, surtout dans notre cas !... Oui, parce qu’il se
trouve que nous, les pauvres petits, on se retrouve en fait avec un
double problème : comme on nous
a tout donné, il nous faut non seulement chialer pour rien, mais
en plus, en nous enlevant notre rôle de victime, c’est toute
notre histoire qu’on nous enlève d’un seul coup ! En effet, car
comment
dire qu’on a obtenu notre liberté quand on nous l’a simplement
donnée ? Et comment dire qu’on l’a gagnée si tout s’est
fait dans la paix ? Notre calvaire est d’autant pire qu’en “nice guys”
comme toujours, les Anglais ne nous auront jamais même punis pour
chialer la bouche pleine sans la moindre petite gêne ! Avec la
France, au moins, on n’aurait jamais eu ce problème, puisqu’on
aurait
tôt fait de plutôt nous baillonner, après bien
sûr nous avoir bien bâtonnés ! Au moins,
peut-être cela nous aurait-il un peu éduqués !...
Il faut donc pourtant bien
l’admettre : on s’est fait avoir ! Maudits, maudits Anglais !...
La véritable Révolution des Anglais
Remarquez qu’il n’est peut-être pas si étonnant qu’on ait
ainsi été traités aux petits oignons, quand on
considère que c’est de
la part d’une puissance qui a derrière elle la tradition peu
usuelle de toujours tendre à redonner d’elle-même le
pouvoir de se gouverner aux peuples qu’elle avait pourtant conquis.
Remarquez encore
qu’on aurait pourtant pu s’y attendre, étant donné qu’il
s’agit en fait de la première puissance occidentale qui aura su
donner du pouvoir à son peuple, selon une tradition qui remonte
à
ce qu’on appelle la Grande Charte, qui fut signée au beau milieu
du Moyen-Âge (en 1215), et donc pas mal avant la
Révolution Française, pour le moins qu’on puisse dire ...
D’ailleurs, les Anglais
n’ont-ils pas connu eux-mêmes leur propre révolution un
siècle très exactement avant la Révolution
Française, en 1689, et ce, de surcroît, de façon
totalement pacifique
(contrairement à d’autres qu’on ne nommera pas, même si
entre autres on parle encore des Français !...)? En effet, la
Révolution Glorieuse, comme on l’a appelée, a d’ailleurs
bien
mérité ce nom en étant déclenchée
par un monarque, en l’occurence un couple, qui a décidé
de plein gré, et à ma connaissance pour la
première fois de
l’humanité, de remettre son pouvoir entre les mains du peuple,
simplement par foi en la démocratie !... Pas trop surprenant,
alors, que cettefut également transposée dans l’Empire
Britannique,
Peut-on donc vraiment s’étonner qu’après avoir ainsi
institué la monarchie constitutionnelle, les Anglais auront
aussi transposé à leur Empire cette tendance pas trop
embarassante à
se défaire peu à peu de leur pouvoir pour laisser le
peuple lui-même l’assumer ? Ils peuvent donc bien chez nous
être allés si naturellement en ce sens, puisqu’ils sont
arrivés ici
avec déjà presqu’un siècle d’avance en la
matière !...
Qui seraient donc les véritables champions de la
démocratie, sinon les Anglais, qui auront donc
réintroduit celle-ci en Occident, et un siècle pourtant
avant les Français !?!... Et surtout, quelle valeur peut-on
vraiment prêter à la Révolution Française,
alors que celle des Anglais, au moins, aura eu le mérite non
négligable
de se faire d’une façon totalement civile et surtout libre, et
donc tout à fait conséquente avec le principe
démocratique qu’elle était sensée défendre,
plutôt que
d’être imposée par la violence, et donc par des militaires
sans d’autre raisonnement que “la fin justifie les moyens”, même
si cela veut dire de faire le contraire de ce qu’on dit vouloir
accomplir.
Comment peut-on prétendre réellement amener la
démocratie par la force, et comment peut-on en fait
prétendre révolutionner quoi que ce soit si on ne fait
qu’imposer un régime de
plus par la violence ? Les Français peuvent bien avoir soutenu
la “Révolution” Américaine, si eux non plus ne faisaient
pas plus de cas d’agir en totale contradiction avec les principes que
l’on
dit vouloir ainsi défendre à tout prix, même si on
ne fait ainsi que prouver que ces principes n’auront justement jamais
servi à devenir réalité mais plutôt à
ce exercer
en leur nom sa propre domination !...
Comment donc comparer une Révolution Française sous le
signe de la guillotine, et une Anglaise faite sous nul autre signe que
l’amour finalement, étant
orchestrée par un couple qui s’aimait vraiment (il n’y a rien de
trop beau ! ), et qui est allé jusqu’à sacrifier son
propre pouvoir au nom de la liberté, et ce par libre choix, par
dessus
le marché !... Avec les Anglais, le pouvoir est ainsi devenu
quelque chose qu’on pouvait donner, plutôt que seulement prendre.
Disons qu’il fallait quand même y penser !...
Et justement, l’aberration ultime, dans tout ça, n’est-elle pas
qu’en faisant donc les choses dans le respect, comme les Anglais, on ne
se trouve qu’à tomber
dans l’oubi ? Il faut pourtant avouer qu’en agissant ainsi, il se
trouve qu’on réussit ce qu’on a entrepris, ce qui
peut-être le désavantage de ne pas laisser de trace,
à part celle d’une
activité humaine florissante. N’est-ce pas, au fond, le
véritable problème avec l’action pacifique, comme tout ce
qui marche, n’entraîne donc pas le genre de catastrophes qu’on
aime tant
rapporter, c’est qu’on ne trouve donc justement pas de raison d’en
parler, et on ne peut donc que se borner à constater la grandeur
qu’elle aura naturellement occasionnée. D’un autre
côté,
en ne faisant que prendre et jamais laisser, comme les Français
en ont fait leur spécialité, on cause la guerre, ce qui
est beaucoup plus facile à faire passer à l’histoire.
Quoi de mieux,
après tout, qu’un peu de sang pour en mettre plein la vue, et
faire ainsi oublier les pires contradictions ! Peut-on vraiment
s’étonner que la France ait ainsi tant paternisé les
Américains
depuis leur Révolution, puisqu’il semble que même en
showbizz ce seront des Français, au fond, que ceux-ci auront
peut-être pris leur leçons ! Au fond, si la France devait
vraiment être
“Mère-Patrie” d’un pays, ne devrait-ce pas plutôt
être des États-Unis ?...
Le véritable héritage des Anglais
Et pourtant...
Faut-il toujours de la violence pour qu’il y ait victoire ? Faut-il
toujours forcer l’autre à nous donner ce qu’on veut pour qu’on
en soit satisfaits ? Ne s’agit-il
pas surtout là, en fait, des bonnes vieilles valeurs que nos
chers Français nous auront si bien inculquées ? Qu’est-ce
qu’on en a bien à cirer, des Anglais, au fond, avec leur
façon toujours
polie de tout nous accomoder avant même qu’on ait rien
demandé ! Depuis quand fait-on l’histoire d’un pays rien
qu’à être gentil ?...
Or, il se trouve qu’il est là le problème : c’est que
justement, on n’est ni Français, et ni Anglais. Parce que vous
savez quoi ? Il se trouve qu’on
est Québécois (ou Canadiens, parce que là, au
point ou on en est, on ne commencera quand même pas à s’en
faire avec cette distinction là) !...
Oui, et justement, il se trouve qu’ici, on n’ait pu faire autrement que
de prendre les meilleurs éléments des deux cultures qui
ont forgé notre nation.
Que voulez-vous, il semble que la nature humaine soit ainsi faite, et
qu’on ne garde toujours que le meilleur de ce à quoi on est
exposé ! Et on a beau faire tout ce qu’on peut pour s’y opposer,
il semble
bien qu’on a quand même aussi du garder certains
côtés des Anglais... Ça a beau être le moins
pire qu’on a su trouver, c’est quand même anglais, mais que
voulez-vous, on ne peut
quand même pas être parfaits ! Oui, et il semblerait donc,
qu’on le veuille ou non, qu’on soit en fait un peuple pacifique. Il
nous faudra tôt ou tard l’avouer, alors aussi bien le faire tout
de suite
!... Et peut-on vraiment prétendre sérieusement que c’est
des Français qu’on aura appris la paix, eux qui d’ailleurs
n’auront su que nous étouffer avant de rapidement nous
abandonner, pour
ensuite eux-mêmes s’entretuer et se terroriser, et cela
même au nom de l’humanité et de la liberté ? Voyons
plutôt comment, dans les faits, on aura appris des Anglais, avec
qui on aura en
partant évolué pour la plus grande part de notre
histoire, comment avancer réellement, et ce tout simplement de
par la concertation et la négociation !...
Des preuves ? Facile ! Il n’y a qu’à regarder comment on a
justement obtenu le pouvoir de nous-mêmes nous gouverner ! Parce
qu’après tout, puisqu’on
là, on a bien du aller le chercher à un moment
donné, même si on ne nous l’a jamais appris, puisque,
faute de violence, ce n’est quand même pas ce qu’il y a de plus
sexy !
Lafontaine ou la preuve que nous sommes un grand peuple
Reportons-nous donc en 1848, lorsqu’on a enfin obtenu le gouvernement
responsable, ni vu, ni connu, c’est fini n’en parlons plus. Ou si l’on
se reportait plutôt
avant, et donc entre ce moment et l’Acte d’Union de 1841, après
les Rébellions, pour voir ce qui s’est justement passé
entretemps ? On peut ainsi constater que tout ce qu’on a, on le doit en
fait
à un certain Louis-Hyppolite Lafontaine, dont on sans doute
jamais entendu parler, même si on connaît peut-être
la station de métro du même nom. Et comment a-t-il donc
fait, cet illustre
inconnu, pour nous arracher le pouvoir des mains des Anglais, et ce,
jusqu’à ce jour, dans la plus parfaite indifférence de sa
propre nation ? Rien de bien compliqué : il est en fait
passé par
un processus que l’on appelle tout simplement la négociation.
En fait, il semblerait d’ailleurs que le bonhomme était
même plutôt efficace, comme on peut enfin l’apprendre en
complétant par exemple au moyen
d internet la connaissance plutôt imparfaite qu’on a de notre
propre histoire, ou plutôt le brainwashing sommaire qu’on nous a
transmis à la place !... En effet, on voit que pendant plusieurs
années
Lafontaine a d’abord plaidé sans relâche auprès de
la Couronne pour l’obtention du gouvernement responsable, et ce
dès son élection au Parlement bidon qui était
alors celui du Canada-Uni.
Cependant, après s’être ainsi investi plusieurs
années sans connaître le moindre succès,
étant donné qu’il se butait alors à un gouverneur
aussi fermé qu’obstiné,
alors soudainement pouf ! Il disparaît, démissionnant de
son poste en affirmant, ou plutôt en admettant que ses efforts ne
servaient à rien, étant donné que son poste en
tant que tel
n’en n’était justement pas un puisqu’il ne conférait
aucun réel pouvoir, ce qui bien sûr était
précisément ce qu’il dénonçait !... En
effet, le chef d’État
qu’était le gouverneur général n’était
aucunement responsable de ses actes devant les députés
élus, qui ne l’étaient donc que pour entretenir
l’illusion d’une
démocratie, puisqu’il n’avait lui-même à
répondre en fait de ses actes que devant la Couronne
d’Angleterre !... Et c’est précisément pourquoi la
première chose que les
pseudo-députés, Lafontaine à leur tête, ont
plutôt demandé est plutôt le gouvernement
responsable implique en fait que le gouvernement (et donc le
gouverneur) ne soit responsable
que devant les représentants élus du peuple, ce qui
revient donc à dire que c’est le peuple qui prend en fait le
pouvoir ! C’était d’ailleurs ce qui rendait la manoeuvre si
cruciale, puisqu’elle
fait tout simplement en sorte que le peuple se retrouve donc avec un
gouvernement qui travaille pour lui, et donc avec rien de moins qu’une
démocratie !...
Or, en boycottant ainsi ce pseudo-Parlement, Lafontaine remettait
automatiquement toute la crédibilité de ce dernier,
d’autant plus qu’il n’en avait justement
pas ! La Couronne s’est donc vue rapidement forcée d’intervenir,
en obtenant d’abord la démission de l’incompétent de
gouverneur général qui se pensait fin à jouer
l’intransigeant,
et tout en suppliant Lafontaine de revenir au Parlement. Or celui-ci
n’accepta de revenir au Parlement qu’à la condition que celui-ci
ne soit justement responsable que devant la population, plutôt
que la Couronne,
ce que Londres a finalement accepté, en posant cependant elle
aussi une condition, à savoir que Lafontaine devienne
lui-même le premier premier ministre de ce nouvel État
qui, en fait, venait de
naître, tout simplement.
Le plus intéressant, c’est que peu de temps après, on a
même pu avoir droit à une chance en or de vérifier
si ce gouvernement était
réellement responsable. En effet, Lafontaine a eu l’idée
astucieuse de provoquer les Anglais en adoptant une loi visant à
envoyer des indemnités financières aux familles ayant
perdu un
membre ou plus durant les Rébellions. La grande question
était bien sûr : est-ce que le nouveau gouverneur
général nommé par Londres, et nommé en fait
Lord Elgin (!...), qui
s’était jusque là montré très
coopératif, allait-il aller jusqu’à signer la loi,
même s’il savait qu’elle allait engendrer d’énormes
protestations chez les Tories
anglophones (aussi appelés conservateurs... tiens donc !...) qui
comptaient encore sur la notion que ce nouveau gouvernement ne soit
toujours qu’une farce. Autrement dit, allait-il exécuter la
volonté
du gouvernement élu quelle qu’elle puisse être, comme
devrait automatiquement le faire tout représentant royal d’une
monarchie constitutionnelle digne de ce nom, et ce même s’il doit
pourtant
lui en couter personellement ? Signera, signera pas ? Et croyez le ou
non, il se trouve que cet Anglais a pourtant bel et bien eu le courage
de signer, même s’il lui en a bel et bien coûté,
parce que le
Parlement fut ensuite carrément incendié par un
rassemblement de Tories enragés. Le transfers de pouvoir
était donc consommé, alors qu’un véritable leader
s’est ainsi lui-même
compromis en sacrifiant son propre pouvoir tout en assumant les risques
que cela pouvait impliquer, et tout cela afin que la démocratie
devienne une réalité. Et cet leader, pour le rappeler,
c’était
ni plus ni moins qu’un Anglais. Ce sont donc, en réalité,
un anglophone et un francophone qui, ensemble, ont donné
naissance au pays tel qu’on le connaît, de par la foi et
l’engagement qu’ils
ont tous deux employés pour remettre entre les mains du peuple
le pouvoir dont il a jouit juqu’à aujourd’hui.
Que se passe-t-il au juste dans la tête à Papineau ?
(et Henri Bourassa)...
Lafontaine a ainsi prouvé, notamment, que son approche, elle,
donnait des résultats, contrairement à son vieux copain
Papineau qui, après avoir initié
les Rébellions, a plutôt du fuir et rester en exil en
France et aux États-Unis, en attendant que son ami accomplisse
le vrai boulot. Tandis que son attitude de confrontation n’aura servi
qu’à
faire tuer des Québécois pour rien, Lafontaine, lui, a
travaillé dans l’ombre et avec ceux qu’on appelait
peut-être leurs ennemis, sauf que lui, au moins, aura
réussi à faire de
leur rêve à tous deux une réalité. Il aura
montré que la voie de la négotiation, si elle peut
s’avérer plus longue et compromettante, mais qu’elle au moins
fonctionne vraiment,
puisque c’est d’ailleurs grâce à cette voie et à
aucune autre que nous devons pourtant notre pays...
On a d’ailleurs pu constater tout au long de notre histoire un tel
contraste entre un fédéralisme de compromis et donc
d’équilibre, qui fait effectivement
avancer les choses, et un nationalisme qui semble n’avoir pour but que
de chercher la confrontation, en plus bien sûr du repli sur soi.
N’est-ce pas exactement la distinction qu’on a pu ensuite observer
entre un
Laurier qui s’est battu toute sa vie pour maintenir l’unité du
pays à travers le compromis, tout augmentant réellement
l’autonomie de ce dernier face à la Grande-Bretagne, et un
Henri-Bourassa
qui lui ne semblait avoir pas su trouver un meilleur principe que d’en
demander toujours plus quoi qu’il arrive, et qui finalement, de par son
opposition à Laurier, n’aura pas su faire mieux que de porter
les
Conservateurs au pouvoir, quoi que ceux-ci fussent en fait bien
autrement plus impérialistes que n’ont jamais pu l’être
les Libéraux, et pourtant d’autant plus soumis à la
Grande-Bretagne ? N’est-ce donc que mon impression, ou est-ce que
ça ne daterait pas d’hier qu’on semble ainsi pendre plaisir
à laisser le pouvoir à nos pires ennemis ? Pourquoi
faudrait-il en fait que l’histoire
se répète toujours de façon aussi grossière
?...
Au fond, les négotiateurs décidés tels que
Lafontaine sont-ils vraiment tous des “traîtres”, comme ont
toujours semblé le suggérer
les Papineau de tout acabit ? Et les conciliateurs
modérés tels que Laurier ne sont-ils donc tous que des
“vendus”, comme Henri-Bourassa pouvait si subtilement les en accuser,
et tout comme le font toujours
ses dignes héritiers ?...
Ou en fait, est-ce que la voie de la négotiation n’exigerait pas
plutôt un courage hors du commun ? En fait, comment cela
pourrait-il ne pas être le véritable
courage que d’oser vraiment faire face à celui qu’on peut
considérer comme son “adversaire”, et d’aller jusqu’à
travailler main dans la mains avec lui, ne serait-ce que parce qu’on
doit alors
justement se faire traiter de “traître” par ses propres
compatriotes, qui ne voient même pas qu’on est pourtant en train
de régler le problème dont ils se plaignent au tout
départ ? Cela
ne demande-t-il pas de plus une patience exceptionnelle, que de vouloir
régler le problème pour de vrai et donc à petit
peu, plutôt que d’exiger d’abord tout et tout de suite, pour
ensuite confronter
plus facilement l’adversaire lorsqu’il devient clair que c’est
justement impossible ? Et en ne recherchant donc que la confrontation,
comment peut-on pourtant obtenir autre chose que toujours plus de
problèmes
? Ne fait-on pas ainsi que fuir le vrai problème, tout comme sa
solution ? Et au fait, depuis quand la confrontation et la division
mènent-ils pourtant à quoi que ce soit ? Ce peut-il
vraiment que, même
avec la“tête à Papineau”, on ne puisse comprendre cela ?
Et pourtant, il semble qu’encore là, on préfère
encore ne jurer que par une bonne vieille confrontation, qui même
si elle n’a pas nature aucune
chance de servir à quoi que ce soit, a du moins le mérite
d’en donner l’impression d’être un “dur”, et donc d’augmenter
soi-même son prestige personnel auprès de ses compagnons,
et surtout au plus naïfs et grégaires d’entre eux, qui
biens sûr s’avèrent souvent les plus nombreux. Est-il donc
vraiment si étonnant qu’une fois plus, on ait plutôt
retenu Papineau,
celui qui fasse péter un pétard mouillé mais qui
au moins aura fait du bruit, tandis qu’on a complètement
oublié celui, nommé Lafontaine, qui nous a pourtant
donné notre pays
dont on jouit sans même le réaliser, et en se demandant
encore moins d’ou il vient. Peut-on donc encore se surprendre que la
violence ressorte encore en premier, surtout dans le cas d’un petit
peuple au sang
français ? Et pour un peuple lui-même en quête
d’identité, et de surcroît en quête
d’identité, et qu’un bon symbole tape à l’oeil ne saurait
ainsi mieux combler !...
Le meilleur des deux approches
Cependant, il faut bien avouer que les Rébellions n’ont
peut-être pas été finalement si inutiles, car sans
elles, pas d’Acte d’Union, et donc
pas de recommendation de gouvernement responsable de la part de
Durham... Les choses auraient-elles finalement débloqué
si on ne les avait pas d’abord un peu provoquées ? Disons qu’il
est sans doute
permis d’en douter. Et c’est justement là qu’apparaît si
bien la complémentarité de notre identité, et qui
semble si bien jouer en notre faveur, surtout dans les moments
critiques. Une
situation similaire ne s’est-elle pas en effet produite
récemment, alors que d’un côté la force
méthodique et diplomatique a produit de remarquables
avancées au Lac Meech, et que de l’autre,
un patriotisme enflâmmé, surtout par l’échec obtenu
du premier côté, ne pourrait avoir mieux servi à
démontrer, à travers le second référendum,
le sérieux
de nos revendications ? Et par ailleurs, tout comme Lafontaine
lui-même n’a pas hésité à se retirer afin
d’exercer un incontournable moyen de pression, ne savons-nous pas,
maintenant, que nous
pouvons justement utiliser la perspective réelle de nous retirer
du Canada, advenant le cas où l’on ne pourrait
définitivement pas obtenir ce qu’on voudrait ? La table
n’est-elle donc pas mise pour
un second round de négociations, afin d’aboutir enfin à
un réel accord avec le Canada ? En mobilisant le meilleur de la
paix et de la pression, des mots et des actions, comment au
départ pourrions-nous
donc faire autrement que de réussir quoi que ce soit que l’on
entreprendra ? En tirant ainsi le meilleur de nos deux approches, et
donc de nos deux héritages, ne pourrions-nous pas enfin arriver
à cette
“réconciliation nationale” qui rétablirait notre pays
dans toute sa force, celle de l’union ?
La meilleure des deux approches
Et pourtant, entre les deux approches, à savoir celle de la paix
et celle de la guerre, n’est-ce pas la première qui est vraiment
la nôtre ? N’est-ce pas
le style de Lafontaine qui nous aura le plus servi pour ce qui est, du
moins, d’arriver à de véritables solutions ? N’est-ce pas
à la négociation et la concertation, que nous devons
pratiquement
notre démocratie et notre pays ? Combien de peuples, sur la
Terre, peuvent d’ailleurs se vanter d’avoir réussi un tel
exploit, juste comme ça ? Nous, les Québécois,
n’avons-nous pas
prouvé une fois pour toutes que seule la non-violence permet de
vraiment régler les problèmes, et qui plus est d’une
façon presqu’automatique, en plus bien sûr de ne pas
entraîner
la moindre effusion de sang ? Qu’avons-nous vraiment prouvé, en
retrouvant ainsi dans la paix notre liberté, sinon que l’on se
comportait réellement comme un grand peuple faute de le
proclamer ou de
nous-mêmes nous l’avouer ?....
Pourquoi, alors, chercher à se prendre pour ce que nous ne
sommes pas ? Pourquoi s’abaisser à jouer le jeu de la violence,
quand notre spécialité
est plutôt d’accomplir des miracles, en faisant passer par la
paix nos rêves à la réalité ? Voulons-nous
tant notre propre perte pour nous attacher à une
mentalité de confrontation
qui n’aura jamais été la nôtre et qui nous aura
donc d’autant moins jamais servi à quoi que ce soit, alors que
sommes déjà passé maîtres dans l’art de
gagner dans
la paix, et donc dans la réalité ?... Pourrait-il
pourtant y avoir un art qu’on pourrait être plus fier d’avoir
développé que celui de la négotiation, surtout
quand on sait l’accompagner,
comme c’est manifestement notre cas, d’une certain dose de pression ?
Pourquoi ne bâtir son projet de société qu’autour
d’une rébellion, alors que nous pourrions plutôt prouver
au monde
qu’une nation peut se libérer définitivement à
travers la réconciliation ?
Pourquoi chercher à suivre une voie qui n’a jamais mené
à rien, alors que nous pouvons, de par notre propre exemple,
montrer plutôt à l’humanité
comment les conflits peuvent être surmontés ? Pourquoi ne
pas plutôt inviter le monde à emprunter la voie que tous
savent être la bonne, mais que nul, sauf nous, n’a pourtant eu le
courage
de suivre jusqu’au bout ? Pourquoi ne pas simplement nous assumer comme
le grand peuple que nous sommes ?...
Pourquoi n’avoir qu’une Mère-Patrie quand on pourrait en
avoir deux ?
Et d’ailleurs, pourquoi chercher inutilement à nous affilier
à une supposée “Mère-patrie” qui n’a jamais su
qu’opprimer et récolter
une haine bien méritée ? Pourquoi aurions-nous donc quoi
que ce soit à apprendre d’eux, nous qui avons plutôt
prouvé qu’on pouvait dans la paix nous libérer
nous-même ? Pourquoi,
dès lors, devrions-nous chercher à être comme qui
que ce soit lorsqu’il nous a pourtant si profité de simplement
être nous-mêmes ?
Et si nous devons nous affilier à qui que ce soit, pourquoi ne
pas plutôt se tourner du côté des Anglais, tant
qu’à ça ? N’est-ce avec
eux que nous tenons aurons appris à régler nos
problèmes comme des gens civilisés, en plus bien
sûr de leur devoir tout ce qu’on a ?... Et s’il faut à
tout prix se trouver une “Mère-Patrie”,
pourquoi donc ne pas alors simplement accepter celle qui pourtant est
déjà officiellement la nôtre, à savoir biens
sûr notre chère bonne vieille Angleterre ? A-t-on pourtant
jamais eu
à se plaindre de son règne, honnêtement, du moins
comparé à celui des Français ? Lui a-t-on jamais
du autre chose que de la gratitude ne serait-ce que pour nous avoir
justement débarassés
des Français ? Quel est donc le sens de tourner le dos à
ceux qui nous auront tout donné, pour tendre plutôt les
bras en vain vers ceux qui n’auront jamais fait que nous exploiter et
nous étouffer,
pour finalement nous abandonner sans plus de formalités ?
Voulons-nous faire des victimes de nous-mêmes au point de ne
chercher à nous rattacher qu’à ceux qui nous auront le
moins bien traités
?...
En fait, qu’est-ce qui nous rattache encore à la France, au
juste, à part peut-être le désir d’être
dominés, ou du moins paternisés
? N’a-t-on donc en commun que la langue et, à la limite, la
culture ? Et encore là, notre culture n’est-elle pas, tout au
moins, influencée tout autant par les Anglais, tant qu’à
ça
? Pourquoi faudrait-il donc nous débarasser à tout prix
de cette autre partie de notre héritage ? Faut-il n’être
que Français, pour être Québécois ?
Être Québécois,
n’est-ce pas justement plus que ça ? J’ose l’espérer, en
tout cas !...
Au fond, qu’est-ce qui devrait compter le plus, exactement ? La culture
dont on provient, ou la façon dont nous auront été
traités ? Ne peut-on au
moins reconnaître que de ces deux héritages, l’un est au
moins aussi important que l’autre ne peut l’être ? Et s’il nous
fallait mettre une chose en évidence, cela devrait-il
n’être
qu’un vulgaire bagage ethnique qui ne nous fut transmis que par la
force des choses, ou plutôt une attitude qu’on nous aura
témoignée, et qui fut marquée par la souplesse et
le respect de qui
nous sommes ? Qu’est-il donc le plus important à transmettre
à la prochaine génération : des
éléments de base comme la langue, qu’on n’a simplement
pas le choix d’acquérir
de toute façon, ou plutôt des facultés
supérieures à commencer par l’art de se comporter de
façon positive et aimable avec les autres ? Qu’est-ce qui compte
le plus, dans la vie
: l’origine ethnique, ou plutôt la capacité de respecter
les autres, et l’être humain en général ? À
quoi allons-nous donner la priorité : notre race, ou notre
savoir-vivre
? J’espère du moins que l’on ne se posera pas trop longtemps
cette question !
Et si, vraiment, ce qui compte le plus est en effet le savoir vivre,
alors peut-on sérieusement se demander si ce sont davantage les
Français ou les Anglais qui
nous l’auront le mieux appris ? Poser la question n’est-il pas surtout
comme y répondre, encore une fois ? Pourquoi, alors, donner plus
d’importance à un peuple dont on n’a en commun que la langue, et
qui ne nous aura jamais témoigné que du mépris ?
Pourquoi ne pas plutôt se réjouir de pouvoir au moins
compenser un aussi pauvre exemple par un second héritage qui, en
plus de nous
avoir appris et surtout démontré beaucoup plus de
civilité, a en plus le mérite de faire au moins tout
aussi partie prenante de notre véritable identité ? Ne
peut-on pas dire, en effet,
qu’on aura au moins su retenir des Anglais de savoir nous comporter ?
N’est-ce pas surtout à un tel héritage qu’il nous
faudrait plutôt nous identifier ? Notre grandeur ne vient-elle
pas au moins
autant de notre nature pacifique que de notre langue ? Pourquoi, alors,
ne pas surtout célébrer cet héritage qui a
réellement fait de nous le grand peuple que nous sommes ?...
N’est-on vraiment qu’un peuple de conquis ?
Il ne me semblerait donc devoir rester qu’un seul petit problème
à régler, à savoir celui d’avoir
été, à proprement parler,
conquis. Car comment cela pourrait-il faire autrement que de demeurer
un problème en partant ? Et surtout, il faut bien avouer que ce
n’est certainement pas ce qui a du le plus aider pour empêcher
que l’on
développe une certaine haine envers nos conquérants, tout
comme bien sûr un certain complexe d’infériorité...
Et pourtant, tout cela est-il vraiment justifié ?
Pour commencer, a-t-on du moins été conquis si facilement
? Ou n’a-t-on pas été pris, finalement, que par la peau
des dents ? En fait, à la
suite de la Bataille des Plaines d’Abraham, n’avions-nous pas
carrément fini par nous en sortir envers et malgré tout,
et ce, bien sûr, malgré un désavantege
numérique et stratégique
toujours aussi total ? En effet, à l’issue de la Bataille de
Sainte-Foy, n’étions-nous pas finalement parvenus à
récupérer la citadelle de Québec, et donc bien
sûr à
nous y retrancher ? N’a-t-on pas ensuite attendu en vain les renforts
de France, jusqu’à ce qu’à court de provisions il nous
faille finalement nous rendre, et surtout nous rendre à
l’évidence
qu’on nous avait tout simplement laissés à
nous-mêmes ? En fait, la France ne s’était-elle pas
même vue offrir une dernière chance, lors des
négociations devant mener au Traité
d’Utrecht (1763), de récupérer sa colonie de
Nouvelle-France ? En bout de ligne, n’a-t-elle pas elle-même
laissé tomber le Canada, pour lui préférer une
Guadeloupe qui peut-être
semblait alors plus facile à exploiter ? N’a-t-elle donc pas
tout bonnement craché une fois pour toutes sur le Canada,
prouvant ainsi qu’elle n’aura jamais su faire autrement que de se
moquer de nous sur
toute la ligne ?...
Et surtout, en préférant ainsi quelques champs de canne
à sucre aux quelques arpents de neige du Canada, la France
n’a-t-elle pas elle-même jeté
à l’eau sa dernière chance de prendre place sur le
continent qui pourtant était déjà en voie de
devenir la plus grande puissance du monde ? N’a-t-elle donc pas
finalement prouvé
que vraiment elle n’aura jamais su faire mieux que de ne
systématiquement voir qu’à court terme, au point
même de compromettre son propre intérêt, dans son
obsession de justement chercher
à ne défendre que ses propres intérêts ?
Mais surtout, et si une chose ressort clairement de tout cela, n’est-ce
pas en fait que nous aurions nous-mêmes pratiquement gagné
si la France ne nous avait pas
justement abandonnés ? À la lumière de notre
propre histoire, peut-on alors vraiment dire que nous aurons
été conquis, ou dans les faits n’avons-nous pas
plutôt été
tout simplement abandonnés ?
N’a-t-on pas un peu beaucoup couru après ?
Et encore, si nous avons donc réussi à gagner
malgré tout, n’est-ce pas d’abord malgré la
supposée “stratégie” de combat de Montcalm,
qui consistait en fait à nous exposer autant que possible aux
tirs ennemis en terrain totalement découvert, histoire de bien
maximiser nos pertes en partant ? Est-il exagéré de
considérer
qu’on aurait sans doute mieux s’en tirer si on ne nous avait pas au
départ forcés à suivre une stratégie qui ne
semblait pas avoir d’autre but que de carrément nous
éliminer
? Autrement dit, n’aurions-nous pas été sans doute bien
autrement plus fortunés si à ce moment au moins nous
avions pu diriger nous-mêmes notre propre destin ? Disons qu’on
aurait sans
doute fait un peu plus d’efforts pour ne pas nous-mêmes nous
liquider, puisque nous aurions alors été justement les
premiers concernés ! Finalement, peut-être la France nous
aura surtout
bien servi en nous abandonnant, et donc en nous évitant
d’être sacrifiés davantage par d’autres que nous, et sans
pourtant la moindre raison ! Ou du moins, tant qu’à nous
abandonner, peut-être
auraient-ils pu le faire plus tôt, et peut-être
aurions-nous donc été en fait d’autant moins
encombrés, en plus bien sûr de savoir une fois pour toutes
sur quel aide on ne pouvait surtout
pas compter...
Pourtant, n’avions-nous pas de notre côté
développé avec le temps une stratégie
incomparablement plus efficace, similaire à la guérilla,
et surtout aux tactiques des Amérindiens, qui nous appuyaient
d’ailleurs dans notre combat ? Et par dessus tout, notre
stratégie n’avait-elle pas l’avantage d’être la plus
adaptée au terrain,
puisque c’est justement le terrain, en plus bien sûr des
Amérindiens, qui nous l’avait d’abord appris ?
N’étions-nous pas d’ailleurs passés maîtres dans
cette stratégie bien
à nous, au point que nous avions jusque là toujours
réussi à défendre notre territoire, malgré
le fait que nous n’étions de plus en plus qu’une poignée
de francophones
dans un océan anglais (pour faire changement d’aujourd’hui...)?
N’aurions-nous donc pas pratiquement gagné si les
Français nous avaient au moins laissé mené les
choses à notre
manière, tel que ça nous avait d’abord toujours si bien
servi jusque là, plutôt que de penser toujours si
supérieurs qu’il leur a plutôt fallu encore imposer
à tout prix leur
autorité, même lorsqu’ils sont pourtant les moins
qualifiés, et donc même au risque de leur propre vie, en
plus bien sûr de la nôtre ? N’aurions-nous donc pas
pratiquement gagné
si les Français, se croyant peut-être intelligents ainsi,
n’avaient pas d’abord appliqué, une fois de plus, une
stratégie consistant à perdre en partant ? N’aurions-nous
donc pas, encore
une fois, pratiquement gagné s’il n’avait surtout
été des “Maudits Français” ?
Comment reprocher ensuite aux Anglais, en vérité, d’avoir
finalement gagné, quand on a tout fait soi-même pour se
tirer dans le pied ? Comment leur
reprocher d’avoir pris cette victoire, alors qu’on la leur a en fait
offert sur un plateau ? Comment leur reprocher d’avoir surtout
grâce à nous, ou plutôt grâce aux
Français qui, définitivement
auront jusqu’au bout fait tout ce qu’ils pouvaient pour nous emmerder,
et surtout pour tout nous faire rater ? Comment leur reprocher,
finalement, d’avoir remporté une victoire par défaut ?
Aurions-nous
vraiment voulu qu’ils déclinent le cadeau qu’on leur a offert,
même après tous les efforts qu’on a pu mettre pour y
arriver ?... Peut-on vraiment leur reprocher de n’avoir pas
été
aussi impolis, surtout de la part d’Anglais ? Et surtout, peut-on
vraiment leur reprocher de n’avoir pas voulu se tirer dans le pied
comme nous-mêmes semblions pourtant le faire aussi gaiement ?
Peut-on vraiment
s’étonner que le monde entier ne partage pas notre désir
de se mettre dans le pétrin ? Les Français ont beau avoit
tenté de nous montrer comment creuser soi-même sa propre
tombe,
il faut bien avouer que ce n’est peut-être pas non plus la
meilleure référence qu’on aurait pourtant pu trouver !...
Il se trouve donc qu’on a été conquis. En fait, il
fallait bien s’y attendre à un moment donné ! Comme si,
encore une fois, on pouvait s’entêter
à se sous-développer, tandis que son voisin se
développe au point de devenir la plus grande puissance de la
planète, et penser qu’il ne va jamais rien nous arriver !... Il
faut pourtant bien donner
cela au Français : si nous ne perdions pas cette bataille, il ne
nous aurait resté qu’à attendre la prochaine ! Remarquez,
on aurait quand même ainsi pu dire, quelques siècles
à l’avance,
“à la prochaine fois” !... Au fond, nous devrions
peut-être encore remercier plutôt les Français de
nous avoir abandonné aussi tôt qu’ils ont pu : ça
nous aura au moins évité
de se faire trop d’illusion en pensant rester libres moindrement plus
longtemps !... Merci, les Français, de nous avoir appris, ou du
moins rappelé les dures réalités de la vie !...
Qu’est-ce que l’identité ?
Oui, car ne s’agit-il justement pas après tout que d’une
réalité de la vie, que les peuples les plus forts
conquierrent, et que les autres sont tout simplement
conquis ? Pourquoi donc commencerions-nous à nous plaindre de ce
qui est sans doute le plus vieux scénario de l’histoire humaine
? Pourquoi, en fait, chercher à s’opposer à ce qui n’est
après
tout qu’un des processus de base par lesquels les peuples peuvent
s’entremêler, et aux cultures de se renouveler ?
Et surtout, pourquoi chercher à tout prix à repousser
à tout prix la nouvelle culture qui nous est ainsi
additionnée ? Croit-on vraiment que l’on
peut mieux protéger notre identité ? Car après
tout, qu’est-ce, au juste, que l’identité ? L’identité
n’existe-t-elle que dans l’exclusivité, ou ne peut-elle
qu’être
plutôt renforcée par la nouveauté et la
diversité ? Et comment pourrions-nous chercher à extirper
de nous-mêmes une culture qui est en fait déjà
partie prenante de notre
identité ? Croit-on vraiment qu’on serait plus avancé en
se privant d’une partie de nous-mêmes ? Croit-on seulement que
l’on peut s’aliéner d’une part même de soi-même,
comme
si cela pouvait être fait sans justement attaquer son
identité tout en entier ?
Et comment, donc, devrions-nous en fait procéder pour se
départir d’une culture en particulier parmi celles qui ont
constitué la nôtre ? Et à
quoi cela pourrait-il bien mener ? Comment pourrait-nous demander, par
exemple, aux Français de se “débarasser” de leur
héritage germanique ? Car après tout les “Francs”
eux-mêmes
n’étaient-ils pas que des envahisseurs, et provenant d’une
culture on ne peut plus différente de celle des Gallo-Romains
qu’ils conquis ? Penserait-on sincèrement qu’on pourrait obtenir
quelque
chose de plus “français” en ôtant pratiquement le “Franc”
du Français ? Et par ailleurs, pense-t-on seulement que les
premiers intéressés, à savoir les Français
eux-mêmes,
seraient justement intéressés à s’handicaper d’un
tel pan de leur identité ? La France serait-elle seulement ce
qu’elle est aujourd’hui, et aurait-elle en fait atteint la grandeur
qu’on
lui connaît, s’il n’y avait jamais eu en France que des
Gallo-Romains ? En se basant sur cet exemple, peut-on donc
réellement penser qu’on pourrait préserver
l’intégrité d’une culture
en la dépouillant, par quelque moyen que ce soit, d’un aspect
d’elle en particulier ?
Pour prendre un autre exemple, qu’en est-il au juste de la Chine ? La
question est peut-être plus pertinente qu’elle ne peut le
sembler... Car la Chine, en plus bien
sûr de comprendre un nombre assez incroyable de minorités,
est surtout le produite d’une série d’invasions qui se sont
superposées l’une à l’autre par vague successive, et qui
ont
ainsi constitué la puissante et unique culture que l’on
connaît aujourd’hui, comme un oignon qu’on aurait formé
une couche après l’autre !... Et la culture chinoise a
d’ailleurs cela de
particulier qu’elle a toujours été assez puissante pour
qu’à chaque nouvelle vague d’invasion qui déferlait sur
elle, elle puisse assimiler cette dernière, de sorte qu’on ne
puisse
rapidement plus distinguer les différents peuples dont elle fut
pourtant constituée ! Plus que le processus d’assimilation en
tant que tel, n’est-ce pas surtout intéressant de constater
à quel
point deux cultures peuvent donc si facilement se mêler, et
comment la culture finale ne peut qu’en être toujours plus
renforcée ? N’est-ce pas intéressant de considérer
que l’immense
diversité qu’implique l’identité chinoise ne semble
pourtant jamais l’avoir empêchée d’être unique et
authentique, bien au contraire ? En fait, cette pluralité
qu’implique
la Chine n’a-t-elle pas surtout fait que rendre sa culture plusr riche
et profonde ? Serait-il donc possible, finalement, qu’un tout soit plus
que la somme de ses parties ? Comment alors pourrion-nous aller
jusqu’à
penser qu’un tout peut-être plus enrichi par la soustraction
même de l’une de ses parties ?...
Si la France et la Chine, pour nommer qu’elles, ont ainsi pu
additionner et surtout intégrer diverses cultures en
elles-mêmes pour n’en ressortir que plus fortes
et uniques, au point d’ailleurs d’en devenir des modèles pour la
planète en entier, alors pourquoi ne pourrions-nous pas y
arriver, nous aussi ? Si nous sommes vraiment un grand peuple, alors
pourquoi ne
pas justement agir les autres grands peuples le font, et montrer qu’on
peut grandir à travers la contradiction, surtout du moment qu’on
sait la transformer en union ? Si en fait il ne se trouve sans doute
pas un
seul peuple qui ne fut d’abord composé par le mélange de
plusieurs autres, alors comment prétendre, au juste, que des
peuples ne pourraient être réunis ? Pourquoi donc ne
serions-nous pas
capables de ce que partout sur Terre on a déjà
réussi ? Qu’y a-t-il donc, à propos des peuples
français et anglais qui empêcherait donc qu’ils se
mêlent l’un à l’autre,
ou du moins qu’il parvienne à vivre dans une cohabitation digne
de ce nom ? Qu’est-ce qui nous empêcherait donc d’intégrer
ces deux héritages de façon à
générer
une identité qui soit véritablement nouvelle et unique ?
Pourquoi se purifier de l’Anglais en nous ?
Et en réalité, n’est-ce pas déjà
déjà chose faite ? La culture anglophone ne fait-elle pas
déjà partie de nous, même
si nous semblons trouver original de prétendre la renier ? Et
justement, si l’on pense ainsi s’affirmer en tant que
Québécois, n’est-ce pas pour ensuite que mieux nous
rabattre sur notre propre variété
de langue fortement anglicisée, en plus, bien sûr sur,
tout ce qui est de culture anglophone, du moment qu’on veut pourtant
être moindrement “cool”, justement ? Et de toute façon, y
a-t-il seulement
une bonne raison pour laquelle on devrait se priver d’une culture qui,
pour ce qui est de son influence, aura pourtant su se hisser au premier
rang de l’humanité, et ce ne serait-ce que parce qu’elle aura eu
le mérite, et non le moindre, de produire une culture qui
s’avère sans doute parmi les plus puissantes qu’on ait jamais
édifiées ?... Et cette langue devrait-elle devrait-elle
par ailleurs être
ridiculisée comme étant ennuyeuse ou peu
évocatrice, quand c’est en fait celle qui est à la base
de toute la culture et la musique populaire contemporaine, dont nous
sommes d’ailleurs les premiers
à nous être inspirés ?..
Pourquoi alors critiquer hypocritement ce à quoi nous cherchons
nous-mêmes à nous identifier ? Si nous tenons justement
à vivre la culture anglophone,
pourquoi alors ne pas du moins le faire avec honnêteté,
sinon avec fierté ? Pourquoi ne pas plutôt profiter du
fait que la culture anglophone fait déjà partie de nous,
et ce depuis la
naissance même de notre propre culture
canadienne-française, et donc depuis bien avant que cette
culture anglophone en tant que telle atteigne des sommets de
popularités qui ne furent d’ailleurs jamais
atteints auparavant ?...En fait, pourquoi ne pas tout simplement nous
reconnaître dans tout ce que nous sommes, pour commencer ?... Et
si cette culture à laquelle tous veulent participer est
déjà
en nous, alors pourquoi devrions-nous chercher à la dissimuler,
sinon à la nier ?... Car si nous tenons tant à être
reconnus, pourquoi ne pas justement commencer par nous
reconnaître nous-mêmes
pour qui nous sommes vraiment ? Pourquoi ne pas carrément
être fiers de qui nous sommes, pour une fois ?...
Pourquoi ne pas simplement assumer ces deux héritages, et
même les célébrer pour ce qu’ils sont,
c’est à dire les deux côtés de l’unique Mini-Wheat
que nous sommes !... Pourquoi chercherions-nous à retirer un des
ingrédients qui composent
notre sauce culturelle : n’est-ce pas pourtant l’ensemble de ces
derniers qui lui donnent tout son piquant !... Pourquoi ne pas honorer,
comme le demande la Bible, les deux parents qui, de par leur union,
nous auront fait
naître comme nation !..Pourquoi nos divers origines ne
seraient-ils pas qu’autant de raisons d’être fiers de qui nous
sommes ? Après tout, si on a su réunir une fois pour
toutes le Français
et l’Anglais, ne devrions-nous pas au départ mériter un
trophée ? Pourquoi, alors, ne pas simplement accepter
d’être Canadien tout autant que Québécois, en
sachant qu’on ne fait
ainsi que réunir tout ce que l’on est, et donc achever enfin
notre véritable identité ?
Pourquoi les Anglais sont nos amis !...
Et par ailleurs, pourquoi les Français devraient-ils au
départ haïr les Anglais ? Qu’est-ce qui, dans ces deux
cultures, serait si antithétique qu’il
devrait rendre ces dernières allergiques l’une à l’autre
? La France et l’Angleterre ne sont-elles pas deux nations occidentales
de l’Europe de l’Ouest dont les histoires respectives sont très
similaires et en fait interreliées, après tout ?
N’ont-elles pas combattu ensemble (et avec nous aussi, d’ailleurs...),
et ne se sont-elles pas supportées mutuellement, du moins tout
le siècle
dernier ? N’y a-t-il pas longtemps que ces deux puissances sont dans le
même camp, depuis, en fait, qu’ils ont cessé de se battre,
et donc depuis que la France nous a justement abandonnés...Alors
en
réalité, ces deux peuples auront-ils jamais
été autre chose, pour la plus grande part de leur
histoire, que des alliés ?... Comment se fait-il donc que l’on
s’accroche encore au passé,
alors qu’il y a déjà des siècles que nos
“nations-mère” ont pourtant déjà passé
à la réconciliation, voire même à
l’amitié ?
Au fait, maintenant que j’y pense... Nos deux peuples n’ont-ils pas
carrément la même origine, celle des Celtes de l’Europe
antique ? N’est-ce donc pas en
fait le même sang qui coule dans nos veines ? Aussi
inquiétant puisse-t-il être d’avoir ainsi à
considérer la race, n’est-il pas justement inouï de
constater que même cet élément
là, le premier qui peut pourtant diviser l’humanité, se
trouve dans notre cas à nous réunir, en
réalité ? N’est-ce pas décourageant de voir que
même la race ne saurait
nous opposer ?...
Et, pour passer à un registre un peu moins grossier, ne faut-il
pas pourtant avouer que c’est bien le même fond culturel qui aura
produit les Bretons comme les
Gaulois, et tout comme, d’ailleurs, les Irlandais ? Ne pourrait-on pas
aller jusqu’à avancer que c’est à ce fond celtique que
l’on pourrait peut-être retracer ce penchant que nous avons tous
pour
la jovialité et la simplicité, entre autres choses ? Et,
comme si ce n’était pas assez, les Anglais n’ont-ils pas en plus
été eux-mêmes conquis par des Français qui
leur
sont arrivés en direct de Normandie, d’où proviennent
d’ailleurs la plupart des Québécois ? La preuve n’en
est-elle pas que l’anglais regorge de termes qui sont en fait
français,
puisque les Anglais ont du eux-mêmes parler cette langue et tout
lui emprunter, s’ils voulaient moindrement accéder au prestige
qui y était associé ? Si donc même nos langues sont
donc plus
semblables qu’autre chose, qu’est-ce qui, vraiment, pourrait nos
séparer ?
Et pourtant... J’imagine qu’il faut quand même avouer qu’il
existe certaines différences entre les Anglais et les
Français... Tant qu’à aller
dans les généralités, les anglophones sont-ils pas
sensés être caractérisés par leur froideur
autant que leur efficacité, alors que les francophones ne
seraient sensés
inspirer que bonhomie et convivialité ? Mais même dans ce
cas, comment pourrait-on voir autre chose, dans le fait de vivre ici
dans une telle proximité, que la meilleure opportunité de
se compléter
l’un l’autre, ou du moins contrebalancer nos limitations respectives ?
Autrement dit, pourquoi la différence ne serait-elle donc pas,
de toute façon, quelque chose qui devrait en fait nous enrichir
et nous
renforcir plutôt, plutôt que de nous diviser ? Pourquoi
donc ne pas plutôt profiter de cette occasion pour nous procurer,
en tant que francophones, les “bouts qui pourraient nous manquer”,
plutôt
que de ne s’en tenir qu’à notre portrait
stéréotypique malgré tout son ridicule ?
Pensons-nous pourtant être plus nous-mêmes en se bornant
à n’être qu’une caricature
de nous-mêmes ? Comment ne pourrions-nous pas, en fait, devenir
plus forts dans qui nous sommes, en commençant par accueillir et
intégrer les avantages et particularités que peuvent nous
apporter
les autres cultures, et qu’on ne puisse donc que rayonner d’autant plus
dans notre propre grandeur ?
Va-t-on s’en remettre un jour ?
Et pourtant... je sai que nous restons pourtant encore
chatouillés par une certaine et dure et réalité...
C’est que, quoi qu’on puisse dire, il n’en
demeure pas moins que nous aurons pourtant bel et bien
été CONQUIS. Aussi fantastique puisse être ce
mélange de culture qui est le nôtre, il ne nous en aura
pas moins été imposé.
Et je veux bien croire qu’il s’agit du genre de sentiment qui est
susceptible de rester quand même un certain temps...
Cependant, combien de temps cela prendra-t-il donc, exactement, pour
qu’on en revienne ? Que nous faudra-t-il, exactement, pour qu’on en
vienne finalement à se voir
plutôt comme des gagnants ? Et d’ailleurs... Et qu’est-ce que
gagner peut bien vouloir dire, pendant qu’on y est ?
Qui est vraiment le plus fort ?
D’abord, pour gagner, faut-il nécessairement avoir l’avantage
physique sur quelqu’un ? Peut-on n’être plus fort qu’en imposant
à un autre sa propre
domination ? Ou alors, suffit-il, pour “gagner” de simplement prouver
aux autres que, d’une façon ou d’une autre, nous sommes tout
simplement “les plus forts” ? Suffit-il, alors, de démontrer
qu’on
dispose de plus de moyens, et donc que l’on se trouve à
détenir un avantage matériel sur un autre ? Mais dans ce
cas, pour être vraiment les plus forts au niveau matériel,
ne devrions-nous
pas plutôt chercher à vaincre les États-Unis plus
que quiconque ? A-t-on vraiment envie de nous lancer dans cette course
là ? Et d’ailleurs, s’il n’est justement question que de
puissance matérielle,
les Américains ne sont-ils pas, à ce chapitre, en train
d’être justement détrônés par les Chinois ? Y
a-t-il donc une notion plus relative et donc théorique que celle
d’un
“avantage matériel” ?... Et d’ailleurs, si vraiment on parle
d’avantage matériel, pourquoi alors ne pas comparer plutôt
le niveau de vie d’un pays à l’autre ? Ne démontrons-nous
donc pas, en ce sens, plus de puissance matérielle réelle
que l’un comme l’autre que ces deux supposées géants en
la matière ? Et tant qu’à y être, pourquoi ne
parler que
de matériel, plutôt que de notre “force culturelle” qui
peut-être se compare avantageusement à celle des autres
pays, et des anglophones en particulier ? Mais surtout, quel sens y
a-t-il, en vérité,
à chercher à se penser plus fort que les autres, en
partant ?
Et si c’était plutôt en allant justement au dessus de ce
genre de raisonnement qu’on dé montrait quelque véritable
force que ce soit ? Si c’était,
pour commencer, en ne cherchant justement PAS à se croire plus
fin ou posséder plus qu’un autre que l’on se montrait
soi-même moindrement plus intelligents ? Si la véritable
puissance, d’un
peuple comme d’une personne, était d’abord et avant tout celle
qu’on démontre justement par son attitude, et donc en faisant
preuve d’un minimum de maturité et de pertinence, plutôt
que de
justement ne se livrer qu’à de ridicules jeux d’enfants ? Si,
autrement dit, la véritable force que pouvait démontrer
une nation était en fait MORALE avant que d’être
matérielle,
ou quoi que ce soit ? Si l’on se montrait plus fort simplement en
étant nous-même, et en réalisant qu’il n’y a pas de
comparaison à faire mais que des différences à
reconnaître,
et dont on peut nous inspirer pour nous-mêmes nous
équilibrer ? Si l’on montrait plus fort en réglant
réellement les problèmes, plutôt que de ne faire
que prétendre qu’on
serait plus capable qu’un autre de faire quoi que ce soit ? Et si on
avait surtout l’air plus “fin” du moment que l’on fait les bons choix
de vie, plutôt que de se perdre à toujours plus accumuler
?
Et si, ultimement, la véritable force était surtout de
savoir vivre en harmonie avec ses semblables, en commançant
justement par chercher à avancer avec eux plutôt
qu’à les supplanter
de quelque façon que ce soit ? Et si c’était donc
simplement en étant le peuple simple et pacifique que nous
sommes que nous démontrerions le mieux, finalement, que nous
sommes réellement
grands ?
La plus grande de toutes les forces
Oui, mais aussi beau cela soit-il de chercher la paix, à quoi
cela sert-il lorsqu’on est justement envahis ? Ce n’est quand
même pas comme si on l’avait demandé
!...
En effet, il faut admettre qu’envahir un autre pays n’est quand
même pas ce qui est de plus gentil. Il faut aussi admettre que,
dans ce cas, c’est quand même
nous qui l’auront subi. Mais que nous reste-t-il donc à faire,
à ce moment là ? Nous venger ? Pensons-nous ainsi faire
nous-mêmes mieux que ceux qui nous ont conquis ? Y a-t-il
pourtant une quelconque
grandeur à riposter à la violence ? Ou la
véritable grandeur n’est-elle pas de savoir répondre
autrement, en commençant par ne pas riposter, justement ?
La véritable grandeur, qui caractérise déjà
notre nation, n’est-elle pas surtout celle de la paix, plutôt que
de la guerre ? Pourquoi alors
ne pas le démontrer lorsque vient le moment de le faire, et donc
lorsqu’on face à la guerre, justement ? Car quel mérite y
a-t-il, au juste, à n’être que pacifiste en temps de paix
? N’est-ce
pas lorsqu’on nous frappe sur le joue droite qu’il est justement plus
tentant de riposter, plutôt que de tendre la joue gauche, et se
montrer ainsi réellement au dessus de l’autre ? Car la
véritable
puissance n’est-elle pas de renoncer à la violence, même
dans la souffrance ? N’est-ce pas par la non-violence qu’on ouvre la
porte à de véritables solutions, plutôt que de
n’user de
violence que pour mieux tomber dans un cycle de violence, comme
l’être humain nous le démontre pourtant une fois
après l’autre ?
N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’enseignait Gandhi, et surtout ce que
notre propre expérience nous aura appris ? En effet,
n’aurons-nous pas su négocier et
vraiment nous libérer, plutôt que nous rebeller et n’en
demeurer que d’autant plus soumis ? Pourquoi, alors, faire comme si
nous n’avions pas cette conscience, à laquelle nous devons
pourtant notre
pays ? Pourquoi rejoindre les rangs de tous les peuples qui ne
comprennent que par la violence, alors que nous sommes pourtant parmi
les rares qui auront justementdémontré, de par leur
propre exemple, que ce
n’est qu’autrement que les problèmes peuvent être
réellement réglés ?... Pourquoi ne pas donc
commencer par suivre notre propre exemple ? Ne sommes-nous pourtant pas
les mieux placés
pour savoir que seule la non-violence peut vraiment fonctionner ?...
Et que faire, finalement, de l’affront qui nous aura été
témoigné ? Les Anglais nous auront donc conquis ? On peut
bien leur reprocher, c’est de
bonne guerre, après tout !... Mais ceci dit, allons-nous
vraiment leur en vouloir pour l’éternité, en n’attendant
en fait que le moment pour nous venger ? Cela nous aura-t-il pourtant
avancés,
ou même vraiment soulagés, du moins jusqu’ici ? Et sinon,
pourquoi ne pas justement essayer autre chose, pour faire changement ?
Les Anglais auraient-ils donc commis envers nous ce qu’on pourrait
appeler un
“péché” ? Alors pourquoi ne pas simplement leur pardonner, et prouver ainsi
que l’on peut exercer la plus grande de toutes les forces ?
Connaît-on,
de toute façon une autre façon de se libérer des
blessures du passé ? Procédons-nous seulement d’une autre
façon dans nos propres vies ? Alors encore une fois, pourquoi ce
qui fonctionne
pour nous ne fonctionnerait donc pas pour notre pays ?
Une certaine bêtise fut donc commise, et c’est nous, ou
plutôt nos ancêtres, qui en auront donc eu à
l’encaisser ? Alors pourquoi ne pas saisir l’occasion
qu’offre en fait cette bêtise pour décider nous-même
de faire monter d’un cran le niveau de moralit. et surtout de
maturité, en commençant par montrer qu’on est justement
capables de
passer par dessus ? Pourquoi laisserions-nous nos vies être
davantage polluées par ce qui s’est passé il y a des
centaines d’années, et dont les effets ont pourtant
été renversés,
puisque nous sommes dans les faits parvenus à justement
retrouver par nous-mêmes notre liberté ? Pourquoi ne pas
simplement faire table rase du passé, et enfin passer à
autre chose, à
un moment donné ? Et pourquoi ne pas prouver que nous savons,
comme de par le passé, comment faire avancer les choses, en
commençant par tendre la main à nos adversaires et en
faire plutôt
nos partenaires ? Pourquoi ne pas se “revirer de bord”, et enfin tous
nous réunir, afin de bâtir ainsi un pays plus grand que
tout ce qu’on a jamais pu rêver ?...
Et par ailleurs, si vous me permettez juste une question, en passant,
histoire de finir en beauté... Alors...
Faisons-nous vraiment pitié ?
Bonne question, en vérité ! Car si on a bel et bien
été conquis, il faut pourtant avouer que, même sur
ce point là, ce n’est pas nous
qui, sur Terre, auront fait le plus pitié... N’avons nous pas
presque automatiquement rendus les armes, après bien sûr
la bataille d’Abraham, et surtout du moment qu’il fut bien clair que
nous avions
en fait été abandonnés ?... Et d’ailleurs, ne nous
sommes-nous pas vus aussitôt protégés par la
Couronne Anglaise pour ce qui est de notre sécurité et
notre intégrité
physique, d’ailleurs assez rapidement protégés aussi dans
nos droits linguistiques, culturels et religieux ? Autrement dit,
plutôt que d’un “conquête, ne peut-on pas surtout parler,
pour prendre
encore un autre terme, d’une “transition”, qui de surcroît se
sera assez clairement faite en douceur ? Ainsi, pour une colonie et un
peuple conquis, aurions-nous pourtant pu être mieux
traités ? Et
surtout, ne faut-il pas donc avouer qu’on aurait pu pas mal moins bien
tomber, pour le moins qu’on puisse dire ? Car en fait, parmi tous les
peuples qui auront été ainsi soumis, y en a-t-il
seulement un qui
pourrait prétendre s’en être mieux tiré que nous ?
Y a-t-il donc, encore une fois, un peuple qui soit pourtant moins bien
placé que nous pour chialer, et sur la façon dont on aura
été
conquis, en particulier ?
Et pourtant, est-il en fait acceptable que l’on se plaigne autant
lorsqu’il semble que l’on soit finalement l’un des peuples qui sont
sans doute les moins à plaindre
? Car au fond, cela n’est-il pas surtout une insulte pure et simple
pour tous les peuples qui vivent pourtant une souffrance réelle
? Serait-il seulement possible de comparer le “calvert” de notre
humiliation
à celui bien autrement plus insupportable que doivent porter
ceux qui en ce moment sont réellement opprimés ou tout
simplement maintenus dans une souffrance tout simplement inacceptables
? D’ailleurs,
ne récolte-t-on pas surtout qu’une sorte d’air bizarre comme
réaction lorsqu’on tente d’expliquer, et ce partout à
travers le monde, qu’on fait nous-mêmes pitié dans le
Canada ?
En fait, n’y a-t-il pas dans le monde assez de misère
déjà pour qu’on se donne enfin la peine de régler
nos propres “problèmes” une
fois pour toutes, et qu’on puisse enfin passer à des choses plus
sérieuses, à commencer par à aider ceux qui en ont
réellement besoin, pour faire changement ? Et tant qu’à
régler
nos problèmes, ne pourrions-nous pas au moins se donner la peine
de le faire en recherchant d’abord la paix et donc l’union,
plutôt que d’ajouter encore de la chicane à un monde
déjà
ravagé par la division ?
Le temps de la division, en fait, n’a-t-il pas tout simplement assez
duré ? Alors qu’attendons-nous pour nous unir une fois pour
toutes, et montrer ainsi qu’on peut
non seulement retrouver son propre pouvoir mais en plus devenir bien
autrement plus fort, sans pourtant n’avoir pour cela suivi jamais
d’autre voie que celle de la paix ?...
Et si nous cession une fois pour toutes de faire pitié ?
Bonne question, encore une fois (bravo à moi !...) Et si
justement on a fait pitié à un certain moment dans tout
ça, ne serait-ce pas surtout durant
la période qui aura suivi la conquête ? Ne serait-ce pas
surtout de façon tacite et sournoise, et donc “par en dessous de
la table”, pour ainsi dire ? Ne serait-ce pas en effet de par une
certaine attitude
de mépris qu’on aura pu nous témoigner ? Et tout
particulièrement, ne serait-ce pas de par une réelle
discrimination qu’on aura subie, et qui pendant des siècles nous
aura tenus à
l’écart de tout emploi digne de ce nom ? Ne serait-ce donc pas
surtout une telle injustice socio-économique, et en un sens une
telle ségrégation, qui nous aura finalement
mérité
le titre de “Nègres Blancs d’Amérique” ?
Mais justement, ce temps là n’est-il pas
précisément passé ? Cette véritable
soumission qu’il pouvait nous rester, de l’avons pas triomphalement
renversée, notamment de par la Révolution Tranquille ou
nous sommes enfin redevenus “Maîtres chez nous”, et enfin avec
les réformes du Parti Québécois par lesquelles il
est devenu
clair qu’une fois pour toutes, c’était bel et bien nous qui
menaient ?
N’est-ce pas justement ce genre d’exploit qui aura vraiment
mérité à notre nation sa gloire tout comme son
pouvoir ? N’est-ce pas justement en nous
émancipant de façon “tranquille” et progressive que nous
aurons non seulement récupéré notre pouvoir, mais
en plus l’aurons fait de la façon la plus puissante qui soit,
c’est-à-dire
de par la paix et le respect ? N’est-ce pas de ce genre de
réussite que nous avons toujours besoin, afin de
récupérer complètement notre pouvoir, tout en
montrant au monde entier comment faire
pour y arriver réellement et donc pacifiquement ? N’a-t-on pas
simplement besoin de nous affranchir complètement de tout statut
de colonisé, en négociant une fois pour toutes avec les
“Anglais”
un “deal” qui laissera totalement satisfaits, pour une fois dans tout
ça ? N’a-t-on pas simplement besoin de finir ce que nous avons
commencé, et donc d’aller jusqu’au bout sur la voie de
l’ouverture
et du dialogue par laquelle nous aurons jusqu’ici tout gagné,
à commencer par notre liberté et notre fierté ?
N’a-t-on pas simplement besoin de prendre la place qui nous revient, et
de prendre
une fois pour toutes le plein pouvoir sur notre destin ? Et comme ce
n’est qu’en nous ouvrant à l’autre et en nous réunissant
tous que l’on peut arriver à cela, comme à quoi que ce
soit,
alors pourquoi ne pas justement reprendre plus de place que jamais, et
reprendre en fait notre pouvoir sur le pays au complet ? Parce que si
jusqu’ici on a déjà pu, de par la paix et l’union,
obtenir beaucoup,
alors pourquoi n’aurions-nous pas tout ?...
D) Conclusion
Et s’il est permis de rêver...
Et si, vraiment, c’était possible ? Si, vraiment, on pouvait
avoir deux pays pour le prix d’un ? Si deux nations pouvaient vivre en
harmonie, au point même d’ensemble
ne plus faire qu’un ?... N’y aurait-il pas, en fait, plus beau message
à passer à l’histoire ?...
Et si, vraiment, l’union était pour nous la meilleure option ?
Car, au fond, que voulons-nous, vraiment ? N’est-ce pas d’être
enfin reconnus et respectés pour ce que nous sommes, pour une
fois ?
Comment pensons-nous donc être plus à même d’y
arriver ?...
En faisant sécession ? Ou ne va-t-on pas plutôt envoyer le
message qu’il n’y a que par la rupture qu’on puisse arriver à
être libres et être
soi-même ? Est-ce pourtant le message dont le monde a le plus
besoin, en ce moment ?...
En forçant le monde à constater notre présence ?
Ou le monde ne va-t-on pas surtout regretter qu’une fois de plus deux
nations n’auront finalement pas
réussi à s’entendre ?
En ajoutant une frontière de plus à un monde
déjà si morcelé ? Ou le monde va-t-il vraiment
alors nous accorder plus d’attention qu’à
n’importe lequel de ces petits pays dont nous ne savons même pas
le nom ?...
Et si l’union était la meilleure façon d’aller chercher
ce que nous voulons ?...
Car après tout...
La reconnaissance peut-elle au fond être plus concrète que
lorsqu’une autre nation choisisse elle-même de nous la
témoigner ?... L’acceptation ne
serait-elle pas d’autant plus authentique que celle-ci proviendrait
d’une nation réellement différente de la nôtre ? Le
respect pourrait-il pourtant être plus total que lorsqu’une autre
nation
choisit de partager avec nous tout ce qu’elle a, et de nous traiter
réellement d’égal à égal ?...
Et si l’union, c’était ce qu’il y avait de mieux pour que le
Québec soit vraiment traité comme une nation ?... Si
c’était dans l’union qu’on
pouvait pleinement devenir qui nous sommes ?... Si c’était par
l’union qu’une fois pour toutes, on pouvait montrer au monde qu’on est
vraiment un grand peuple ?..
Charles-Olivier Tremblay